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Un tournant pédagogique dans la formation des enseignants Le cas du Capes d’histoire-géographie

Published online by Cambridge University Press:  20 January 2017

Christian Delacroix*
Affiliation:
Université de Paris Est/Marne-la-Vallée (UPEM) Laboratoire EA 3350 Analyse comparée des pouvoirs

Résumé

Les questions soulevées par les rapports entre recherche et enseignement de l’histoire, entre le « scientifique » et le « pédagogique », sont de nouveau d’actualité avec la réforme en cours de la formation des enseignants. Menée dans le cadre du projet de « Refondation de l’école » lancé par Vincent Peillon en 2012, elle entend mettre la démarche pédagogique et la professionnalisation au coeur de la réforme. L’article se propose d’analyser quelquesuns des enjeux de ce « tournant pédagogique » de la formation des enseignants d’histoiregéographie en France au regard notamment des interrogations renouvelées sur la fonction sociale de l’histoire ainsi que des difficultés récurrentes et des réticences, dans la discipline, à articuler « scientifique » et « pédagogique ».

Abstract

Abstract

The “scientific” and “educational” questions raised by the relationship between research and the teaching of history have been put back on the agenda with the current reform of teacher training in France. Undertaken as part of the “Refounding Schools” project initiated in 2012 by Vincent Peillon, then minister of Education, this reform accords a central place to pedagogical approaches and “professionalization.” This article analyzes some of the issues at stake in this “pedagogical turning-point” for the training of history and geography teachers, particularly with regard to renewed questions about the social function of history, as well as the recurrent challenges and reservations on the part of academic historians about binding the notions of “scientific” and “pedagogical” together.

Type
Recherche historique et enseignement secondaire
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2015

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References

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4 M. Bloch et L. Febvre, « Pour le renouveau de l’enseignement historique », art. cit., p. 121-122.

5- Archives personnelles.

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7- Arrêté du 19 avril 2013 fixant les modalités d’organisation des concours du certificat d’aptitude au professorat du second degré, http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027361553&dateTexte=&categorieLien=id.

8- Il faut ajouter que les communautés universitaires, selon les universités et les disciplines, sont diversement impliquées dans la préparation des concours (quand celle-ci existe) ; certains enseignants par exemple s’engagent plus difficilement que d’autres dans cette (lourde) tâche. En outre, pour le Capes d’histoire-géographie, les différences de culture disciplinaire sont un autre facteur de différenciation : traditionnellement, les universitaires géographes sont plutôt moins disponibles pour la préparation des concours que les historiens. Tous ces éléments (mal connus faute de travaux « empiriques » sur ces questions) complexifient un peu plus encore la tension entre le scientifique et le pédagogique.

9- Vincent Duclert, « Le nouveau Capes histoire-géographie. Rappel des principaux éclairages sur les épreuves d’admissibilité et d’admission », note de commentaire no 3 du 10 décembre 2013, http://www.cndp.fr/portails-disciplinaires/fileadmin/user_upload/histoire_geo/PDF/Note_d_orientation_n__3_FINAL_FINAL.pdf.

10- Id., rapport de jury « Concours du second degré. Capes externes. Section : Histoire- Géographie. Session 2014 rénovée », p. 17, http://cache.media.education.gouv.fr/file/capes_ext/56/9/RAPPORT_JURY_CAPES_HIST_-_GEO_-_SESSION_2014_Renove_346569.pdf.

11- Le rapport du jury est en fait la combinaison de plusieurs contributions. La principale est celle du président, mais d’autres membres rédigent des parties du rapport (la partie consacrée à la seconde épreuve orale, par exemple, est rédigée par deux membres du « jury » de cette épreuve), ce qui explique les dénivellations d’interprétation que peuvent révéler les différentes rédactions (sur le lin entre scientifique et pédagogique parexemple). Même si l’ensemble du rapport est sous la responsabilité du président, celui-ci ne peut pas entièrement « contrôler » (ou « censurer ») ce qu’écrivent les autres contributeurs qui, eux-mêmes, rédigent « sous la responsabilité » de leur vice-président. Ce subtil jeu (ou circuit, pour reprendre le terme utilisé par Patricia Legris) d’écriture (qui traduit de manière informelle l’état du consensus intellectuel et donc des rapports de pouvoir au sein du jury) est difficile à décrypter et demeure pratiquement invisible pour les lecteurs.

12- Christian Delacroix, François Dosse et Patrick Garcia, « La professionnalisation incantatoire comme panacée pour la formation des enseignants ? », lettre ouverte à Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale, Carnet du réseau historiographie et épistémologie de l’histoire, janvier 2013, http://crheh.hypotheses.org/78.

13- Le socle commun de connaissances et de compétences, inscrit dans la loi no 2005-380 du 23 avril 2005, dont une nouvelle version a paru en 2014. Voir la présentation plutôt positive qu’en font Vincent Capdepuy et Laurence De Cock, « Satisfecit à propos du nouveau socle », http://aggiornamento.hypotheses.org/2181.

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20- C. Delacroix et P. Garcia, « L’inflexion patrimoniale… », art. cit.

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29- Cité dans P. Legris, « L’écriture des programmes d’histoire en France… », op. cit., p. 96.

30- Il faut noter à ce sujet que des universitaires participent régulièrement à la rédaction de manuels scolaires du secondaire.

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