Hostname: page-component-cd9895bd7-q99xh Total loading time: 0 Render date: 2024-12-26T19:54:41.711Z Has data issue: false hasContentIssue false

La forêt de Grindelwald: nouvelles datations

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

Georgette Deubrias
Affiliation:
Commissariat à l' Energie Atomique
Madeleine Le Roy Ladurie
Affiliation:
Hôpital de Marie Lannelongue
Emmanuel Le Roy Ladurie
Affiliation:
Collège de France

Extract

L'étude des glaciers des Alpes permet progressivement de dégager certains traits importants des fluctuations du climat au Moyen Age. En 1964, Franz Mayr à propos des champs glaciaires du Tyrol posait les jalons d'une chronologie. Mayr travaillait sur le glacier de Fernau (Alpes du Tyrol) qu'avaient illustré précédemment les travaux de Kinzl. La chance veut en effet que les moraines les plus avancées (d'âge « historique ») de ce glacier se terminent dans le marécage ou tourbière de Bunte Moor: elles signalent donc la jonction glacier-tourbière qui s'opéra dans les périodes de forte crue de la glace. Au début des années 1960, en revanche, le front vif du glacier de Fernau, en situation de retraite séculaire, se trouve à 800 m en amont du rebord extérieur de la tourbière.

Type
Inter-Sciences
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1975

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

1. Franz Mayr, « Untersuchungen ùber Ausmass und Folgen der Klima- und Gletscherschwan Kungen seit dem Beginn der postglacialen Wàrmezeit. Ausgewàhlte Beispiele aus der Stubaier Alpen in Tirol », Zeitschrift fur Géomorphologie, 1964.

2. Voir cette documentation dans l'ouvrage de l'un des auteurs de cet article E. Le Roy Ladurie, Histoire du climat depuis l'an mil, Paris, Flammarion, 1967 ; et aussi dans l'édition anglaise, fortement étoffée et mise à jour, du même livre, Times offeast, Times of famine. A history of climate since the year 1000, New York, Doubleday, 1971, et Londres, Allen and Unwin, 1972.

3. H. H. Lamb, « The early medieval warm epoch and its sequel », Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, I, 1965, pp. 13-37 ; et du même auteur, The changing climate, Londres, 1966.

4. Texte cité par E. Richter, 1892 (référence et citations complètes dans E. LE Roy Ladurie, op. cit., 1967, p. 151).

5. Sur VOberriederin, références dans E. LE Roy Ladurie, op. cit., 1967, p. 245 (notamment pour les grands travaux de Kinzl parus dans Zeitschrift fur Gletscherkunde, 1932 ; et pour ceux d'Oechsger et Rothusberger, « Datierung eines ehemaligen Standes des Aletschgletschers », Zeitschrift fur Gletscherkunde, IV, 3, 1961. pp. 191-205).

6. H. Ôechsger et H. Rothusberger, 1961, art. cit. Voir aussi E. LE Roy Ladurie, op. cit., 1967, p. 245. Les dates que nous indiquons dans le présent article sont légèrement différentes de celles qu'on trouvera dans les deux publications précitées. Nous avons en effet tenu compte, depuis la publication de l'édition française du livre en 1967, des travaux de Stuiver et Suess, qui rectifient par corrections mineures l'ensemble des datations au carbone 14 relatives aux derniers millénaires. Voir à ce propos M. Stuiver et H. Suess, « On relationship between radiocarbon dates and true sample âges», Radiocarbon, published by American Journal of Science, 1966, vol. VIII, pp. 534-540 (voir, en particulier, p. 537 : table des corrections ; et p. 538 : graphiques). Sur ces corrections, dans le cas d'Aletsch, cf. E. LE Roy Ladurie, op. cit., (édition anglaise), 1971, p. 251..

7. Sur la position de ces divers terroirs, voir le croquis publié dans E. LE Roy Ladurie, op. cit., édition anglaise, 1971, p. 141.

8. Sur cet épisode, voir l'ouvrage (devenu très rare) de O. Lutschg, Uber Niederschlag und Abfluss im Hochgebirge, Sonderdarstellung des Mattmarkgebietes, Zurich, Sekretariat des Schweizerischen Wasserwirtschaftverbandes, 1926, pp. 77 et 384 ; le texte incriminé a été publié originellement par l'abbé J. Grémaud, Documents relatifs à l'histoire du Valais, vol. III, pp. 14- 15, texte 1156, Lausanne, 1878, dans la collection plus générale des Mém. et doc. publiés par la société de l'histoire de la Suisse rom., vol. XXXI. Ce texte est reproduit en traduction anglaise et en original latin dans History of climate…, op. cit., 1971, pp. 252-253, et surtout p. 329, note 21.

9. Cette aquarelle est reproduite par Lutschg, op. cit., 1926.

10. G. S. Gruner, Die Eisgebirge des Schweizerlandes, Berne, 1760, vol. I, p. 83 ; et, du même auteur, traduction française, Histoire naturelle des glacières de Suisse (traduction Kéralio), Paris, 1770, pp. 63 et 330 ; voir pour plus de détails, E. LE Roy Ladurie, op. cit., 1967, p. 246, et 1971, p. 250.

11. Cette ultime affirmation n'est pas fondamentalement inexacte, mais elle est exagérée ; en fait, ces troncs d'arbre, quoique durcis par leur vieillissement sous-glaciaire et sous-morainique, se laissent attaquer sans trop de difficultés avec une bonne scie.

12. Voir a ce propos L. M. Parde, Arbres et Jorets, Pans, Armand Colin, 1965V et G. Goujon, « Les relations entre la végétation française et le climat », Mémorial de l'O.N.M., n° 23. 1932.

13. Il s'agit « d'un morceau de bois » (pinus cembro) tiré d'un tronc d'arbre fossile affleurant à la surface de la vieille moraine latérale droite du « glacier d'en bas » de Grindelwald, en contrebas du vieux sentier qui va de Baregg à Schwarzegg, à 1700 m d'altitude (46°35’ lat. N. ; 08°05’ long. E). Recueilli en juillet 1947 par le pasteur Nil, de Grindelwald, et soumis à la datation par Sir Gavin de Béer, directeur au British Muséum (histoire naturelle), au laboratoire de Radiocarbone du British Muséum. D'après le Radiocarbon supplément de X American Journal of Science, vol. III, p. 44.

14. Pour cette datation, nous avons effectué la correction dont le principe a été indiqué supra.

15. P. Norlund, « Buried Norsemen at Herfoljness », Meddelelser om Gronland, vol. LXVII, 1924, pp. 228-259 ; et du même auteur, Viking settlers in Greenland, Londres, 1936 ; voir aussi T. G. Longstaff, «The Oxford University expédition to Greenland, 1928 » The Geographical Journal, Juillet 1929. pp. 61-68.

16. Ce texte a été publié dans Meddelelser om Gronland, 1899, XX, p. 322. Commentaires dans P. Norlund, art. cité, 1924, pp. 232 et suiv. et dans Histoire du climat…, op. cit., édition française, p. 248 ; édition anglaise, p. 253.

17. La « carte du Vinland » (vers 1450) refléterait (?) à sa manière, en différé, les possibilités d'une circumnavigation du Groenland aux xe-xme siècles, et donc d'un climat un peu plus doux à cette époque. Voir à ce propos R. A. Skelton, T. E. Marston, G. D. Painter, The Vinland map and the Tartar relation, avec un avant-propos de A. O. Vietor, New Haven, Yale University Press, 1965 ; notamment pp. 3, 156, 169-170, 186, 230. Voir aussi contre cette idée, les critiques vives et très impressionnantes de G. R. Crone, « How authentic is the Vinland map », Encounter, fév. 1966, pp. 75-78.

18. W. Dansgaard, S. J. Johnsen, J. Moller, C. Langwav, «One thousand centuries of climatic record from Camp century on the Greenland ice sheet ». Science, vol. CLXVIII, pp. 377-381, 17 oct. 1969. Voir aussi W. Dansgaard et S. J. Johnsen, « A time scale for the ice core form Camp century», Journal of Glaciology, 1969, pp. 215-223.

19. Voir aussi à propos de la « phase douce » du « petit optimum » des alentours de l'an Mil, la température relativement haute que révèle, pour le xe siècle de notre ère, une stalagmite de calcite pur de l'aven d'Orgnac, analysée quant aux variations chronologiques de sa teneur en O”, par J. Labeyrie, J. C. Dupessis, C. Delibrias et R. Letolle, « Températures des climats anciens ; mesures d'O18 et C 14 dans les concrétions des cavernes», Radio-active dating and methods of low-level counting, symposium, Monaco, 1967 (International Atomic Energy Agency, Vienne, 1967). Voir le compte-rendu détaillé de cet article dans History of climate, op. cit., p. 390.

20. R. Bryson, W. Irving, J. Larsen, « Radiocarbon and soil évidence of a former forest in the Southern Canadian Tundra », Science, 1er janvier 1965, vol. CXLVII, n° 3653, pp. 46-48.

21. J. Labeyrie, etc., art. cité; et History of climate…, op. cit., p. 390.

22. Histoire du climat depuis l'an mil, op. cit., édition française, pp. 249-250 d'après les « surfaces de récurrence » des tourbières, et d'après un curieux texte sur la Sarthe.

23. History of climate…, op. cit., p. 255, d'après divers travaux, et notamment d'après ceux de Lamb, H.H., The changing climate, Londres, 1966, p. 96182, 217-221Google Scholar.

24. M. et E. LE Roy Ladurie. Nous remercions à ce propos Christian Kaufmann, hôtelier propriétaire et éleveur de moutons dans la zone que nous avons prospectée, pour l'aide précieuse qu'il a apportée à nos recherches, en nous guidant sur les sites en compagnie de son fils.

25. Les âges C14 ont été corrigés à l'aide du tableau de corrections établi par P. E. Damon et présenté en 1972 à 1’ «International Conférence on Radiocarbon Dating» qui s'est tenue en Nouvelle-Zélande, à Lower Hutt. Ce tableau tient compte de l'ensemble des datations absolues obtenues sur des anneaux d'arbres d'âge déterminé grâce à la dendrochronologie, par les différents laboratoires qui ont participé à cette étude. Il confirme la validité des courbes de calibration précédemment utilisées pour corriger les âges Cl4 (en particulier celle de H. Suess). Voir à ce propos International Conférence on radiocarbon dating, publié par Royal Society of New Zealand, Wellington, New Zealand, 18-25 oct. 1972, vol. I, pp. 141 et suiv

26. Voir supra.

27. Sur l'histoire relativement récente des glaciers français et italiens on disposera bientôt d'une édition de la remarquable thèse de Robert Vivian, Les glaciers des Alpes occidentales, Thèse de doctorat d'État ; elle a été soutenue devant l'Institut de géographie alpine, à l'Université de Grenoble, en juin 1974.