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France rurale d'aujourd'hui :I. Dans les massifs cristallins d'Auvergne : La ruine du paysage rural et ses causes

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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Depuis les débuts du siècle dernier, l'évolution progressive puis régressivedu paysage et de la vie rurale sur les massifs cristallins de l'Auvergne (Forez, Livradois, Combrailles) au-dessous de 1 000 m. d'altitude — pratiquement jusqu'aux hauteurs où l'agriculture demeure rémunératrice — s'est manifestée sous plusieurs aspects. Les pourcentages de surfaces (champs cultivés, prés de fauche, bois, pâturages fertiles, landes, bruyères, broussailles, rochers) se sont largement modifiés. Les bocages se sont étendus, perfectionnés, puis dégradés. Les signes d'abandon de la terre après 1890, et surtout après la première guerre mondiale, se sont multipliés : extension considérable des friches, abandon total ou partiel de nombreuses fermes, ruine presque totale des moulins hydrauliques, défaut d'entretien des chemins et même des routes modernes.

Type
Études
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1950

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References

page 451 note 1. Saint-Dier, Cunlhat, Saint-Amand-Roche-Savine en Livradois ; Charbounière-les-Vieilles, Manzat, Pionsat en Combrailles.

page 453 note 1. Moins élevé pour le Forez (non comprises les villes de Thiers et d'Ambert) et pour la Combrailles que pour le Livradois, littéralement truffé encore, dans sa zone moyenne (cantons de Sauxillanges, de Cunlhat, de Saint-Amand-Roche-Savine, d'Ambert) de métiers à tisser, actifs l'hiver et même l'été dans les petits « oubradus » domestiques. Une commune du canton de Cunlhat, Brousse-Montboissier, portait en 1846, sur les 20 km’ de son territoire, 2 500 habitants, ce qui donne une densité de 125 !

page 453 note 2. On peut assurer que les trois quarts au moins des bâtiments actuellement en service dans les campagnes du Forez, du Livradois et de la Combrailles datent de la période d'entre 1880 et 1914. Et combien de fennes alors construites suivant le goût du progrès (cube abrité doublé et triplé, toits de tuiles ou d'ardoises au lieu de chaume, pièces du logis multip iées) sont aujourd'hui abandonnées ?

page 454 note 1. Institut national de la Statistique, Paris, sans date [1948].

page 454 note 2. Quant à Brousse-Montboïssier, qui, au recensement de mars 1946, décomptait 701 habitants seulement au lieu de 2 499 un siècle auparavant, son taux de peuplement s'était ainsi abaissé de 125 à 35 : une perte de près de 3 êtres humains sur 4 1 Et le dernier représentant de quatre ancêtres est, cinq fois sur six, nn être d'âge mûr sinon un vieillard : puisque la population d'âge scolaire n'est plus que de trois ou quatre douzaines d'enfants !

page 455 note 1. « Grame », simplification du latin gramen. Exemple de mot ayant conservé dans le parler sa forme latine : le grame est une graminée.

page 456 note 1. A Brousse-Montboissier, vers le milieu du siècle dernier, pour une population de 2 500 âmes, une douzaine de personnes au plus suffisait à assurer l'administration, la police, la bienfaisance, bref, le gouvernement et les « oeuvres sociales » de cet univers en miniature. Un siècle plus tard, cette société, qui paraissait si durable, se trouve réduite des trois quarts, proprement défaite, décimentée. Il n'y a plus de vie locale, de société locale à Brousse-Montboissier, comme, trop souvent ailleurs sur les massifs cristallins de l'Auvergne.

page 457 note 1. Grâce à la houille en Combrailles, grâce à des greffages d'industries sidérurgiques comme aux Ancizes en Combrailles, grâce à de nouvelles industries (textiles, bois, lait), comme dans la vallée de la Dore.