Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Même dans ses démarches les plus hardies, Mauss n'a jamais eu le sentiment qu'il s'écartait de la ligne durkheimienne. Mieux que lui, peut-être, nous percevons aujourd'hui comment, sans trahir une fidélité si souvent affirmée, il a su simplifier et assouplir la doctrine de son grand devancier. Celle-ci n'a pas fini de nous étonner, par ses proportions imposantes, sa puissante charpente logique, et par les perspectives qu'elle ouvre, sur des horizons où tant reste à explorer. La mission de Mauss fut de terminer et d'aménager le prodigieux édifice, surgi du sol au passage du démiurge. Il fallait exorciser quelques fantômes métaphysiques qui y traînaient encore leurs chaînes, le mettre définitivement à l'abri des vents glacés de la dialectique, du tonnerre des syllogismes, des éclairs des antinomies… Mais Mauss a prémuni l'école durkheimienne contre d'autres dangers.
1. Ce texte est extrait de la leçon inaugurale de la chaire d'Anthropologie sociale, faite le S janvier 1060 au Collège de France.
1. Mauss, Marcel, Sociologie et Anthropologie. Paris, 1950, p. 276.Google Scholar
2. I. e., p. 303.
1. Rivista italiana di Sociologia, tome IV, 1900, cité d'après la traduction française par A. Cuvillier, in Cuviixier, A., OÙ va la Sociologie française? Paris 1053, appendice, p. 190.Google Scholar
1. Die Métamorphose der Pylanzen.