Hostname: page-component-cd9895bd7-mkpzs Total loading time: 0 Render date: 2024-12-26T22:41:41.006Z Has data issue: false hasContentIssue false

Deux chroniques de la Restauration

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

Extract

En marge de sa thèse sur Delécluze, « témoin de son temps », M. Robert Baschet a publié le Journal de Delécluze (1824-1828). D'autre part, à l'aide principalement des cinq volumes de l'édition Martineau du Courrier anglais (1822-1836), M. René Dollot a consacré un essai alerte et suggestif à Stendalh journaliste. Ces deux chroniques de la Restauration se recoupent d'ailleurs puisque, Stendhal récoltait ses articles, nourris de « petits faits vrais », dans les réunions dominicales où Delécluze recevait, rue de Chabanais, l'élite de la jeunesse libérale d'alors : Paul-Louis Courier, J.-J. Ampère, Charles de Rémusat, Victor de Jacquemont, Duvergier de Hauranne sans parler de Mérimée et de Stendhal.

Type
Essais et Mises au Point
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1950

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

page 479 note 1. Texte publié avec une introduction et des notes, Paris, Grasset, 1948 ; in-8°, 510 p. — Voir le compte rendu de la thèse par Febvre, M. Lucien, Mélanges d'histoire sociale, t. IV, 1943, p. 6770 Google Scholar. Comme pour cette dernière, « illustration originale et soignée » du Journal.

page 479 note 2. Paris, Mercure de France, 1948, in-12, 269 p.

page 479 note 3. Voir Stendhal chez Delécluze : ch. VI de la thèse de R. Baschet et surtout le Journal, qui précise et développe les Souvenirs de soixante années (1862).

page 480 note 1. Lucien Febvre a amorcé cette étude dans un de ses cours du Collège de France, il y » quelques années, et compte en publier prochainement les résultats.

page 480 note 2. Ajoutons à la citation de M. Dollot celle-ci [qui la complète en la précisant : « Le jeunehomme, qui avait seize ans en 1815, a développé son caractère et a acquis la connaissance deshommes et des choses entre cette date et 1828. On pourrait naturellement attendre qu'élevé sous un gouvernement monarchique, il soit royaliste ; loin de là, il est l'ennemi juré des Jésuites et il ne pense qu'à occuper une bonne place du gouvernement, mais la forme de celui-ci lui importe peu » (Courrier anglais, t. III, p. 440). » Le Français adore les places » (Dollot, p. 107). On pense au mot de Fiévée (en 1821) : « II y aura toujours des hommes qui, pour avoir de bonnes places, auront de bonnes opinions » (Duvergier De Hauranne, Histoire du gouvernement parlementaire, t. VI, p. 204).

page 480 note 3. La remarque est vérifiée par cet extrait d'un rapport préfectoral : « Il y a deux classes dans le clergé catholique : le vieux, tolérant et charitable, les jeunes, médiocrement instruits, fougueux, emportés, très indépendants. Ils nuisent beaucoup à la religion catholique… » (8 mars 1827). Archives Nationales (F7 6771 Bas-Rhin).

page 480 note 4. La guerre avait beaucoup inquiété aussi les commerçants de Rouen, de Bordeaux, du Havre. A Lyon, à la fin de février 1823, une grande mascarade avait représenté les funérailles du commerce (Duvergier De Hauranne, t. VIII, p. 234).

page 481 note 1. Courrier anglais, t. II, p. 84. Le Journal de Delécluze analyse d'autres dialogues de Leclercq où figurent deux frères : un jésuite et un vieux jacobin révolutionnaire qui s'étonne « que son frère se soit fait jésuite et ait quitté son ancienne confrérie, la jacobinerie » (p. 342). « La Révolution a tout changé en France », répète Stendhal I

page 481 note 2. « J e n'insisterai pas sur la question des Jésuites. Stendhal en est hanté, c'est un fait. Et si nous trouvons qu'il exagère et que la place qu'il leur donne est encombrante, nous n'oublierons plus du moins l'importance que les Jésuites et la Congrégation avaient en ce temps aux yeux de nos pères voltairiens » (p. IX).

page 481 note 3. Trois brèves mentions de Jouffroy, par contre, « le philosophe », ainsi que le qualifie le Journal de Delécluze. E t pourtant il y a le fameux article du Globe en 1825. — Cf. Jean Pommier, Deux études sur Jouffroy et son temps (1930). Voir aussi la Correspondance de Jouffroy, p. p. Adolphe LAW (1901), et Paul Dubois, Cousin, Jouffroy, Damiron. Souvenirs, p. p. le même (1902). A rapprocher de Prosper Alfaric, Laromiguière et son école (Publ. de la Fac. des Lettres de Strasbourg, 28 série, fasc. 5), 1929. — Rappelons qu'Henri Gouhier a publié une introduction suggestive (” Programme pour une étude historique de la Restauration comme problème philosophique » au tome III de La jeunesse d'Auguste Comte et la formation du positivisme (1941).

page 481 note 4. Cf. Francis Bayle, Les idées politiques de Joseph de Maistre (1945), mais aussi les réserves à son sujet de Paul Mouy, « Joseph de Maistre, philosophe politique » (Revue de Synthèse (historique), 1947, p. 205-206. — Sur les ouvrages d'Adolfo Omodeo, comptes rendus do M. A. Renaudet dans Annales, 1948, p . 116-119.

page 481 note 5. Courrier anglais, t. III, p. 22 et 24.

page 481 note 6. Journal, p. 185. — Voir P.-L. Courier (Édition du Centenaire, Tours, 1925).

page 482 note 1. Journal, p. 175.

page 482 note 2. Courrier anglais, t. ï, p. 133. E t encore « Lamartine n'en est pas moins le second ou le premier poète de la France selon qu'on voudra mettre Béranger avant ou après lui ». (IbiïL, p. 163). En 1828, dix mille exemplaires des Nouvelles Chansons circuleront en une semaine malgré la saisie (Ibid., t. V, p. 358).

page 482 note 3. La première traduction complète imprimée des Chansons n'y paraîtra cependant qu'après 1828 (à Cassel en 1830, à Stuttgart en 1831). — G. Jaffe, « L'influence de Béranger en Allemagne », Revue de Littérature comparée, 1947, p. 334-335.

page 482 note 4. Journal, p. 284-285, et Courrier anglais, t. II, p. 389. — Il faudrait rechercher l'écho provincial de ces manifestations. En Alsace, par exemple, cf. Stoeber, D. E., Le général Foy en Alsace (Paris-Strasbourg, 1825)Google Scholar.

page 482 note 5. J. P. Garnier, Le sacre de Charles X et l'opinion publique en 1825 (1924) ; Journal de Delécluze, p. 346-348 (Cf. ses Souvenirs de soixante années, p. 304-305) ; Courrier anglais* t. III, p. 76. — En outre, Sainte-Beuve, Nouveaux Lundis, t. IV, p. 420-422. Cf. Maxime Leroy, La pensée de Sainte-Beuve (1940), p . 126.

page 482 note 6. A propos du milliard des émigrés, Delécluze insinue que c'est une « loi à deux tranchants ». « C'est un coup de parti que M. de Villèle (qualifié par Stendhal de Walpole français) laissera faire à condition qu'on lui laisse la liberté de faire son coup de commerce. Em définitive, ce sont les rentiers qui seront les dindons de l'affaire I » (Journal, p. 93).

page 483 note 1. Selon un rapport général de 1828 : I. Journaux d'opposition : Constitutionnel, 18 000 ; Débats, 12 700 ; La Quotidienne, 6 500 ; Le Courrier français, 3 075 ; Le Journal du Commerce, 2 450 ; et l’Aristarque, 880 ; — II. Ministériels : Journal de Paris, 4 000 ; l'Étoile, 3 400 ; Le Drapeau blanc, 2 000 ; Le Moniteur, 2 500 ; La Gazette, 2 400, et Le Pilote, 950. Soit 43 605 contre 15 250 (Archives Nationales, F18 261).

page 483 note 2. Il avait préludé à son rôle parisien par des articles au Journal de Marseille et des Bouchesdu- Rhône en 1817, y étant alors commissaire général de la police (A. Bhun, « Le baron d'Eckstein, policier et journaliste marseillais », Revue de Littérature comparée, 1947, p. 481-496). Cf. Christian Maréchal, La Mennais au Drapeau blanc (1946).

page 483 note 3. Dollot, p. 144. Courrier anglais, t. I, p. 237-238, et t. V, p . 187.

page 483 note 4. Stendhal et l'Angleterre (1909). A ce livre cité par M. Dollot, il convient d'ajouter, du même auteur, Sutton Sharpeet ses amis français (1925), —et Smith Marion Elmina, Une Anglaise intellectuelle en France sous la Restauration : Miss Mary Clarke (1927) ; — enfin Margery E. Elking Les relations de société entré r Angleterre et la France sous la Restauration (1929).

page 484 note 1. Sur le réalisme historique de Stendhal, voir encore Claude Liphandi, Stendhal, le « Bord de l'eau » et la « Note Secrette » (Avignon, 1949).