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Espace et mémoire collective à Jérusalem
Published online by Cambridge University Press: 04 May 2017
Résumé
L’observation du champ de la mémoire urbaine de Jérusalem à partir du seul cadre bâti de la vieille ville est un mode de questionnement historiographique, qui consiste à élargir l’approche historique d’un territoire à une sociologie des appropriations urbaines. L’article part du constat de la permanence de la stabilité de l’image de la vieille ville de Jérusalem pour effectuer une étude des modalités d’appropriation de cette dernière par les deux communautés juive et arabe. L’article s’attache à décrire la construction de l’esthétique urbaine autour de la ville sainte dans la période du Mandat Britannique liée à la présence d’administrateurs occidentaux, avant qu’elle ne soit appropriée, transmise et véhiculée par différents courants et agents de la mémoire, israéliens et palestiniens. On ne décrit pas seulement un conflit de mémoire autour des valeurs symboliques de la ville sainte. On interroge les régimes d’historicité de la mémoire soumises aux contingences économiques contemporaines et la place des temporalités sociales dans l’écriture de l’histoire d’un territoire.
Abstract
We observe one aspect of the field of the urban memory of Jerusalem, as starting with her particular urban fabric, that of the old city. The approach of the urban memory has to be considered as some historiographic interrogation, permitting to wide from some historical approach with a sociology of the urban appropriations. The paper starts from the permanence and the image of the stability of the old city to observe the modalities of urban appropriations by Jews and Arabs. In first, we describe the way that British administrators and architects during the Mandate built some urban esthetic. This Western esthetic was then appropriated and transmitted by local actors: Israelians and Palestinians. The analysis do not only approach the transformations of the space and the conflicts of memory around the symbolical values of the Holy city. It examine the historicity of memory as it would consider the place of social temporalities inside the writing of urban history.
- Type
- Actualité de Maurice Halbwachs
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2006
References
1 - Le terme a été employé par les intellectuels palestiniens, l’empruntant aux commentateurs américains, notamment à la Nouvelle géographie américaine, dans la foulée de l’invasion de l’Irak en 2003. Voir, notamment, Gregory, Derek, The colonial present, Oxford, Blackwell, 2005 Google Scholar; Graham, Stephen, « Lessons in urbicide », New Left review, 19, 2003, pp. 63–77.Google Scholar
2 - Halbwachs, Maurice, La topographie légendaire des Évangiles en Terre sainte. Étude de mémoire collective, Paris, Alcan, 1941.Google Scholar
3 - ID., Les cadres sociaux de la mémoire, Paris, Alcan, 1925.
4 - En Terre sainte, la mémoire collective s’est vidée peu à peu de ses différences, constate M. Halbwachs, s’appuyant sur les « études savantes » effectuées notamment par les biblistes dominicains, et sur les récits des pèlerins qu’il compare à ses propres observations des sites religieux.À chaque période, la mémoire religieuse a évacué des souvenirs, notamment ceux du judaïsme, et s’est remplie de nouveaux prenant place dans l’espace du moment. Lesmonuments et les « tas de pierres » du tracé de la Jérusalem romaine sont par exemple demeurés dans le temps parfaitement reconnaissables, malgré la présence discontinue du groupe chrétien.À Jérusalem, la via Dolorosa s’est organisée au fil des siècles comme lieu de pèlerinage, le chemin de croix n’ayant pourtant jamais cessé de subir des transformations jusqu’à nos jours. Halbwachs pointe « l’artificialité des faits historiques » ou une certaine « reconstruction » des événements qui fonde les documents bibliques, « puisqu’il n’y a aucune localisation des faits évangéliques qui fait foi » (La topographie légendaire…, op. cit., p. 4).
5 - La mémoire comme expérience a surtout été abordée par Halbwachs dans La Mémoire collective, où il prend parti en faveur de l’intériorité réciproque de la mémoire collective et individuelle par le biais du courant de la mémoire notamment du témoignage.
6 - ID., La mémoire collective, Paris, Albin Michel, [1950] 1994, p. 209.
7 - À ce sujet, voir les postfaces de Gérard Namer aux rééditions des Cadres sociaux de la mémoire, Paris, Albin Michel, 1994, et de La mémoire collective, Paris, Albin Michel, 1997.
8 - Pour une lecture de la Topographie légendaire des Évangiles et de La mémoire collective, voir Lepetit, Bernard (dir.), «Le présent de l’histoire », in ID., Les formes de l’expérience. Une autre histoire sociale, Paris, Albin Michel, 1995, pp. 273–298, ici pp. 294-295.Google Scholar
9 - La ville a la forme d’un carré régulier délimité par ses quatre portes: au nord, la porte de Damas (la mieux conservée); la porte de Sion, au sud, ouvrant sur la partie méridionale du mont Sion; à l’est, la porte d’Hérode; à l’ouest, la porte de Jaffa, par laquelle visiteurs et pèlerins entrent. Les deux artères principales traversant la ville aux quatre points cardinaux de la vieille ville ont gardé leur tracé antique et historique. Le cardo a été établi pour partie sur les traces du premier et du deuxième temple, jouxtant eux-mêmes l’esplanade des mosquées.
10 - La ville se divise en quatre quartiers différents: au nord-ouest, le quartier des chrétiens (latins et grecs); au sud-ouest, sur le mont Sion, le quartier arménien; au nord-est, le quartier arabo-musulman; au sud-est, sur la partie orientale du mont Sion, le quartier juif.À l’est, le quartier sacré du Haram El Sharif constitue un secteur à part. De chacune des parties on peut accéder au centre commercial (les souks de la ville, essentiellement islamo-chrétiens). Peu de voies de communications existent entre quartiers arabe et juif, qui ont leurs entrées séparées (portes de Damas, des Lions pour les musulmans, porte Neuve pour les chrétiens, porte de Sion pour les juifs qui peuvent emprunter toutefois la porte de Damas en venant des quartiers nord et traverser la vieille ville pour accéder au Mur des lamentations).
11 - Sur les usages de La Mémoire collective de M. Halbwachs, dans le domaine de la sociologie urbaine, voir SYLVIE MAZZELLA, « La ville-mémoire. Quelques usages de La mémoire collective de Maurice Halbwachs », Enquête, 4, 1996, pp. 177-189.
12 - Nora, Pierre (dir.), « Entre mémoire et histoire », in ID., Les lieux de mémoire, t. 1, La République, Paris, Gallimard, 1984, pp. 17–32, ici p. 31.Google Scholar
13 - Séparons les lieux saints proprement dits et qui sont sous protection britannique (le Saint-Sépulcre, la basilique de la Nativité, la mosquée d’Al-Aqsâ et le Mur des lamentations), des monuments sacrés (basiliques chrétiennes, mosquées et medersa-s ou zawiya-s, synagogues et grands cimetières communautaires).
14 - Pour une étude détaillée des politiques urbaines et spatiales en Palestine au XXe siècle, nous nous permettons de renvoyer à Bulle, Sylvaine, La ville infaisable. Pour une socio-histoire des territoires palestiniens, 1922-2002, Paris, Éditions du CNRS, à paraître.Google Scholar
15 - Edmund Allenby, cité par l’ingénieur Kendall, Henry, The city plan, Jerusalem, preservation and development during the British Mandate, 1918-1948, Londres, His Majesty’s Stationery Office, 1948, pp. 23–26.Google Scholar Allenby s’adressait ici aux représentant des trois communautés siégeant au conseil municipal de Jérusalem.
16 - Pour Ronald Storrs, l’architecture se devait d’être laïque, pour « amener non plus des chapelles mais des cités jardins » (Sir Storrs, Ronald, Orientations, Londres, Nicholson et Watson, 1949, et ID., « Préface »Google Scholar, in Ashbee, C. R., Jerusalem, 1918-1920: Being the records of the Pro-Jerusalem Council during the period of the British military administration, Londres, J. Murray/The Council of the Pro-Jerusalem Society, 1921, p. 2).Google Scholar
17 - Ibid., in Ashbee, C. R., Jerusalem, 1918-1920…, op. cit.Google Scholar
18 - C. R. Ashbee était en poste dans les services coloniaux du Caire. Il laissa sa place en 1922 à Clifford Holliday, à qui succéda Henry Kendall vers 1940. Tous deux étaient également issus des services coloniaux de la Couronne.
19 - Jerusalem, 1918-1920…, op. cit., p. 10.
20 - Par exemple à Talbiya et Baq’a, premiers lotissements palestiniens bourgeois créés à l’ouest au début du siècle. La totalité de la population juive de Jérusalem, qui comptait 62 000 résidents en 1922, habitait au début du siècle hors les murs.
21 - Cinq cents ordonnances furent prises en vue de telles démolitions entre 1918 et 1920.
22 - Jerusalem, 1918-1920…, op. cit., p. 10.
23 - Id., p. 12.
24 - Ashbee, Charles Robert, Jerusalem, 1920-1922. Being the records of the Pro-Jerusalem Council during the first two years of the civil administration, edited for the Council of the Pro- Jerusalem Society, préface de Sir Ronald Storrs, Londres, J. Murray/The Council of the Pro-Jerusalem Society, 1924, p. 3.Google Scholar
25 - Rappelons que, durant la période du Mandat britannique, le conseil municipal de Jérusalem, comme celui des autres villes mixtes (Haïfa, Jaffa), est bi-confessionnel, avec six conseillers juifs et six autres arabes.
26 - Il comptait également parmi ses membres des érudits ou experts nommés par le haut commissaire, comme le capitaine Creswel, K. A. C., inspecteur des Monuments britanniques, spécialiste de l’architecture islamique, ou l’urbaniste Patrick Geddes et quelques militaires et médecins.Google Scholar
27 - L’idée de la ville duale est développée à la même époque au Maroc par le général Lyautey, qui l’appliqua aussi à Casablanca et Rabat. Elle repose sur la préservation des médinas et la création de quartiers typiques ceinturés de villes nouvelles réservés aux indigènes. On retrouve les modèles de la cité-jardin, du cordon végétal destinés à isoler les populations autochtones, tout comme les réglementations sanitaires sur les centres anciens, de New Delhi à Alep, et de Tananarive à Hanoi. Voir par exemple Wright, Gwendolyn, The politics of design in French colonial urbanism, Chicago, The University of Chicago Press, 1999 Google Scholar; Royer, Jean, L’urbanisme aux colonies, préface de M. le Maréchal Lyautey, Fortin Éditeur vol., La Charité sur Loire-Paris, Fortin Éditeur, 1932-1935.Google Scholar
28 - Si l’on s’en tient aux commentaires de R. Storrs dans sa « Préface » à Jerusalem 1920- 1922…, op. cit., on peut penser que les Husayni (maire et mufti), notables palestiniens et leaders nationalistes, appliquaient de façon disciplinée les ordres de Storrs. Le maire de Jérusalem (Musa Kazim Al-Husayni) fut toutefois démis de ses fonctions en 1920, au moment fort de la création du Foyer juif en Palestine et des migrations juives, lorsqu’il prit la tête du mouvement nationaliste d’opposition au Mandat britannique.
29 - Jerusalem, 1918-1920…, op. cit., p. 12.
30 - La population de la ville de Jérusalem passe entre 1922 et 1930 de 62 000 à 90 000 habitants, dont 51 000 Juifs. En 1944, à la fin du Mandat, la population juive est devenue majoritaire et représente 60% des habitants (92 000), sur un total de 152 000.
31 - Le premier haut commissaire de Palestine, Herbert Samuel, dit avoir reçu une sorte de révélation à propos du sionisme (cf. Wasserstein, Bernard, Herbert Samuel. A political life, Londres-Oxford, Clarendon Press, 1992-1992Google Scholar).
32 - Ashbee, Charles Robert, A Palestine Notebook: 1918-1923, Londres, William Heinemann Ltd., 1923, p. 167.Google Scholar
33 - Geddes, Patrick, Cities in evolution: An introduction to the town planning movment and to the study of civics, Londres, Routledge, [1922] 1997.Google Scholar
34 - Boardman, Philip, Patrick Geddes, maker of the future, Durham, University of North Carolina Press, 1944, p. 357.Google Scholar
35 - Selon les termes de Patrick Geddes, dans une lettre du 6 juillet 1920 à Mr Fels, de la Zionist Commission of Jerusalem, reproduite par Mairet, Philip, Pioneer of sociology. The life and the letters of Patrick Geddes, Londres, Hyperion Press, 1970, p. 187.Google Scholar Par ailleurs, Geddes avait rencontré Chaïm Weizmann, président de l’Organisation mondiale sioniste, qui partageait son esprit pionnier. Geddes, précurseur de la science urbaniste, accordait une grande importance aux savoirs généraux et statistiques; il avait par ailleurs dirigé des travaux de biologie pour expérimenter de nouveaux procédés agricoles et industriels dans les kibboutz de la vallée du Jourdain.
36 - Jerusalem, 1920-1922…, op. cit., pp. 16-19.
37 - Les nombreux plans et dessins de P. Geddes pour l’université hébraïque, entrepris avec son associé Franck Mears, ne furent jamais publiés par la Pro-Jerusalem Society, mais par le Fonds sioniste.
38 - Passant de 266 000 à 670 000 habitants, à l’intérieur du périmètre municipal incluant Jérusalem-Est. La ville comprend 32%de Palestiniens (cf. Statistical yearbook of Jerusalem, n° 19-2001, 2002); sa surface, elle, a doublé, compte tenu de la réunification et de l’extension municipale en dehors de la « ligne verte », ligne de partage de la ville entre Israéliens et Jordaniens, fixée en 1948.
39 - À la suite de la guerre des Six Jours, l’État d’Israël a pris possession de Jérusalem- Est et occupé la Transjordanie et la bande de Gaza jusqu’en 1993, date de la signature avec l’OLP des accords d’Oslo, rompus en 2000.
40 - Les analyses sur le caractère religieux du sionisme contemporain et de la colonisation des territoires par Israël sont innombrables. Sur les aspects idéologiques de l’espace et l’utilisation de la topographie et de la toponymie sacrées dans le processus d’installation d’Israël et d’expansion hors de ses frontières initiales de 1948, c’est-à-dire dans les territoires palestiniens, voir notamment Benvenisti, Meron, Sacred landscape: The buried of the Holy land, since 1948, Berkeley, University of California Press, 2000.Google Scholar Pour une étude détaillée des politiques urbaines et religieuses à Jérusalem, voir ID., Jérusalem, une histoire politique, Arles, Actes Sud, 1996; Dumper, Michael, The politics of Jerusalem since 1967, New York, Columbia University Press, 1997 Google Scholar, et Cheshin, Amir S., Hutman, Bill et Melamed, Avi, Separate and unequal: The inside story of Israeli rule in East Jerusalem, Cambridge, Harvard University Press, 1999.Google Scholar
41 - Kollek, Teddy, Une vie pour Jérusalem. Mémoires, Paris, Fayard, 1978.Google Scholar L’acte juridique de réunification de la ville arabe et juive n’est intervenu qu’en 1980. L’annexion des quartiers arabes n’est pas reconnue par la communauté internationale, qui maintient jusqu’à aujourd’hui ses chancelleries à Tel Aviv.
42 - De l’aveu même de Meron Benvenisti, historien et économiste, qui fut maire adjoint de la municipalité travailliste jusqu’en 1996: après l’Intifada, « on a abandonné les efforts pour améliorer les conditions de vie des arabes afin de se consacrer à la séparation » ( Benvenisti, Meron, « Jérusalem, résoudre l’énigme », Dédales, 3-4, 1996, « Multiples Jérusalem », pp. 394–414, ici p. 409Google Scholar).
43 - Le premier maire de la réunification, Teddy Kollek, déclare à propos de la rénovation du quartier juif et de la réunification: « Je me rappelai le Jerusalem Plan que l’urbaniste britannique Kendall avait publié pendant le Mandat, j’avais été frappé par son bon sens et sa simplicité » ( Kollek, T., Une vie pour Jérusalem, op. cit., p. 271 Google Scholar).
44 - Ibid., p. 304.
45 - Elle fut achevée par l’architecte Moshe Sadie et le Japonais Isamu Noguchi.
46 - Les services urbains d’eau et d’électricité ont été harmonisés pour les deux communautés juives et arabes. Les secteurs juifs et arabes conservent en revanche des réseaux de transport séparés, avec des compagnies privées distinctes desservant exclusivement l’une ou l’autre partie de la ville (Jérusalem-Ouest ou Est).
47 - On retrouve le thème du rempart et des motifs de la kasbah, dans plusieurs implantations israéliennes à l’est de la ligne verte. L’image de l’Institut Mormon de Jérusalem, sur le mont Scopus, et son emploi du moucharabieh procèdent du même effet de rappel oriental ou arabe. Le penchant orientaliste ou culturaliste est affirmé par nombre d’architectes israéliens, parmi lesquels David Kroyanker, spécialiste régional de l’histoire de l’architecture, reconnu par les universitaires palestiniens en vertu de sa fascination pour la construction traditionnelle. Selon lui, « les Arabes ont produit des choses plus importantes que le judaïsme » (Conférence de David Kroyanker, le 15 juin 2000, à Jérusalem).
48 - Moshe Safdie, architecte renommé, auteur, entre autres, du mémorial de Yad Vashem à Jérusalem.
49 - Le site internet pour la vente des appartements du Village de David signale aux futurs acheteurs de la diaspora (principalement américaine) l’authenticité de la pierre de Jérusalem.
50 - Khalidi, Rashid, « Transformating the face of the Holy city political messages in the built topography of Jerusalem », Jerusalem Quarterly file, 4, 1999, pp. 21–29, ici pp. 21- 22Google Scholar; ID., L’identité palestinienne: la construction d’une conscience nationale moderne, Paris, La Fabrique, 2003.
51 - En 1948, après le partage de la ville et le déplacement des populations qui vivaient dans la partie occidentale; en 1967, après l’annexion de Jérusalem. Entre 1948 et 1949, environ 84 000 réfugiés étaient originaires de la région de Jérusalem selon TERRY REMPEL, « Disposession and restitution », in Tamari, S. (éd.), Jerusalem 1948: The Arab neighbourhoods and their fate in the war, Jérusalem, Institute of Jerusalem Studies, 1999, pp. 189–236.Google Scholar En 1998, 150 000 réfugiés sont enregistrés comme originaires de Jérusalem.
52 - Le souvenir d’un lieu se renforce, lorsqu’il se répand dans plusieurs points de l’espace, dans des lieux voisins mais distincts, rajeunissant ainsi les croyances en multipliant les traces, notait Halbwachs dans son approche des lieux saints. À Bethléem, la crèche de Jésus est située par les Évangiles tout près des tombeaux des patriarches, des prophètes de la royauté juive, « ce qui est un moyen de fortifier les souvenirs chrétiens en les rattachant à des souvenirs juifs. Mais d’autre part, deux lieux distincts correspondent à la naissance du Christ et à la crèche » ( Halbwachs, M., La topographie légendaire…, op. cit., pp. 138–139 Google Scholar).
53 - Les services jordaniens ont d’ailleurs recruté Henry Kendall, architecte de la Couronne qui avait servi à la fin du Mandat, et ont maintenu les schémas de planification britannique.
54 - Réunissant les organisations de gauche membres de l’Organisation de libération de la Palestine: Fatah, Front populaire de la Palestine (FPLP), Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), Parti communiste, ainsi que Hamas.
55 - Sur ces points, voir le contenu des communiqués du Commandement unifié du soulèvement et du Mouvement de la résistance islamique. Ceux-ci ont été réunis et traduits par Legrain, Jean-François, Les voix du soulèvement palestinien: 1987-1988. Édition critique des communiqués du Commandement unifié du soulèvement et du Mouvement de la résistance islamique, Paris, Le Point du jour, « Dossiers du CEDEJ », 1991.Google Scholar
56 - Dakkak, Ibrahim, « Jerusalem via Dolorosa », Journal of Palestine studies, XI, 1, 1981, pp. 136–149.CrossRefGoogle Scholar
57 - Par exemple, aucun projet territorial précis n’a semble-t-il été édité par l’OLP en dehors du recensement des propriétés foncières palestiniennes.
58 - Sur ce point, voir l’interprétation faite par Bernard Lepetit de La mémoire collective « appliquée » à l’histoire urbaine et au rapport entre rythme urbain et rythme social: « “La forme d’une ville est susceptible de changer plus vite que le coeur des hommes. Rénovez les maisons, alignez les rues, transformez les places” et reprenant Halbwachs “les pierres et les matériaux ne vous résisteront pas. Mais les groupes résisteront et, en eux, c’est la résistance sinon des pierres du moins de leurs arrangements anciens que vous heurterez” ” (BERNARD LEPETIT, « Une herméneutique urbaine est-elle possible ? », in Lepetit, B. et Pumain, D. (coord.), Temporalités urbaines, Paris, Anthropos, [1993] 1999, pp. 287–299, ici p. 295Google Scholar).
59 - Nora, P., « Entre mémoire et histoire », art. cit., p. 17.Google Scholar
60 - Document sur le programme pour la préservation de Jérusalem, Jérusalem, Welfare Association, novembre 2000 (en anglais), ici p. 4. La vieille ville comprend 5 000 habitations. Les waqf-s y détiennent 15% du bâti (mosquées, écoles) et 10% des propriétés sont louées à des familles. Les mosquées et le Haram al Sharif représentent 144 dunums (environ 1 km2) sur les 500 (moins de 5 km2) de la vieille ville.
61 - Depuis les accords de paix, seuls les résidents de Jérusalem-Est en possession d’une carte d’identité de Jérusalem peuvent voyager librement en Israël et dans les Territoires. Les citoyens palestiniens des Territoires doivent bénéficier d’un permis régulier ou occasionnel délivré par les Autorités militaires israéliennes pour se rendre à Jérusalem.
62 - Voir sur ce point les analyses de FRANÇOIS HARTOG, Régimes d’historicité: présentisme et expériences du temps, Paris, Le Seuil, 2003.
63 - Halbwachs, M., La topographie légendaire…, op. cit., p. 129.Google Scholar
64 - Expression de Hartog, F., Régimes d’historicité…, op. cit, p. 164.Google Scholar
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- Cited by