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En Afrique romaine : Classes et luttes sociales, d'après les historiens soviétiques

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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Depuis environ dix ans, Vestnik drevnej istorii (Revue d'histoire ancienne de l'Académie des Sciences de l'U.R.S.S.) publie, d'une façon systématique, une série d'articles consacrés aux classes sociales dans les provinces occidentales romaines. L'Afrique y tient une place très importante, sinon la première.

Les auteurs de ces articles, tous éminents savants étudient principalement la population de la campagne : paysans libres, colons, esclaves. Ils examinent ces différentes catégories sociales en les plaçant dans leur contexte économique : situation de l'Afrique sous l'Empire. Après avoir constaté que leur caractéristique commune est la misère et qu'au fond elles ne forment qu'une seule classe sociale, la classe exploitée, ils étudient les différentes formes de révolte de cette classe contre l'ordre social et économique qui lui est imposé.

Type
Notes Critiques
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1957

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References

page 650 note 1. N. A. Machkine, A. D. Dmitrev, E. M. Staeeman, A. Ranovitch, etc.

page 650 note 2. Machkine, N. A., « L'organisation des villes de l'Afrique romaine », Vestnik drevnej istorii, 1951, n° 1, p. 6583 Google Scholar. — Machkine, N. A., « De l'histoire des villes africaines au. e. m. siècle après J.-C. », Vestnik, 1951, n° 2, p. 7084 Google Scholar. — Diliguenski, G., « The inscriptions of Roman Tripolitania, by J. M. Reynolds and J. B. W. Perkins » (compte rendus), Vestnik, 1955, n° 3, p. 165167.Google Scholar

page 650 note 3. Vestnik drevnej istorii, n° 4, 1949, étant introuvable dans les bibliothèques de Paris, nous n'avons pu consulter l'article de M. A. Machkine, « Le mouvement révolutionnaire des esclaves et des colons dans l'Afrique romaine ».

page 651 note 1. E. M. Staërman, « Le problème des paysans dans les provinces occidentales de l'Empire romain », Vestnik, 1952, n° 2, p. 100-121.

page 651 note 2. Apulée de Madaure (L. Apuleius). L'ouvrage est écrit à Carthage vers l'année 170.

page 651 note 3. Poetae latini minores, édition Baehrens, t. III. p. 178.

page 652 note 1. Cet argument de Staërman est manifestement d'une très faible valeur. Il est basé sur une erreur, le colonat est une institution qui ne sera juridiquement définie qu'après 832. Avant, le colon n'est qu'un locataire, au sens technique, comme les autres.

page 652 note 2. E. M. Staërman, « Les problèmes des paysans… », op. cit., p. 110. le passage de Némésien cité par l'auteur est un argument contre cette conclusion. les ruricolae, exploités et misérables, aiment leur maître « exploiteur » !

page 652 note 3. Heitland, W. E., Agricola. a study of agriculture and rural life in the Graeco- Roman World, Cambridge, 1921, p. 842.Google Scholar

page 652 note 4. E. M. Staërman, « Le problème des paysans… », op. cit., p. 111.

page 652 note 5. Un exemple parmi tant d'autres. Serm. 159, 4, 5, « Nonne videmus multos seroientes non egentes, et liberos mendicantes ». Pour une grande partie des références sur la situation des colons, se servir des exemples cités par Monceaux, P., Histoire littéraire de l'Afrique chrétienne, t. VII, p. 64 Google Scholar et suiv.

page 653 note 1. Ranovitch, Abraham, « Le colonat dans la législation romaine du ne-ive siècle », Vestnik, 1951, n° 1, p. 83109.Google Scholar

page 653 note 2. Staerman, E. M., « Les soulèvements populaires en Afrique au IIIe siècle », Vestnik, 1948, n° 11, p. 6575.Google Scholar

page 653 note 3. L'auteur cite à ce sujet J. Toutain, Lia cités romaines de la Tunisie, 1902, p. 367, et T. Frank, An Economie Survey of Ancient Borne, t. IV, p. 86.

page 653 note 4. De mortibus persecutorum, VIII.

page 653 note 5. Staerman s'appuie surtout sur saint Cyprien qui reproche très fréquemment, dans ses oeuvres, aux riches d'avoir dépossédé les pauvres. Il cite aussi Corpus Inscriptionum Latinarum (C.I.L.), VIII, 11451, dans laquelle il est question de la réglementation des marchés (nundinae) dans les grands domaines.

page 653 note 6. L'auteur pense qu'il est probable que ce fut dans le milieu des grands propriétaires que se recrutèrent essentiellement les ennemis des Gordiens (E. M. Staerman, « Les soulèvements… », op. cit., p. 66). Ainsi la lutte entre les Gordiens et Maximin aurait revêtu le caractère d'une lutte générale du prolétariat (paysans ayant perdu leur liberté) contre les grands propriétaires.

page 654 note 1. La faiblesse de l'argumentation de Staërman n'est que trop apparente. une plus grande productivité et par conséquence une plus grande rentabilité des colons ne vientelle pas justement de ce que leur situation. été quelque peu meilleure que celle des esclaves (jouissance d'un certain droit de propriété, etc.) ?

page 654 note 2. Pour la situation économique de ces colons, l'auteur se réfère à C.I.L., VIII, 20 487, 20 602,. 777,. 701,. 812, 20 018, Année épigraphique, 1903, n” 94. En ce qui concerne l'enrôlement des soldats, il renvoie à C.I.L., VI,. 104, où il est fait mention d'un mumerus Aureliensis qui aurait été recruté dans le territorium Aureliense. cf. C.I.L., VIII,. 812.

page 654 note 3. L'auteur donne comme exemple la région de Timgad où l'on trouve les Barbares et, un peu plus au Sud-Est, les Babares. Ces noms ont une ressemblance parfaite avec celui des Bavares qui se trouvaient en dehors des frontières de la Province.

page 654 note 4. Staerman, E. M., « L'esclavage dans les provinces occidentales de l'Empire romain », Vestnik, 1951, n° 2, p. 84105.Google Scholar

page 655 note 1. L'auteur se demande si ce n'est pas dans cette intention que se créèrent des collèges de possessores, que l'on rencontre en Gaule, sur le Danube et en Afrique.

page 655 note 2. Code Justinien IV, 64, 2.

page 655 note 3. Année épigraphique, 1903, n° 202.

page 655 note 4. Il est intéressant de constater que l'auteur évite systématiquement de se servir des témoignages de saint Augustin qui confirment sa thèse (cf. supra, note 5, p. 652). Getty, M. M. dans The Life of the North africans as revealed in the Sermons of saint Augustin, Washington, 1931, p. 66 Google Scholar, tire de l'étude des oeuvres de saint Augustin la conclusion que voici. « l'esclavage est, à son époque, une institution toujours florissante ».

page 656 note 1. Dmitrev, A. D., « Le mouvement des latrones comme une des formes de la lutte de classes dans l'Empire romain », Vestnik, 1951, n° 4, p. 6172.Google Scholar

page 656 note 2. L'auteur compte-t-il parmi les apologètes de l'impérialisme romain M. I. Ros- Tovseff, et son Histoire économique et sociale de VEmpire romain 1

page 656 note 3. L'auteur cite. Dig., XLVIII, p. XXI, 1, 17 et XXI, 1, 17, 6.

page 656 note 4. Dis., XLVIII, 13, 4, p. cf. Dig., 1, 18, 13 et Tertullien, Apologie, 10.

page 656 note 5. C. Th., VII, 19, 3.

page 656 note 6. De civitate Dei, IV, 5.

page 656 note 7. Dig., XLIX, 15, 24. cf. Dig., L, 16, 118.

page 656 note 8. L'auteur cite L. Homo, Le Haut-Empire, 1933, p. 599. — C. Jullian, Histoire de la Gaule, 1926, p. VII, p. 51. — Monceaux, P., Histoire littéraire de l'Afrique Chrétienne, t. IV, 1912, p. 27 Google Scholar, 185-187. — Nous remarquons que l'auteur oublie de mentionner, à ce sujet, les opinions contraires. Saumagne, Ch., « Ouvriers agricoles ou rôdeurs de celliers. Les circoncelhons d'Afrique », Annales d'histoire économique et sociale, t. 6, 1934 Google Scholar. — Julien, et Courtois, , Histoire de l'Afrique du Nord, Paris, 1951 Google Scholar, p. II. — Courtois, Ch., Les Vandales et l'Afrique, Paris, 1955 Google Scholar. — Piganiol, A., L'Empire chrétien (325-395), Paris, 1947 Google Scholar, etc.

page 657 note 1. C.I.L., VIII, 10230, 2490.

page 657 note 2. Pour cette affirmation, l'auteur ne cite aucun document.

page 657 note 3. C.I.L., VIII, 2728.

page 657 note 4. Pour les opérations contre les latrones de Lambèse, cf. Frontin, Epist. ad Pium, édition Loeb, p. 169.

page 657 note 5. C.I.L., VIII, 9360 et VIII, 1628.

page 657 note 6. Renseignements empruntés surtout à Tertuixien, Apologie, 2.

page 657 note 7. Pour prouver que les latrones avaient été nombreux et se sentaient puissants, l'auteur cite l'attaque que ceux-ci lancèrent contre Le Kef (Sicae). Ils pénétrèrent dans la ville et défoncèrent les murs du temple (cf. C.I.L., 15 881).

page 658 note 1. Exception faite de Ch. A. Julien, Histoire de VAfrique du Nord, p. 78-223, édition de 1931, qui se rapproche le plus du point de vue de l'auteur. Mais ni Julien ni les autres auteurs n'ont lié ces deux guerres à la situation générale de l'Afrique à cette époque ni aux événements semblables dans les autres provinces.

page 658 note 2. Si l'on rejette, comme le fait l'auteur, le sentiment nationaliste comme cause de ces soulèvements, il est surprenant de constater que ce sont d'abord les colons des domaines impériaux qui se soulèvent dont la situation économique est meilleure que celle des colons « privés » (voir ci-dessus l'argumentation de Dmitrev). Les deux historiens semblent se contredire dans leur conclusion.

page 658 note 3. Aumale (Anzia), C.I.L., VIII, 9158 (247). C.I.L., VIII, 9045, 20827 (254-255).

page 658 note 4. Gargilius Marcilius opéra dans la région d'Aumale contre Faraxen et ses partisans, C.I.L., VIII, 9047. Marcius Dècius lutte contre les partisans de Faraxen et les tribus des Fraxines (C.I.L., VIII, 2615).

page 658 note 5. Notons en passant que Dmitrev, dans la conclusion de son article, compare ce « soulèvement de colons » qui. ébranlé l'Afrique au. e siècle aux Bagaudes. Il leur trouve de nombreux traits communs.

page 658 note 6. Déjà avant la guerre, N. A. Machkine avait écrit deux articles sur les circoncellions. « Le mouvement des agonistiques », dans la revue Istorik-Marksist, 1931, n° 1, p. 28-52 et « Les agonistiques ou les circoncellions dans le Code Théodosien », dans Vestnik, 1938, n° 1, p. 92 et suiv.

page 658 note 7. A. D. Dmiteev, « Sur le problème des agonistiques et des circoncellions », Vestnik, 1948, n” 111, p. 66-78.

page 659 note 1. V. S. Sergueev dans son Précis d'histoire de l'ancienne Rome (Moscou, 1938, p. 721), voit dans le donatisme plusieurs tendances parmi lesquelles les circoncellions représentent«l'aile gauche la plus radicale ». N. A. Machkine dans « Le mouvement des agonistiques » (op. cit., p. 50) pense que le mouvement donatiste avait contribué à la formation idéologique des agonistiques. Pour lui les agonistiques constituent le groupe le plus radical, le plus actif du donatisme et qui. sa propre organisation.

page 659 note 2. Plusieurs historiens expliquent de la même façon l'origine du donatisme et du mouvement des circoncellions (cf. Ch. A. Julien et Ch. Courtois, Histoire de l'Afrique du Nord, op. cit., p. 215) où il disent que le mouvement contre les traditores avait provoqué un tel enthousiasme flu'il avait pris « la valeur d'un manifeste autant social que religieux ». De même, Frend, W. H. C., The Donatist church, Oxford, 1952.Google Scholar

page 660 note 1. L'auteur appuie cette affirmation sur C.I.L., VIII, 9045. En réalité dans cette inscription il est question des barbari rebelles mais on ne trouve aucune allusion à un front commun de ceux-ci et des agonistiques, milites Christi. Il se sert par contre d'une argumentation plus solide en invoquant le fait que les villes qui ont souffert le plus de ces luttes sont celles autour desquelles on verra plus tard se former les principaux foyers du mouvement des agonistiques (Calama, Tagasta, Madaure, Milev, Octava, Cirta, etc.).

page 660 note 2. De très nombreux historiens occidentaux ont soutenu cette thèse bien avant notre auteur (voir plus particulièrement Nathusius, M. von, Zur Charakteristik der Circumcellionen des IV. und V. Jahrhunderts in Afrika, Greifswald, 1900 Google Scholar).

page 660 note 3. L'auteur s'en réfère surtout aux passages suivants. De operae monach. 36, Enar. in Psalmum 132,. et Epistola 108, 6, 18. Dans l'interprétation de ces textes, les historiens sont partagés. L'explication de Dmitrev s'inscrit comme une contribution à la discussion qui est loin d'être terminée.

page 660 note 4. L'argumentation et la conclusion de Dmitrev sont contestables. Une étude plus attentive des oeuvres de saint Augustin révèle qu'il n'a jamais identifié les donatistes et les circoncellions. Il serait trop long de citer ici tous les passages dans lesquels saint Augustin dit. « les donatistes et leurs circoncellions ». Par contre il identifie volontiers les agonistiques et les circoncellions. De plus, les Codes Théodosien et Justinien ne mentionnent pas les agonistiques, « ce mouvement de révolte sociale », mais parlent, par contre, des circoncellions.