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Les Scythes imaginaires : espace et nomadisme

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

François Hartog*
Affiliation:
Université de Strasbourg II

Extract

Dans le savoir partagé de l'Antiquité, le Scythe représente le nomade par excellence. Dans les Histoires d'Hérodote, les Scythes sont des autres privilégiés : ils sont, après les Égyptiens, ceux à qui est consacré le plus long développement, et pourtant, contrairement à l'Egypte, leur pays n'offre guère de merveilles ou de curiosités méritant d'être rapportées. Alors, pourquoi ont-ils fait parler ou écrire Hérodote ? Parce qu'il a voyagé dans la région du Pont-Euxin ? Parce que Darius leur a fait la guerre ? Parce qu'ils sont nomades ?

Je me propose, ici, d'interroger les Scythes d'Hérodote, c'est-à-dire d'examiner la manière dont il les construit dans et par le lógos qu'il leur consacre au livre 4 des Histoires.

Summary

Summary

For the ancient Greeks, Scythian is the nomad and the nomad is Scythian. But what is a nomad for some one who thinks that the truly good life is political life, life in a city ? Herodotus deals with this question as it emerges from an analysis of space and of the relations between space and power (with the st range figure of the Scythian king) through the Scythian logos. Moreover, there is a real “theory” of nomadism at work : nomadism is more than a way of life, it is a strategy ; the nomad is aporos (there is no way to get in touch with him). At this point the Periclean strategy offers a model for the “theory” and, more precisely, for the use it makes of the image of the island : the nomad is a kind of island-dweller.

Type
L'Imaginaire Des Sociétés
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1979

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References

Notes

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14. Ibid., 2, 2. Psammétik fit élever deux nouveau-nés à part et le premier mot qu'ils prononcèrent fut becos qui en phrygien signifie « pain ». Il en conclut que les Phrygiens sont les premiers hommes. Hérodote, quant à lui (2, 15), considère que les Égyptiens ont toujours existé, au moins depuis qu'existe la race des hommes.

15. Ibid., 4, 5.

16. Ibid., 4, 94-95 ; cf. Hartog, F., « Salmoxis, le Pythagore des Gêtes », Annali della Scuola normale superiore di Pisa, 8, 1, 1978, pp. 1542.Google Scholar

17. Ibid, 2, 91,4, 76.

18. Ibid, 2, 103.

19. Ibid, 1, 105.

20. Ibid., 2, 16-17.

21. Tout dépend de l'endroit où l'on fait passer la frontière entre l'Asie et l'Europe. Ainsi, pour Hécatée y a-t-il des peuples scythes à la fois en Europe et en Asie.

22. Hérodote, 2, 108.

23. Ibid, 2, 109.

24. Ibid, 4, 2.

25. Ibid., 4, 47. La description du territoire reprend pratiquement les mêmes termes que dans la définition donnée par le traité hippocratique.

26. Ibid., 4, 62, 66.

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28. Hérodote, 3, 134.

29. Ibid, 4, 87-88.

30. Ibid., 4, 89. On remarquera que, le plus souvent, le génie est grec, je veux parler des pontonniers, bien sûr.

31. Ibid., 4, 97.

32. Ibid., 4, 83.

33. Ibid, 7, 10.

34. Ibid, 4, 46.

35. Ibid, 4, 120-134.

36. Ibid., 4, 120, 122, 135. Dans le vocabulaire de la chasse, on emploie planē pour marquer que les voies du lièvre sont, non pas droites, mais entrelacées. Le mot désigne également le fourvoiement du chien ; enfin, il semble que planē soit associé à l'idée de décrire un cercle.

37. Ibid., 4, 136.

38. Ibid., 4, 140, 7, 10, où le pont est expressément désigné comme póros.

39. Ibid., 4, 127.

40. Ibid. 4, 131, 132.

41. Ibid, 4, 139.

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48. Hérodote, 4, 7 (trad. Dumézil).

49. Ibid, 4, 5.

50. Ibid, 4, 8-10.

51. Ibid, 4, 16.

52. Ibid, 4, 17-20.

53. Ibid, 4, 11.

54. Ibid, 4, 123.

55. Ibid., 4, 121.

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