Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Le cas de Li Bozhong est tout à fait singulier puisqu'il aura suffi à ce jeune chercheur, passé à l'histoire économique au début de la décennie 80, d'une bonne douzaine d'articles ‘, publiés il est vrai dans des revues prestigieuses telles que Zhongguo nongshi (Histoire agraire de Chine), Nongye kaogu (Archéologie agricole), Zhongguoshi yanjiu (Recherches d'histoire chinoise) et Zhongguo shehui jingjishi yanjiu (Recherches d'histoire sociale et économique de Chine) pour s'imposer comme l'un des représentants les plus brillants de la jeune école historique née au lendemain de la révolution culturelle.
* A propos du livre de Bozhong, Li, Tangdai Jiangnan nongye defazhan[Le développement agricole du Bas Yangzi sous les Tang], Pékin, Nongye chubanshe, 1990, 338 p.Google Scholar
1. Cette liste n'est pas exhaustive, notre étude s'appuyant sur les articles accessibles de Li Bozhong. Plusieurs travaux, publiés dans des revues mal diffusées hors de Chine, n'ont pu être consultés. Les articles présentés dans les pages qui suivent ont été analysés par nous dans la Revue bibliographique de Sinologie (Cf. vol. 1985, n° 155; 1987, nos 105, 143, 144, 148; 1988, n° 152; 1990, n° 140).
2. « Ming Qing Jiangnan gong nongye shengchan zhong de ranliao wenti » (Le problème des combustibles dans la production industrielle et agricole du Bas Yangzi sous les Ming et les Qing), Zhongguo shehui jingjishiyanjiu, 1984, 4, pp. 39-49.
3. «Ming Qing shiqi Jiangnan diqu de mucai wenti» (Le problème du bois d'oeuvre dans la région du Bas Yangzi à l'époque des Ming et des Qing), Zhongguo shehui jingjishi yanjiu, 1986, 1, pp. 86-96.
4. « Ming Qing Jiangnan shehui shengchan zhong de tie yu qita jianjinshu » (Le rôle du fer et des métaux ferreux de faible valeur dans la production sociale du Bas Yangzi), Zhongguoshi yanjiu, 1987, 2, pp. 153-164.
5. Une enquête effectuée en 1987 dans la région de Suzhou avec une équipe d'architectes nous a révélé que, contrairement à ce qui se passe au XIXe siècle à Paris, où le renchérissement du chêne contraint les architectes à utiliser de plus en plus de sapin, les charpentiers chinois n'éprouvent pas la nécessité de modifier des techniques de construction pourtant très exigeantes en bois d'ceuvre. La substitution du pin américain, importé par Shanghai, aux résineux chinois s'expliquerait par une différence de prix de transport.
6. « Ming Qing Jiangnan diqu zaochuanye de fazhan » (Le développement des chantiers navals dans la région du Bas Yangzi sous les Ming et les Qing), Zhongguo shehui jingjishi yanjiu, 1989, 1, pp. 24-30.
7. «Ming Qing Jiangnan nongye ziyuan de heli liyong» (L'utilisation rationnelle des ressources agricoles du Bas Yangzi), Nongye kaogu, 1985, 2, pp. 150-163; «Ming Qing Jiangnan zhong dao nonghu shengchan nengli chutan » (Recherches préliminaires sur les capacités de production des riziculteurs du Bas Yangzi sous les Ming et les Qing), Zhongguo nongshi, 1986, 3, pp. 1-19.
8. Conférence sur « Le problème des engrais dans le Jiangnan des Ming aux Qing » présentée le 14 décembre 1989 à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales.
9. Sur la position centrale du Bas Yangzi dans l'économie de la Chine prémoderne, se reporter à notre présentation de l'œuvre de Chengming, Wu dans « Une nouvelle historiographie chinoise, la formation d'un marché national vue par Wu Chengming », Annales ESC, n° 6, 1986, pp. 1303– 1312.Google Scholar
10. Cf. Chengming, Wu, Zhongguo zibenzhuyiyu guonei shichang(Le capitalisme chinois et la formation d'un marché national), Pékin, Zhongguo shehui kexue chubanshe, 1985, pp. 205–207.Google Scholar
11. (Le développement agricole du Bas Yangzi sous les Tang), op. cit.
12. « Tangdai Changjiang xiayou diqu nongye chengchan jiyue chengdu de tigao » (Élévation du degré d'intensité de la production agricole dans la région du Bas Yangzi sous les Tang), Zhongguo nongshi, 1986, 2, pp. 1-11.
13. Cf. notre compte rendu dans Annales ESC, n° 5, 1979.
14. Gernet, Jacques, Le monde chinois, Paris, Armand Colin, 1972 Google Scholar, et plus particulièrement le Livre 5 intitulé La « Renaissance » chinoise.
15. Le modèle statutaire d'une exploitation familiale de 100 mu (environ 6 hectares) correspondrait à la superficie maximale pouvant être cultivée à l'aide de boeufs par une famille. Il représente en réalité un potentiel de production très supérieur aux besoins d'une famille paysanne dans un contexte de faible pression fiscale. Se reporter sur ce point à notre article « L'exploitation agricole chinoise de l'Antiquité au xivc siècle, évolution d'un modèle», Annales ESC, n° 2, 1978, pp. 365-388.
16. Jusqu'aux Song, la Chine du Sud demeure relativement peu peuplée. L'ensemble des deux provinces modernes du Jiangsu et du Zhejiang, beaucoup plus étendu que la région du Bas Yangzi qu'il englobe, comptait seulement 2, 5 millions d'habitants dans la période précédant les Tang. La population s'élèverait à environ 8 millions à l'apogée des Tang (755) et à 15 millions sous les Song (cf. notre étude intitulée « Conditions technologiques, sociales et politiques de la croissance démographique chinoise », dans Gourou, P. et Etienne, G., Des labours de Cluny à la révolution verte, Paris, PUF, 1985, pp. 43–62).CrossRefGoogle Scholar
17. L'auteur se réfère ici à un coupon de soie écrue de 40 pieds de long (environ 12 m), unité de compte acceptée pour le règlement des transactions et des impôts. Le coupon de soierie est comptabilisé par notre auteur comme l'équivalent de treize journées de travail, ce qui signifie que la valeur d'achat représentée par un coupon permettrait l'entretien d'une famille nucléaire pendant treize jours. Sur les variations relatives des soieries et des céréales, on peut se reporter à nos travaux, en particulier « Sapèques et tissus à l'époque des Tang (618-906), remarques sur la circulation monétaire dans la Chine médiévale », Journal of the Economie and Social History of the Orient, XIX, 3, pp. 323-344. On peut accepter, comme Li Bozhong, l'idée que la structure générale des prix change peu : voir à ce sujet notre « Mesure de la valeur et structure des prix dans la Chine médiévale et prémoderne" dans Day, J., Études d'histoire monétaire XIIe-XIXesiècles, Lille, Presses Universitaires de Lille, 1984, pp. 145–158.Google Scholar
18. La population dans son ensemble est divisée en neuf catégories (deng) dont seules les deux dernières, la huitième et la neuvième, correspondent à la paysannerie.
19. Non content de mettre largement à contribution la très riche littérature agronomique chinoise ancienne, Li Bozhong se réfère aux trouvailles archéologiques, mais également aux pratiques culturales modernes. On notera également qu'à la différence de la plupart de ses collègues chinois qui ignorent généralement les travaux étrangers, il cite abondamment les travaux des médiévistes et des historiens japonais de l'agriculture.
20. La contribution de la région au financement des dépenses du gouvernement central et à l'approvisionnement de la région métropolitaine, largement déficitaire après les grandes rébellions du milieu du vme siècle, qui désorganisent complètement l'empire, fait l'objet d'un chapitre annexe.
21. Voir à ce sujet Twitchett, D. C., Financial Administration under the T'ang Dynasty, Cambridge, Cambridge Univ. Press, 1963.Google Scholar
22. Selon les données rassemblées dans le Da Qing yitongzhi, la grande encyclopédie géographique du début du xixe siècle, sur les 60 000 km2 du territoire chinois possédant des densités supérieures à 500 habitants au km2, plus des trois quarts, soit 47 000, appartiendraient aux deux provinces du Jiangsu et du Zhejiang.
23. Cf. Boserup, E., Évolution agraire et pression démographique, Paris, Flammarion, 1970.Google Scholar
24. Cf. Geertz, Clifford, AgriculturalInvolution, the Processes of Ecological Change in Indonesia, Berkeley-Los Angeles, Univ. of California Press, 1968.Google Scholar
25. Cf. « Conditions technologiques, sociales et politiques de la croissance démographique chinoise », op. cit., p. 48.