Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
L'histoire bancaire d'une petite place, voire d'une région française, est difficile à retracer. La plupart des archives ont disparu ; ce qui en reste est difficilement utilisable. Bien des mouvements de capitaux ne laissent aucune trace écrite : prêts sur serment, voire avances en compte courant d'usine à usine. D'où l'intérêt d'une étude départementale, propre à suggérer d'autres enquêtes.
Le Nivernais, que nous avons choisi, présente certains caractères constants : numéraire rare, à la suite d'une forte thésaurisation ; élévation brutale des taux d'intérêts ; peu de banqueroutes importantes et de crises graves, faute de grandes fortunes commerciales. La fin de la Restauration voit l'essor de petites banques locales, leur nombre triplant en dix ans. Mais jusqu'en 1850 l'argent demeure rare et cher ; il manque une succursale de la Banque de France.
page 494 note 1. La bibliographie (en ce qui concerne la France et ses régions) est fort mince : R. BIGO, Les Banques françaises au cours du XIXe siècle (1947) ; — Cl. Fohlen, Industrie et crédit dans la région lilloise (181S-1810) dans Revue du Nord (avr.-juin 1954), p. 361-369 ; — Gille, B., La Banque de Lille et les premières grandes banques, Ibid., p. 369–377 Google Scholar ; — P. Léon, Les débuts de la grande industrie en Dauphiné (1954) ; — B. Gille, Notes pour un plan de recherche sur l'histoire bancaire dans Bulletin du Centre de recherche d'histoire des entreprises (janv. 1953).
page 494 note 2. Desforges, A., Le Canton de la Nocle sous le Directoire dans Mém. Soc. Acad. du Nivernais, t. 21 (1919), p. 54 Google Scholar. «La perte de numéraire et la gêne qu'elle fait éprouver aux propriétaires est cause de la diminution de l'activité » (Arch. dép. Nièvre, Conseil général, an XI). Le Conseil général demandait que la loi déclarant l'argent monnayé marchandise soit rapportée et qu'un taux d'intérêt modéré soit rendu à la France : « De tous les départements il n'en est aucun sur lequel la rareté du numéraire et le prix qu'il se vend pèsent plus que sur celui de la Nièvre, a Cf. Le mémoire De l'Usure (1802?) du préfet — et industriel — J. Sabatier. Il remarque à juste titre que ce n'est pas le manque de numéraire qui freine les transactions, mais le manque de confiance : on paie à termes plus rapprochés et beaucoup plus au comptant.
page 495 note 1. Voir notre mémoire pour le diplôme de l'École pratique des Hautes Études (6e Section) : L'Économie industrielle du Nivernais au XIXe siècle : Georges Dufaud et les débuis du grand capitalisme métallurgique (à paraître).
page 495 note 2. Arch. dép. Nièvre, 2 F 159 (1308).
page 495 note 3. Arch. nat., F12 a 870 B.
page 496 note 1. Il s'agit de Bernard, de Sermoise près Nevers (la ferme était de 16 000 fr.)- Il escompte du papier de Garnier. Les spéculations sur les biens nationaux avaient multiplié les agents d'affaires dans les campagnes, prêteurs et usuriers, tel ce Nicolas Chaix, un ancien Chartreux, spéculateur lui aussi, devenu sous l'Empire agent d'affaires (Cf. Meunier, P., La Nièvre pendant la Convention, 1896, t. I, p. 317 Google Scholar).
page 497 note 1. Arch. nat., F1 c III, Nièvre 8, févr. 1815. « Les malheurs qui en résultent, ajoute-t-il, tombent sur quelques individus et n'ôtent rien à la masse d'argent en circulation : car, si le bois est cher, les usines travaillent moins ; si le bois tombe, les usines travaillent davantage ; tout compté, le produit numéraire est le même. »
page 497 note 2. Les fortunes terriennes apparaissent concentrées : on compte, en 1816, 250 cotes d'impôt de plus de 1000 fr. (3 000 fr. en moyenne), 700 à 800 de 300 à 1000 fr. Ce qui permet aux banques de travailler en sécurité. Voir par exemple le dossier de J. B. Jourdan, dans les papiers de la faillite du banquier Planque (Arch. dép. Nièvre). Planque avait précisément pour correspondant à Lormes Jourdan, gros propriétaire et gros éleveur.
page 497 note 3. Le revenu territorial passera de 13 000 000 en 1816 à 60 000 000 en 1860. Les patentes atteignent 87 000 fr. en 1814, 129.000 en 1825,149 000 en 1832 (année de crise), 213 000 en 1842 ; on compte 8 600 patentes en 1826, 12 450 en 1842 (Arch. nat., F20, 743). D'où le développement bancaire. — Tableau des faillites d'après F”, 722-723. Les archives du Tribunal de Commerce do Nevers ont été dispersées en 1940.
page 497 note 4. En 1833 Manuel paie la plus grosse patente (270 fr.) et son père 167 fr. Ensuite Jacquinot frère et fils (244 et 238 fr.). Cinq autres paient plus de 200 fr.
page 498 note 1. En 1802, on trouve comme franc-maçons : Petit, Lefebvre, Lemaire, receveur général de la Nièvre de 1800 à 1830, Lerasle, banquier à La Charité et maître de forges, dont le fils sera conseiller de préfecture ; Gonat, agent de change, sera initié en 1822 (la loge de Nevers, reconstituée en 1818, vivait encore). En 1848 on trouve Grincour, Achille Jacquinot, Gonat, et Raillard, banquier à La Charité. (Cf. listes publiées par P. Auclair, La Franc-Maçonnerie dans la Nièvre, 1945.)
page 498 note 2. A Clamecy, en 1829, la fortune des trois banquiers locaux provient du flottage du bois et des spéculations sur les biens nationaux.
page 498 note 3. Le capital de Fourchambault passe de 800 000 fr. en 1821 à 1 600 000 en 1824 et 7 000 000 en 1839. En 1829 les fonds de roulement étaient de 6 900 000 fr. ; les immobilisations d'Imphy, à cette date, montaient à 2 200 000 fr.
page 499 note 1. A. Frébault, Comptoir d'Escompte, Procès-verbaux du Conseil d'Administration, 1851 (Arch. dép. Nièvre).
page 499 note 2. A. De Bourgoing, Nécessité de l'Association [Journal d'Agric. du Départ, de la Nièvre, 1840).
page 499 note 3. Par exemple, un grand propriétaire, M. de Courvol, emprunte aux banques « pour faire l'embouche » 4 000 fr. (1827), 12 000 (1828), 4 000 (1829) à 8 %.
page 499 note 4. Le Conseil général (en 1845) remarque que « les petits propriétaires ne peuvent avoir de crédit », que « ceux qui le deviennent, épuisés par des acquisitions inconsidérées » doivent recourir à des emprunts usuraires de moins d'un an : « des échéances si rapprochées sont un fléau pour l'emprunteur ».
page 500 note 1. « Le manque d'argent tient souvent en Nivernais à ce qu'on veut posséder avant tout et qu'on achète à quelque prix que ce soit » (de Bourgoing, 1840). Il y a un mouvement double et inverse : à la fois renforcement de la grande propriété par achats, et division de certaines grandes propriétés. De 1832 à 1840 on s'arrache les terres. Une ferme rapportant 1 200 fr. a été vendue au détail 100 000 fr. en 1833. Depuis 1830 le nombre des propriétaires a augmenté du quart, remarque le préfet au Conseil général en 1838. De 1835 à 1842 le nombre des cotes de moins de 5 fr. a progressé de 15 p. 100.
page 500 note 2. Fiévée, févr. 1815. Arch. nat., F1 c III Nièvre 8.
page 500 note 3. On retrouve encore aujourd'hui dans certaines vieilles fermes du Bazois, des liasses de reconnaissances de dettes et de billets à ordre…. En 1825, un bourgeois pouvait vivre de ses placements et obligations : cf. Journal d'un bourgeois de Corbigny, publié par de Valerin, H. Gudin, Bull. Soc. Niv. (1936), p. 406, 415Google Scholar.
page 501 note 1. Sur l'indemnité des émigrés, Arch. dép. Nièvre Q (dossiers par famille) et A. Gain, La Restauration et les biens des émigrés (1929).
page 501 note 2. « Depuis le commencement de cette année, nous avons eu presque toujours des mois extrêmement chargés, mais nous nous en sommes noblement sortis. La fonderie, le Chemin d'Orléans nous ont beaucoup aidé et nous ont permis de payer sans demander le renouvellement des traites Schneider dont il ne reste plus que 100 000 fr. à payer ; le mois dernier nous avons eu 750 000 fr., je ne sais comment nous avons fait pour ne pas tirer la langue… » (7 juin 1839) (Archives de Mme Le Mallier).
page 502 note 1. En 1846 le député de la Nièvre Denys Benoist d'Azy réussit facilement à trouver un million auprès des grands propriétaires pour acheter des grains à Paris.
page 502 note 3. Le prix moyen de la livre de boeuf était de 38 c. (1824-1833), 42 c. (1834-1843), 48 c. (1844- 1853), 56 c. en 1854 : la hausse réelle fut plus forte encore dans certaines régions [à Château- Chinon, par exemple, la viande passe de 25 c. (1824-1833) à 55 c. (1854)].
page 503 note 1. Arch. nat., F14, 4280.
page 503 note 2. Conseil général de la Banque de France (6 oct. 1853).
page 503 note 3. Capital de 1 200 000 fr. formé pour un tiers par un bon du trésor, un tiers par une obligation souscrite par la Ville de Nevers, et un tiers par des souscriptions en numéraire [liste des souscripteurs dans le procès Métairie (1869), Bibl. Nevers 3.N.1850],
page 503 note 4. Nevers n'étant pas une grande place commerciale, il eut peu de succès (moins de 50 000 fr. de warrants escomptés par an).
page 504 note 1. Conseil général de la Banque de France, 8 oct. 1853.
page 504 note 2. « L'élève des bestiaux, note le préfet, en 1852, prend un développement prodigieux, depuis bien des années le prix des bestiaux n'a jamais été si élevé. » C'est la grande époque de l'embouche qui « …absorbe actuellement des sommes énormes et n'est ordinairement pas acquittée à la première échéance de 90 jours, attendu que les boeufs engraissés ne commencent à se vendre à Paris que fin juin » (Lettre de Frébault, juin 1854, Arr.h. dép. Nièvre).
page 504 note 3. L'inspecteur M. de Vaussays critiquait la présence d'effets portant deux signatures appartenant à là même maison, en l'occurrence Fourchambault, le caissier et le directeur donnant chacun leur signature. Frébault répond que « ces valeurs présentent de telles garanties tellement exceptionnelles qu'elles sont très recherchées, non seulement par tous les négociants du pays, mais par les maisons de Paris et des places importantes où elles se négocient au même taux que les acceptations de haute banque, — et (que) les signatures dont il s'agit sont comptées pour deux pour la Banque de France ».
page 504 note 4. Jusqu'à la création de la Banque, les envois de fonds s'avéraient fort difficiles : «Vous voudrez bien m'envoyer le produit de cette négociation (150 000 fr.) en billets de banque, sous enveloppe recommandée, lesdits billets coupés en deux et chaque moitié par un courrier différent », écrit Frébault en 1854. De même à la fonderie de Fourchambault en septembre 1848 pour la paye des ouvriers.
page 505 note 1. « En 1852, on trouvait des fonds à 3 1/2 p. 100 à la Banque de France, à 5 p. 100 chez les banquiers. Or les taux sont remontés à 5 et 6 1/2. Cette différence de prix est faite pour arrêter les spéculations sur le commerce de bétail, les facultés des bénéficiaires ne correspondant pas toujours à leurs entreprises (Société d'Agriculture, 1854). La restriction de crédit freinait la spéculation à l'embouche.
page 505 note 2. Maubain, J., Baroche (1936), p. 20 Google Scholar. Cf. Mémoire sur le Crédit Foncier et projet d'organisation des succursales, par N. Durand, ancien représentant à la Constituante, et conseiller judiciaire de la Société de Crédit foncier de Nevers, suivie d'une Déclaration du Conseil général de la Nièvre sur le rapport de M. de Bizy( Nevers, 1855).
page 506 note 1. « La Société de Nevers, déclare le Conseil général (1854), succombe victime de l'esprit de centralisation et de Vexcès de la fièvre spéculative. »
page 506 note 2. Délibérations du Conseil général de la Banque de France, 6 oct. 1853 (Archives de la Banque de France à Paris). Rapport du régent Lafond, fils d'un marchand de vins et grand propriétaire près Pouilly, ancien propriétaire des mines de houille de Fins et Noyant en Bourbonnais, en 1830.
page 507 note 1. En 10 ou 12 ans (1869-1880) la Banque a prêté 120 à 130 millions et les agriculteurs ont réalisé un bénéfice de 25 millions. Voici les chiffres connus (millions) :
Le directeur de la succursale, Géraud, était trésorier de la Société d'Agriculture : t II a posé, dira plus tard un membre de la Société, les bases du crédit agricole en France. »
page 507 note 2. La création de la succursale de la Caisse de l'Yonne représente, comme la fondation de la Caisse Commerciale en 1863, une tentative d'émancipation du commerce local, jusqu'alors négligé par les banques (il n'avait en 1848 qu'un représentant au Comité d'Escompte du Comptoir d'Escompte.) Le début du Second Empire est la grande période d'organisation du commerce en gros à Nevers, pour la mercerie, la rouennerie, etc…. » Il y a peu d'années encore, écrit Frébault, il n'existait à Nevers que des maisons de commerce de détail, vendant seulement à la consommation locale et approvisionnant quelques colporteurs qui parcouraient la campagne. Maintenant on peut dire que la ville de Nevers est véritablement une ville de commerce. Plusieurs maisons y font en gros chaque année pour plusieurs millions de chiffre d'affaires, en rouennerie, toiles, mercerie, draps, etc., leurs expéditions s'étendent à la Nièvre mais aussi au Cher, à l'Indre-et-Loire, à l'Yonne et à la Côte-d'Or » (A. FRÉBAULT, Rapport de la Chambre de Commerce (août 1858). La prospérité du commerce est due à l'enrichissement des campagnes. Le chiffre des notables commerçants électeurs au Tribunal de Commerce (42 en 1829, 83 en 1832, 62 de 1840 à 1848) atteint 110 en 1862.
page 507 note 3.
Bilan dans les Rapports aux actionnaires, 1858 et 1861 (imprimés) (Bibl. Nevers) et dossiers des Arch. dép. Nièvre. On peut y suivre mois par mois, le mouvement du portefeuille et des escomptes à la Banque de France. Bénéfices bruts : 91 000 fr. (1858) ; 191 000 fr. (1861). En 1858, il y a 5 millions d'effets remis à l'escompte et 20 remis par correspondance, soit 27 millions en portefeuille (avec le solde de 1857). En 1860 : 31 millions ; en 1861 : 35 à savoir : 5,1 reçus directement et 26 par correspondance (l'accroissement portant surtout sur ces derniers).
page 508 note 1. La réussite de Frébault excitait beaucoup de jalousie et de rancunes. Sur le plan local, c'était un outsider. « Il avait tous les prestiges, toutes les séductions. » Successivement il est président de la Compagnie des avoués, bâtonnier, conseiller général, maire de Nevers (1852-1854), président de la Chambre de Commerce, directeur du Crédit Foncier. « On lui a offert d'être procureur général ou préfet I » Derrière Frébault, l'on voulait atteindre Benoist d'Azy, président du conseil d'administration du Comptoir [Benoist d'Azy était alors membre du conseil d'administration du Paris-Orléans, du P. L. M. (dont il devint président en 1869) et président du conseil d'administration de la Société Boignes, Rambourg et C1e].
page 508 note 2. L'usure était fort répandue en Nivernais, signale le préfet en 1853. La crise de 1855-1860 l'a aggravée. De 1853 à 1857, on compte une vingtaine de condamnations pour délits d'usure (dont six pour délit excédant 20 000 fr.) au total 384 000 fr. On signale quatorze prêts à 12 p. 100, et même deux de 12 à 20 p. 100. De 1858 à 1864 il n'y a plus qu'une seule condamnation. Voir le type de ces petits bourgeois dans Le Sabreur, d'Henri Bachelin (1938), p. 73 : ce capitaliste du village de Brassy (près Lormes) possède 20 000 fr. en louis et 100 000 fr. en créances. Il vit de ses prêts à des « manigants » (manouvriers), à des laboureurs, à de petits artisans : il a commencé en 1865 et a ainsi doublé sa fortune en vingt ans. Ou encore ce M. Teste, horloger à Lormes (H. BACHELIN, Le Serviteur, 1941, p. 132, 137), intermédiaire entre les banquiers de Paris et les petites gens qui avaient des coupons trimestriels à toucher.
page 510 note 1. A savoir 1 040 000 fr. chez Métairie, 760 000 chez Bureau, 215 000 chez Berthiau, autant chez Jacquinot, 181 000 fr. chez Matisse. « L'amélioration de la situation bancaire, déclare Fourchambault en 1866-1867, a diminué les comptes courants (3 800 000 fr.) de 550 000 fr. et augmenté les comptes déposants (5 700 000 fr.) de 380 000 fr. ». La « dette flottante » de Fourchambault était de 12 000 000 fr. de 1865 à 1867 et le service de la trésorerie coûtait en frais de banque, intérêt et escompte, 412 000 fr. (1865), 350 000 fr. (1866), 275 000 fr. (1867). Comme en 1840, on se plaint de la charge des dépôts à 5 p. 100 alors que les banques les reçoivent à un taux très inférieur, 1,5, 2 p. 100. Commentry-Fourchambault en 1869 a 15 000 000 d'effets en portefeuille.
page 510 note 2. Réponse de la Chambre des Notaires à l'enquête du Conseil d'État sur le taux légal de l'intérêt (6 nov. 1864).
page 510 note 3. et 4. Résumé des Rapports mensuels des directeurs des succursales (Archives de la Banque de France à Paris). Ces résumés ne commencent qu'en 1867. Les rapports proprement dits n'existent plus pour cette période.
page 510 note 5. Par accumulation de bénéfice, le compte personnel d'Achille Jacquinot à la maison de banque progresse régulièrement de 197 000 fr. (1855) à 750 000 fr. (1865) par somme de 40 000 fr. à 60 000 fr. par an. La balance du solde débiteur et du solde créditeur s'établit à 2 300 000 fr. (1857), à 4 900 000 fr. (1863) ; en 1866 : 6 500 000 fr. ; en 1867, 7 millions. Elle retombe à 5 en juin 1870. Le solde des effets à payer aux balances de fin d'année passe de 1 000 000 (1862) à 2 000 000 (1868) ; celui des effets à recevoir de 1 500 000 fr. à 3 000 000 fr.
page 510 note 6. « On loue la Banque de n'avoir point accepté la responsabilité de la circulation et de la fabrication des petites coupures, car l'extrême division du papier chasse le numéraire en facilitant la substitution du billet à la pièce d'or ou d'argent » [Résumé des rapports, déc. 1871). Sur cette crise, cf. J. RAMON, Histoire de la Banque de France (1929), p. 368.
page 511 note 1. En 1880 existent à Nevers outre la Caisse commerciale (dont le capital était passé de 750 000 fr. (1870) à 2 500 000 fr. (1880), les succursales du Comptoir financier et industriel, de la Société générale française de crédit (dirigée par un ancien chef de cabinet du préfet, René de Boissoudy), de la Société anonyme de coupons commerciaux, patronnée par des grands propriétaires, tel M. Tenaille-Saligny, enfin de la Banque de prêts à l'industrie, outre Jacquinot et cinq autres petites banques.
page 511 note 2. Fourchambault reste un des plus gros emprunteurs. En 18 7 7, laSociété avait pour 2 500 000 fr. de dépôts d'ouvriers et employés.
En 1888, Fourchambault avait encore pour 3 millions de dépôts à 3 p. 100.
page 511 note 3. L'étude bancaire d'une petite place ou d'une région fait apparaître deux grandes questions : en premier lieu, quelle est l'influence des banques et de la structure bancaire sur l'évolution économique d'une région? Les banques n'ont-elles qu'un rôle passif, subordonné, ou au contraire jouent-elles un rôle déterminant dans l'évolution économique, dans la mesure bien entendu où elles ont su s'adapter et innover? En deuxième lieu, qu'est-ce qu'un banquier? Certes les banques sont des affaires d'homme à homme : les qualités de souplesse, de flair d'un banquier jouent, dans l'histoire de telle ou telle banque, un rôle au moins égal à celui de la conjoncture économique. Or, par ses origines, sa formation et ses habitudes intellectuelles, le banquier de petite ville demeure souvent prisonnier de son milieu ; peut-il rompre avec ces routines, innover, risquer, et peut-être, par là, agir plus en « financier » qu'en « banquier »? En l'état actuel des documents, faute surtout de correspondances personnelles, de journaux intimes, on ne peut que poser ces deux problèmes essentiels sans les résoudre.
page 512 note 1. Je tiens à remercier M. Pierre Besse, secrétaire général du Conseil national du Crédit, M. Raffegeau, directeur des études de la Banque de France, et M. de Gaulejac, archiviste en chef de la Nièvre, de l'aide précieuse qu'ils ont bien voulu nous accorder dans nos recherches d'archives bancaires.