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Maladie, pèlerinage et guérison au XIIe siècle: Les miracles de saint Gibrien à Reims*

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

Extract

A côté des vies de saints et des recueils d'exempla, une part assez importante de la littérature hagiographique médiévale est formée par les recueils de miracles. Rien que pour la France, on en connaît plusieurs centaines, la plupart édités par les Bollandistes dans la série des Acta Sanctorum ou par l'abbé Mabillon dans une compilation analogue. Ils se présentent généralement comme une suite d'anecdotes plus ou moins longues et plus ou moins détaillées, où se manifeste le pouvoir thaumaturgique d'un saint. C'est le plus souvent autour du tombeau du saint, ou auprès de ses reliques, que se manifeste la virtus surnaturelle de celui-ci.

Type
Maladies et Mort
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1969

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Footnotes

*

Ce texte est une communication faite dans le cadre du séminaire de G. Duby à Aix–en–Provence.

References

page 1522 note 1. Jean Bolland et ses successeurs, Acta Sanctorum, 67 vol. in-f°, Anvers-Bruxelles depuis 1643. Plusieurs réimpressions, dont une en cours. Jean Mabillon, Acta Sanctorum ordinis Sancti Benedicti, 9 vol. in-f°, 1668-1701 (s'arrête au XIIe siècle).

page 1524 note 1. Acta Sanctorum, mai, t. VII, pp. 618-650. Il s'agit de l'église de la très ancienne abbaye bénédictine de Saint-Rémi.

page 1524 note 2. Saint Gibrien et ses compagnons ne furent pas les seuls Irlandais à s'établir dans la région. Ainsi sainte Maxence à Beauvais et saint Fiacre près de Crécy-en-Brie. Comme le remarque F. Vercauteren dans son Étude sur les civitates de la Belgique Seconde. Bruxelles, 1934, p. 78, Reims se trouve sur la route suivie par les Irlandais et les Anglo-Saxons allant en pèlerinage à Rome. C'est peut-être une des raisons qui ont amené certains d'entre eux à se fixer dans cette région.

page 1524 note 3. Les renseignements sur ces événements nous sont fournis par Flodoard, Historia Remens/s ecclesiae, IV, par. 9. Edition Heller et Waitz, Monumenta Germaniae historica, Scriptores, t. XIII. Les reliques seraient restées à Saint-Remi jusqu'à la Révolution, où elles auraient disparu.

page 1524 note 4. Marlot, Cf. G., Histoire de la ville, cité et université de Reims, Reims, 1846, t. III, p. 283 Google Scholar.

page 1524 note 5. Sur cette crise : Bligny, B., l'Église et les ordres religieux dans le royaume de Bourgogne aux XIe et XIIe siècles. Paris, 1960 Google Scholar, et C. Deraine, « Odon de Tournai et la crise du cénobitisme au XIe siècle », Revue du Moyen Age Latin, t. IV, 1948. J . Leclercq, « La crise du monachisme aux XIe et XIIe siècles », dans Bolletino de/1 ‘Istituto storico italiano per il Medioevo, Rome, 1958, pp. 19-41.

page 1524 note 6. Cf. G. Marlot, op. cit., t. III, pp. 283-284 et 406-409. Malheureusement, Marlot ne cite pas ses sources de façon précise, et indique simplement qu'il s'agit de documents conservés à Saint-Remi et à la Chartreuse du Mont-Dieu. Je n'ai pu retrouver ces documents, mais la bibliothèque de Charleville conserve un manuscrit du XIVe siècle racontant la fondation de la Chartreuse du Mont-Dieu, et dont le contenu coïncide avec ce que nous dit Marlot. Il ne s'agit pourtant pas du texte utilisé par Marlot, car certains détails sont différents. Le manuscrit de Charleville a été publié en partie dans le Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques des départements,t. V, pp. 563-565, Paris, 1879.

page 1525 note 1. A l'époque où écrivait Marlot c'est-à-dire dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, l'abbaye de Saint-Remi possédait des reliques de plus de quarante saints différents; cf. G. Marlot, op. cit., t. Il, p. 530.

page 1525 note 2. G. Marlot, op. cit., t. III, p. 283 et Catalogue général…, op. cit., p. 565. Les offrandes faites par les pèlerins pouvaient être une source de revenus importante aux XIe et XIIe siècles. C'est ce que montre Rodolphe, auteur de la Chronique de l'abbaye de Saint-Trond, à propos du pèlerinage qui s'effectuait au XIe siècle au tombeau de ce saint : en plus des nombreuses offrandes en nature, les pièces de monnaie et le fil d'argent qui s'accumulaient sur l'autel étaient si nombreux que plusieurs sacristains étaient à l'ouvrage toute la journée pour les ramasser. Cité en traduction par M. Mollat et R. Van Santbergen, Le Moyen Age, Recueil de Textes d'histoire publiés sous la direction de L. Gothier et A. Troux, Liège-Paris, 1961, p. 106. Le texte original a été publié par C. de Bqrman, Liège, 1877, mais n'a pu être consulté pour cet article.

page 1525 note 3. « Unus de custodibus sacri pignoris Baldewinus nomine…, cui hoc officium praecipue ab abbate suo injunctum fuerat ante Sanctum Dei sedulo morari et vigilare, et miracula ibi coelitus die ac nocte ostensa scribere, diligenterque memoriae commendare », Acta Sanctorum, mai, t. VII, Miracles de saint Gibrien, livre I, chap. 1, par. 8.

page 1526 note 1. Acta Sanctorum, mai, t. VII, Miracles de saint Gibrien, livre I, chap. 4, par. 26. Toutes les références seront faites par rapport à cette édition ( 1 r e édition) en indiquant simplement le livre, le chapitre et le paragraphe.

page 1526 note 2. La rédaction définitive du recueil n'a pas eu lieu immédiatement après, semble-t-il, car après avoir relaté la guérison d'une jeune fille, le 11 mai, l'auteur ajoute : « Haec tamen postea diu ibidem morabatur donec febre correpta, spiritum, ut credimus, christo redderet. » I, 5, par. 48.

page 1526 note 3. I, 4, par. 7. Il faut se méfier d'affirmations, telles que celles-ci, qui peuvent être de simples formules littéraires employées par l'auteur pour se mettre à l'abri des critiques. Il semble, toutefois, avoir fait son travail consciencieusement, du moins au début de la période.

page 1527 note 1. A titre de comparaison, deux sondages faits un peu au hasard pour le XIe siècle donnent les résultats suivants : Miracles de sainte Foy (première moitié du XIe siècle. Édités par l'abbé Bouillet en 1897), 123 miracles, 43 % de guérisons. Miracles de saint Vulfran à Saint-Wandrille (deuxième moitié du XIe siècle. Deux recueils, l'un publié par Dom J. Laporte, « Société d'Histoire de Normandie », Mélanges. 14e série, 1938, pp. 21-83; l'autre dans les A et a Sanctorum. Mars, III, p. 150), 89 miracles, 75 % de guérisons.

page 1527 note 2. J.-C. Poulin, Les Miracles dans l'hagiographie poitevine aux IXe-Xe siècles. Diplôme d'Études supérieures dactylographié. Poitiers, 1966. La grande majorité de ces miracles provient de Saint-Philibert de Noirmoutier.

page 1527 note 3. Docteur Ernest Wickersheimer, « Les Guérisons miraculeuses du cardinal Pierre de Luxembourg, 1387-90 », Comptes rendus du deuxième congrès international de l'histoire de la médecine. Évreux, 1922.

page 1527 note 4. Rapporté par Dom Gerberon, cité par Ferté, Jeanne, La Vie religieuse dans les campagnes parisiennes au XVIIe siècle. Paris, 1962, p. 346 Google Scholar.

page 1527 note 5. R. Sauzet. « Pèlerinage panique et pèlerinage de dévotion à Notre-Dame-de-Rochefort au XVIIe siècle », Annales du Midi, octobre 1965. Dans ce dernier exemple, les fiévreux sont plus nombreux que les paralytiques : 49 cas, mais peut-être y avait-il là des conditions particulières

page 1528 note 1. Dans les autres recueils de miracles déjà cités, les aveugles sont également nombreux.

page 1528 note 2. Evelyne Patlagean, « Ancienne hagiographie byzantine et histoire sociale », Annales. Économies. Sociétés. Civilisations, janvier-février 1968, p. 119 : « Ainsi les saints guérissent une foule d'aveugles et de paralytiques, modèle évangélique ou bien réalité orientale demeurée semblable, aux Vle-Vlls siècle, à celle de l'Évangile ? L'un et l'autre évidemment». Le problème du modèle biblique se pose en fait dans toute l'hagiographie catholique, comme l'a montré B. de Gaiffier : « Miracles bibliques et Vies des saints », Nouvelle Revue théologique, avril 1966.

page 1528 note 3. Le « feu Saint-Antoine », ou feu sacré, désigne dans la plupart des cas l'ergotisme gangreneux, comme l'a montré le docteur H. Chaumartin : Le Mal des ardents et le feu Saint- Antoine, Paris, 1946.

page 1528 note 4. Le mot cancer est employé dans le texte, mais on ne sait évidemment pas à quelle affection il s'applique réellement.

page 1528 note 5. Certains malades souffrent de plusieurs affections à la fois, si bien que le nombre de celles-ci dépasse légèrement celui des miracles. On note qu'à cette époque les saints guérisseurs sont rarement spécialisés.

page 1528 note 6. C'est un des caractères du miracle que l'on retrouve dans la plupart des sanctuaires, cf. par exemple E. Delaruelle : « La Spiritualité des pèlerinages à Saint-Martin-de-Tours du Ve au Xe siècle ». Pelegrinaggi e culto dei santi in Europa fino alla prima crociata. Todi, 1963.

page 1529 note 1. De nombreux miracles avaient lieu la nuit, car il semble que l'église ne désemplissait pas. Certains pèlerins y avaient en quelque sorte élu domicile, et les moines leur portaient de temps en temps de la nourriture : II. 1, par. 8.

page 1529 note 2. I, 4, par. 28, « … e quibus quidam meruere curari; plurimi vero, credo excessibus praeponderati, ut venerunt remanserunt, impossibilitatis catena obligati. Quare vero hic inspici promeruerit vel cur ille repudiatus fuerit, non est nostri examinis discutere; sed ei potius relinquitur, q ui cui vult compatitur et miseretur : illa vero tractare Sanctorum Spiritum sunt, non nostrae i mbecillitatis imprudenter rimari. Nunc de his quae acta sunt aliqua enarremus ».

page 1529 note 3. Il y a une lacune dans le manuscrit mais elle ne se situe pas à cet endroit et semble mineure de toute façon.

page 1530 note 1. I, 2, par. 2.

page 1530 note 2. « Ingens multitudo utriusque sexus, more solito, non tamen quae solita venire fuerat sed recens advena et pelegrina. » I, 4, par. 27. Ce chiffre de 12 000 est manifestement exagéré, mais un détail montre que le sanctuaire devait quand même être comble : les moines avaient été chassés de leurs stalles et chantaient debout, en plein choeur.

page 1530 note 3. Cette importance particulière accordée à la tête est peut-être un reflet de la vieille croyance, attestée dans l'antiquité chez de nombreux peuples indo-européens, qui voit dans la tête la représentation de l'homme tout entier, le point du corps où réside le pouvoir générateur et le siège de la procréation. Cette croyance était encore vivante en Gaule à l'époque mérovingienne. Cf. Ed. Salin, La Civilisation mérovingienne, t. IV, p. 276, Paris, 1959.

page 1530 note 4. L'auteur avance le chiffre de 10 000 personnes au sanctuaire, ce jour-là. Il, 1, par. 5.

page 1531 note 1. Il n'y a pas vraiment de preuve d'incubation, comme dans les sanctuaires de l'antiquité. Cf. H. Delehaye, « Les recueils antiques de miracles de saints », Analecta Bollandiana, 1925. t. XLIII, et Les Légendes hagiographiques, Bruxelles, 1905.

page 1531 note 2. I, 2, par. 10 et 11, 2, par. 15.

page 1531 note 3. G. Marlot, op. cit.. t. III, p. 409.

page 1531 note 4. Sur 101 pèlerins, 92 ont pu être localisés avec précision. Voici leur origine dans l'ordre de leur venue au sanctuaire, qui n'est pas forcément celle des guérisons, car certains pèlerins ont attendu plusieurs jours avant d'être exaucés : 1, Pays de Galles; 2, Châtel (arr. de Montmédy) ?; 3, Roizy (canton de Neuchâtel-sur-Aisne) plutôt que Roucy (canton de Craonne) ; 4, Braineville (canton de Dun-sur-Meuse); 5, Ausson (commune de Reims); 6, Bayeux (Calvados); 7, Le Nouvion (arr. de Vervins); 8, Reims; 9, Reims; 10, Reims; 11, Reims; 12, Raucourt (arr. de Sedan); 13, Neuchâtel-sur-Aisne; 14, Reims; 15, Avenay (canton d'Ay); 16, Châtillon-sur-Marne; 17, Châtillon-sur-Marne; 18, Rumigny (arr. de Rocroi) ; 19, Mutry (canton d'Ay); 20, Courcelles (commune de Saint-Brice, canton de Reims); 21, Reims; 22, Vrigny (canton de Ville-en-Tardenois) ; 23, Châtel ; 24, Neuchâtel-sur-Aisne; 25, Reims; 26, Beaumonten- Argonne; 27, Reims; 28, Neuchâtel-sur-Aisne; 29, Vrigny; Aubigny (canton de Craonne); 31, Reims; 32, Reims; 33, Reims; 34, De Pavione villa (non identifié); 35, Ormes (canton de Reims) ; 36, Rethel ; 37, Louvercy (canton de Suippes) ; 38, Courtagnon (canton de Châtillon) ; 39, Bousiville (canton de Breuil-sur-VesIe) ; 40, De Noie/a, super Materna (non identifié) ; 41, Auberive (commune de Beine, canton de Reims); 42, Nuisiment (canton d'Écury-sur- Coole, arr. de Châlons) ; 43, Bierne (canton de Vignory, Haute-Marne) ?; 44, Reims; 45, De Sartia villa (non identifié) ; 46, Louvois (canton d'Ay) ; 47, Laon ; 48, Reims; 49, Janvry (canton de Ville-en-Tardenois) ; 50, De Ulgeyo, super Materna (non identifié) ; 51, Wilton en Angleterre, mais dernière résidence à Saint-Denis; 52, Châlons; 53, Pierrefonds (Oise); 54, Suippe; 55, Châlons; 56, Bussy-le-Château (canton de Suippe) ?; 57, Moilain (arr. de Peronne, Somme); 58, Witry-lès-Reims (canton de Reims); 59, Sézanne (arr. d'Épernay); 60, Roizy; 61, Arcis (canton de Châlons) ; 62, Étouvelles (canton de Laon) ; 63, De Menria (non identifié) ; 64, Châlons; 65, La Veuve (canton de Châlons); 66, Chauvigny (canton de Saron-sur-Aube ou canton d'Anglure, Aube) ?; 67, De Castello Gemblois (non identifié); 68, Warcq (canton d'Étain, arr. de Verdun); 69, Wassigny (arr. de Vervins); 70, Reims; 71, Mont-Notre-Dame (canton de Braisne, arr. de Soissons) ; 72, Contaut-le-Maupas (canton de Dommartin-sur- Yévre, plutôt que Conrot, proposé par les Bollandistes) ; 73, Pha-le-Grand près de Dinant; 74, Pha-le-Grand; 75, Barbonne (arr. d'Anglure); 76, Mézières (Ardennes) ; 77, Compiègne; 78, origine inconnue (mais lointaine) ; 79, Vertus; 80, Sault-Saint-Remi (canton de Neuchâtel) ; 81, Romains (canton de Fismes) ; 82, Fismes; 83, origine inconnue; 84, Vrigny; 85, Doulcon (canton de Dun-sur-Meuse); 86, Saint-Augustin (commune de Bussy-le-Long, canton de Vailly); 87, Pléney (commune de Proviseux, canton de Neuchâtel) ?; 88, Angleterre, mais demeure à Châlons; 89, Pontbar (commune de Tannay, canton de Chesne, arr. de Vouziers) ; 90, Mouzon-sur-Meuse (arr. de Sedan); 91, Épernay; 92, Rumigny; 93, Verdun; 94, Vic-sur- Aisne (arr. de Soissons) ; 95, De Barsineyo (non identifié) ; 96, Mareuil-sur-Ay (canton d'Ay) ; 97, Busency-l'Abbaye (canton d'Oulchy-le-Château, arr. de Soissons); 98, Verneuil (canton de Dormans) ?; 99, Anvers; 100, Nivelles; 101, Mareuil-sur-Ay.

page 1532 note 1. La distance de 30 kilomètres représente à peu près une journée de marche.

page 1532 note 2. On remarque que d'assez nombreux pèlerins viennent dès le début mais surtout vers la fin de la période, de la région mosane (10 pèlerins au livre III). Peut-être y a-t-il un rapport avec la situation de la Chartreuse du Mont-Dieu, près de Sedan, mais on peut penser aussi à l'importance des courants commerciaux entre la Champagne et les pays mosans. Cf. M. Lombard : « La route de la Meuse et les relations lointaines des pays mosans entre le VIIe et le XIe siècle », dans l'Art mosan publié sous la direction de Pierre Francastel, Paris, 1953. L'un des derniers pèlerins mentionnés est justement un marchand originaire de Nivelles. Par contre, les prieurés et les prévôtés de l'abbaye de Saint-Remi ne semblent pas avoir joué un rôle particulier dans la diffusion des miracles et la venue de nouveaux pèlerins.

page 1533 note 1. Cf. G. Marlot, op. cit., t. III, p. 409, et Catalogue général, op. cit., p. 565.

page 1533 note 2. A la fin du XIIIe siècle, le même phénomène se serait reproduit : les Chartreux entreprennent à ce moment-là la construction d'une nouvelle église, et l'abbé de Saint-Remi, Jean de Clinchamp, continuant la tradition établie par Odon, contribue à cette construction en y affectant le produit des offrandes des pèlerins, et de nouveau les miracles se multiplient devant l'autel de saint Gibrien. Cf. Marlot, op. cit., p. 410.

page 1534 note 1. Il, 2, par. 19.

page 1534 note 2. Par exemple l# 4, par. 36 et II, 3, par. 31.

page 1534 note 3. I, 5, par. 41 ; 1, 5, par. 47 ; III, 2, par. 20; III, 4, par. 37.

page 1534 note 4. III. 4, par. 35.

page 1534 note 5. Voici, par exemple, une vieille femme aveugle, originaire de Sézanne, à 60 kilomètres au sud de Reims. Personne ne veut la mener à la ville. Elle fait alors une prière, et peu après une foule de pèlerins et de malades traversent le village et lui permettent de s'accrocher à une charrette jusqu'à l'abbaye de Saint-Remi. Il, 3, par. 30.

page 1534 note 6. III, 2, par. 18. On retrouve une attitude semblable en Poitou au IXe siècle. Cf. J.-C. Poulin, op. cit., p. 69. De même à Saint-Martin-de-Tours. Cf. E. Delaruelle, op. cit., p. 227. Par contre, au XIe siècle, en Normandie, et particulièrement au Mont-Saint-Michel, on trouvait un contingent assez important de pèlerins en bonne santé, entraînés par des préoccupations pieuses. Cf. L. Musset, « Recherches sur les pèlerins et les pèlerinages en Normandie jusqu'à la première croisade ». Annales de Normandie, octobre 1962, pp. 127-150.

page 1534 note 7. Il, 1, par. 4 et I, 3, par. 19.

page 1534 note 8. Par exemple I, 3, par. 17.

page 1534 note 9. III, 3, par. 32.

page 1534 note 10. Voir, par exemple, sur les pèlerinages à Saint-Martin-de-Tours, A. Marignan. Études sur la civilisation française. Il Le culte des saints sous les Mérovingiens, Paris, 1899. E. Delaruelle, op. cit., p. 225 et H. Delehaye, « Les Recueils antiques de miracles de saints ». Analecta Bollandiana, 1925, t. XLIII. Pour l'Angleterre, au début du XIIIe siècle : R. Foreville. Le Livre de saint Gilbert de Sempringham. Paris, 1943.

page 1535 note 1. III, 2, par. 17.

page 1535 note 2. L'historien belge L. Verriest donne la définition suivante : « On peut définir le sainteur comme un homme ou une femme voué au saint patron d'une abbaye ou d'une église et tenu de ce chef envers cette abbaye ou cette église à certaines prestations personnelles », Le Servage dans le comté de Hainaut, Bruxelles, 1910, p. 172.

page 1535 note 3. Seuls les miracles de guérison ont été retenus ici, car les autres catégories de miracles sont pratiquement absentes dans les Miracles de saint Gibrien, et certaines d'entre elles, comme les évasions de prisonniers, ne concernent que des hommes et risqueraient de fausser la statistique.

page 1535 note 4. Cf. Jacques Le Goff, La Civilisation de l'Occident médiéval, Paris, 1964, p. 354.

page 1535 note 5. Des recherches en cours permettront, sans doute, de voir plus nettement la place de l'enfant dans l'hagiographie médiévale. Pour une période postérieure au Moyen Age, la femme et l'enfant semblent des bénéficiaires privilégiés du miracle. Voir P. Delooz, « Pour une étude sociologique de la sainteté canonisée », Archives de sociologie des religions, n° 13, janvierjuin 1962.

page 1539 note 1. Par exemple, s'il se révèle qu'il y a réellement plus d'enfants parmi les miraculés au XII* siècle qu'au XIe siècle, faut-il mettre ce fait en relation avec la poussée démographique du XIIe siècle, ou avec un changement de mentalité accordant plus de place à l'enfant dans a société ?