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De l'à peu près à la précision en passant par ouï-dire

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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Il n'est pas trop tard pour signaler l'excellent article qu'Alexandre Koyré — l'homme qui connaît le mieux en France, actuellement, l'histoire comparée de la Science et de la Technique au temps de Galilée et de ses successeurs — a publié dans la revue Critique (septembre 1948, fasc. 28, p. 806) sous ce titre, qui nous est tout de suite intelligible, ici : « Du monde de l'a peu près à l'univers de la précision ». Article qui, d'ailleurs, s'insère dans une série d'études sur Le Machinisme, publiées dans la même revue (fasc. 23 et 26). Il nous intéresse doublement, et par son sujet même et par ce qu'il s'appuie en partie sur un livre, Le Problème de l'Incroyance au XVIe siècle — dont A. Koyré veut bien écrire que, « bien qu'il n'en traite qu'en passant », il lui paraît importer notablement à l'histoire de la technique.

Type
Essais
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1950

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References

page 29 note 1. V. mon article « Sorcellerie, Sottise ou Révolution mentale ? » Annales, janv.-mars 1948.

page 29 note 2. Ce qui me rappelle une recette que le cardinal de Granvelle — encore un homme supérieurement intelligent —: prisait fort : celle du crapaud distillé qui guérit de la peste. J'en ai fourni le texte et les références dans Les Contemporaines de Granvelle, Mém. de la Sté d'Émulation du Doubs, 1910. Peu de progrès décidément en un siècle…

page 29 note 3. Je ne fais pas état de l'incrédulité de Monconys relativement au pouvoir de guérir les écrouelles par le toucher dont jouissait le roi d'Angleterre. Son scepticisme est sans doute motivé en partie par le fait qu'il s'agit du roi d'Angleterre. Il ne le formulerait pas de la même façon, j'imagine, s'il s'agissait du roi de France. Le passage est curieux (II, 20). Il a échappé à Marc Bloch dans ses Rois thaumaturges. — Monconys rend visite à Hobbes le 22 mai 1663 (II, 25) pour « lui rendre un paquet de M. de Sorbières ».

page 29 note 4. Voir le livre de Lenoble, P., Mersenne ou la Naissance du Mécanisme, Paris, 1943, in-8°Google Scholar — et Le libertinage érudit dans ta première moitié du XVIIe siècle, de R. Pintard, Paris,1943, 2 vol. in-8°. — Cf., sur ces deux livres et les problèmes qu'ils posent, mon article : « Aux origines de l'esprit moderne : libertinisme, naturalisme, mécanisme », Mélanges d'Histoire sociale, VI, 1944, p. 9.

page 30 note 1. Vossius, que Monconys voit à la Haye en août 1663, prétendait prévoir les vents et les tempêtes « par le mercure qui reste dans le tuyau lors de l'opération du vuide, qui se hausse ou baisse selon que l'air est comprimé ou estendu — et non selon le chaud ou le froid ». Texte intéressant qui montre en quelque sorte le baromètre en train de se différencier du thermomètre. A Florence, le 7 novembre 1646, Torricelli explique à Monconys que le Grand Duc a des thermomètres pour « connaistre le chaud et le froid » (1,130-31). — On a l'impression, à lire Monconys, d'une véritable franc-maçonnerie du télescope et du microscope qui couvre l'Europe d'un réseau assez dense : l'Angleterre surtout, les Pays-Bas et l'Italie.

page 30 note 2. fitant en Hollande, Monconys y rencontre, en août 1663, ce docte personnage, M. Vossius, qui le dote de ce principe que « la vie des animaux n'estoit que le feu et le mouvement ». Voilà une idée générale. En partie cartésienne (II, 153). — Bien, mais la preuve suit, qu'administre Vossius : hélas 1 elle est fournie « par les mouches et les hirondelles étouffées dans l'eau ou par le froid, que la chaleur ressuscitait ». D'ailleurs, le même Vossius confie quelques jours plus tard à Monconys que « l'eau est la matière de toutes choses » (II, 180).

page 30 note 3. C'est ce qu'assure Littré, v. « Biologie » — et ce que reprennent généralement les historiens des sciences de la nature.

page 31 note 1. Voir le texte saisissant du Ve Livre de Pantagruel sur Ouï-Dire (chap. XXX). — Cf. Le.: Problème de l'Incroyance, p. 420