Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
L'importance de Michelet dans l' élargissement des sources mises à la disposition des historiens est reconnue depuis longtemps par ceux qui lui ont succédé au xxe siècle, et dans cette perspective, on a évoqué parfois brièvement certaines de ses considérations spécifiques sur les arts. Mais à ma connaissance, il n'existe pas de commentaire critique qui prenne en compte la totalité de ses diverses manières d'aborder les œuvres d'art. A vrai dire, un tel projet n'est devenu possible que grâce à la publication très récente de l'intégralité du Journal de Michelet. C'est parce que certaines des innovations les plus audacieuses proposées à la méthodologie historique par le plus audacieux des historiens ont encore aujourd'hui une portée directe sur la pratique et la recherche communes, qu'il peut être utile d'indiquer quelquesunes des voies d'une telle enquête et de souligner que celle-ci n'aura de validité que si elle est fondée, dans les limites du possible, sur une étude scrupuleuse des œuvres d'art examinées par Michelet.
Ever since the middle years of the nineteenth century many historians have shown an interest in the evidence apparently provided by the visual arts for an understanding of the past. Although Jules Michelet was among the greatest and most influential pioneers of this new methodology, no serious study has yet been made of the ways in which he embraced and then developed it. He himself attributed the birth of his historical vocation to the overwhelming impact made on him as a young boy by the vandalised tombs and other monuments which were assembled, during the Revolutionary and Napoleonic periods, in the Musee des Monuments français. But he relied on his eyes not only for picturesque impressions and the vivid descriptive and ‘necromantic’ writing for which he is famous, but also the exploration of different ‘mentalités’ and, above ail, for his epoch-making ‘invention’ of the Renaissance.