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La crise de l'Europe au cours de la deuxième moitié du VIIe siècle et la naissance des régionalismes

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Michel Rouche*
Affiliation:
Université de Lille III Centre de recherches sur le Haut Moyen Age

Extract

Lorsqu'en 1948 parut l'ouvrage de Jan Dhondt, Études sur la naissance des principautés territoriales en France (IXe-Xe siècles ), Ferdinand Lot salua « ce large tableau d'histoire générale qu'il nous présente et peint de main de maître ». Pour le professeur de l'Université de Gand, il s'agissait de montrer que cette apparition était en réalité « une profonde révolution qui marque le neuvième siècle ». Née en quelques dizaines d'années, elle triomphe après 887, au cours du Xe siècle, par « élimination de la monarchie centralisée au bénéfice des princes territoriaux ». Son succès est dû au fait que l'empire carolingien était un « cadre politique anachronique dès sa naissance même », conclusion qui n'était pas sans inquiéter Ferdinand Lot, lequel insistait à juste titre sur le rôle des magnats et l'absence des notions d'État et d'intérêt général pour expliquer l'échec de Pépin, Charlemagne et Louis le Pieux.

Summary

Summary

In 1948, Jan Dhondt had put forward the hypothesis that territorial principalities were the result of the crisis in the second half of the 9th century. But, a study of the Italian peninsula in the second half of the 7th century reveals the existence of at least four particularisms on Byzantine territory. At the same time, the Visigoths were not able to prevent the creation of three others on the Iberian peninsula. As for Merovingian Gaul, eleven local principalities were born. The reasons for such revolt were refusal of the Roman taxation System, the rise of noble families and the deflationary choker due to gold-currency entailing too high a purchasing power. The half-century between 650 and 700 is infact the very point in which regional powers of a new society and economy, a token of feudal Europe, are born.

Type
Le Haut Moyen Âge
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1986

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References

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5. Obolensky, D., The Byzantine Commonwealth, Londres, 1971 Google Scholar ; Wicknam, C., Early Médiéval Italy, Londres, 1981 Google Scholar ; Stratos, A. N., Byzantium in the Seventh Century, Amsterdam, 1975, t. III, IV et V.Google Scholar

6. Pour cette histoire événementielle capitale, se reporter à Ferdinand Lot, C. Pfister, F. L. Ganshof, Les destinées de l'Empire en Occident de 395 à 888, Paris, 1940, pp. 218 à 225, et à Fournier, G., L'Occident, fin du Ve, fin du IX’ siècle, Paris, 1970, pp. 120123 et pp. 126-128.Google Scholar « Deinde vero dum Gisulfus, dux gentis Langobardorum Beneventi cum omni sua virtute Campaniam veniret, incendia et depraedationes multas exerceret, captivos non paucos coepisset, vel usque in loco qui Horrea dicitur fossatum faceret, nullusque extitisset qui ei potuisset resistere… », Liber Pontificalis, L. Duchesne éd., 1892, LXXXVII, p. 383. « Postmodum venientes Sarracini Siciliam obtinerunt praedictam civitatem (Syracuse)… Et praeda nimia vel aère qui ibidem a civitate Romana navigatum fuerat secum abstollentes Alexandriam reversi sunt», ibid., LXX, XIX, p. 346. Cf. n. 10.

7. A. N. Stratos, Byzantium, op. cit., t. III, p. 250. Ce fut une création de Constant II. Le sud de l'Italie fut érigé en duché soumis à l'autorité de Syracuse, capitale du thème.

8. Liber Pontificalis, op. cit., Vita Severini, L. Duchesne éd., t. I, pp. 328-329. Maurice, chartularius, était responsable de l'administration, immédiatement après le duc. Il profita, avant l'arrivée de l'exarque Isaac de ce que les troupes de l'armée de Rome n'avaient pas été payées, pour attaquer le clergé romain et exiler les clercs opposés à Byzance. Puis il se révolta. Mais, abandonné ensuite par ses troupes, il fut arrêté et décapité. Ses deux actions étaient dues l'une au monothélisme, refusé par le pape, l'autre à la nécessité de lutter contre l'Islam.

9. Diehl, Ch., Histoire de la domination byzantine en Afrique, Paris, 1896, pp. 553556 Google Scholar ; Théophane, Chroniques, C. DE Boor éd., Leipzig, 1883, p. 343. Grégoire était le beau-frère de l'empereur. La population paraît avoir été exaspérée aussi par les échecs devant l'islam.

10. Liber Pontificalis, Vita Martini, LXXXVI, pp. 336-338. La première attaque contre la Sicile y est mentionnée, p. 339, en 653. Il est possible qu'Olympios ait voulu s'emparer de la Sicile, en profitant de cette attaque musulmane, pour s'assurer des terres romaines de l'île et de la flotte byzantine, comme le suggère A. N. Stratos, op. cit., t. III, p. 110.

11. Pour tout cet épisode, voir G. Ostrogorsky, Histoire de l'État Byzantin, Paris, 1969, pp. 151-154., ainsi que Guillou, A., Régionalisme et indépendance dans l'Empire byzantin au VIIe siècle, Rome, 1969, pp. 168169 et pp. 206-207.Google Scholar Cette initiative, prise en 666 par l'empereur Constant II, est évidemment rapportée de manière opposée par le Liber Pontificalis de Rome, op. cit., t. I, p. 321, et le Liber Pontificalis de Ravenne rédigé par Agnellus, Holder-Egger éd., Hanovre, M.G.H. SS. R. LL., 1978, pp. 340-352.

12. Ibid.

13. A. N. Stratos, op. cit., t. IV, pp. 5-14 et pp. 18-19, affirme que Constantin IV participa à l'expédition contre la Sicile révoltée malgré ce qu'en dit Ostrogorsky, op. cit., p. 153. Mais cela importe peu pour notre problème. L'important est que, faute de flotte, la Sicile ait pu être attaquée par les Arabes en 669-670. Cf. Liber Pontificalis, op. cit., Vita Adeodati, t. I, p. 346.

14. « Hic beatae memoriae pontificem Romanae ecclesiae Sergium quia, erraticae suae synodo, quam Constantinopoli fecerat, favère et subscribere noluisset, misso Zacharia protospalario suo iussit Constantinopolim deportari, sed praevenit militia Ravennatae urbis vicinarumque partium iussa principis nefando et eundem Zachariam contumeliis et iniuriis ab urbe Roma pepulit », Chronica Bedae, Th. Mommsen éd., Berlin, MGH. A.A., t. XIII, 1898, p. 316. Il s'agit d'une citation du Liber Pontificalis, op. cit., t. I, 86, pp. 373-374, dont Bède atténue l'esprit partisan et hostile à Byzance. Cf. A. Guillou, op. cit., p. 209.

15. « Cuius adventum cognoscentes militia totius Italiae, tumultuose convenit apud hanc Romanam civitatem vellens prefatum exarchum tribulare », Liber Pontificalis, op. cit., 87, p. 383.

16. « Iohannes patricius exarchus cognomento Rizocopus… pergens Ravennam proque suis nefandisfactis iudicio Dei illic turpissima morte occubuit », Liber Pontificalis, op. cit., 50, p. 390. L'auteur a inversé l'ordre des faits, car la réaction de Justinien II est postérieure à cet événement, cf. ibid., p. 393, n. 6. « Nam Ravennantium cives elati superbia dignam ultionispoenam multati sunt. Mittens quoque Iustinianus Imperator Theodorum patricium et primi exercitus insulae Siciliae, cum classe Ravennam civitatem coepit, praefatum archiepiscopum arrogantem in navi vinctum tenuit et omnes rebelles quos ibis reperit conpedibus stinxit, divitias eorum abstulit et Constantinpolim misit », ibid., p. 389. Le Liber Pontificalis d'Agnellus de Ravenne rapporte les mêmes événements avec une partialité inverse, op. cit., c. 137-141, pp. 368-371. A. Guillou, op. cit., souligne, p. 216, que la ville de Ravenne se donna, après la répression, un chef élu, Georges, preuve de son autonomie.

17. A. N. Stratos, op. cit., t. V, p. 100, qui suit Ch. Diehl, L'exarchat de Ravenne, Paris, 1888, pp. 33 et 39. Braunstein, Ph. et Delort, R., Venise, portrait historique d'une cité, Paris, 1971 Google Scholar, voient cette autonomie apparaître seulement en 726-727, à propos du refus de l'iconoclasme.

18. Bavant, B., Le duché byzantin de Rome. Origine, durée et extension géographique, M.E.F.R.,t. 91,1979, pp. 4188 Google Scholar et la carte p. 83.

19. Thompson, E. A., The Goths in Spain, Oxford, 1969, p. 199 Google Scholar ss, et M. Rouche, L'Aquitaine, op. cit., p. 100.

20. Ibid, p. 102. Paul s'appuya sur le particularisme aquitain.

21. E. A. Thompson, The Goths in Spain, op. cit., pp. 249-251.

22. M. Rouche, L'Aquitaine, op. cit., pp. 111-112 et p. 121.

23. Ibid., p. 84 et p. 97.

24. Passion de saint Léger, Corpus Christianorum, t. CXVII, Turnhout, 1957, pp. 527-624, en particulier c. 9, p. 540 et c. 26, p. 563.

25. « Unius cuiquepatriae legem vel consuetudinem deberent, sicut antiquitus iudices conservare et ne de una provincia redores in aliis introit, neque unus ad instar Ebroini tyrannidem adsumeret », Passio Leodegarii, Krusch éd., Hanovre, M.G.H. SS. R.M., t. V, 1910, c. 7, p. 289 ;éd. C.C.c. 7, p. 537.

26. « Quorum debacchante furore surrexit magna turbatio patriae, ita ut manifeste crederetur adventum imminere Antechristi. Hii vero qui redores regionum esse debuerant, surrexerunt contra alios et quipacis foedere debuerant continere, odiis se invicem coeperunt lacessere… », ibid., c. 15, 548.

27. Fredegaire, J. Wallace-Hadrtll éd., Londres, 1960, c. 7, p. 64 et c. 87, p. 73.

28. « Ex hoc ergo tempore jam non de principato Francorum sed de diversarum gentium adquisitione quae quondam Francis subiectae fuerant invicto principi certamen instabat, id est contra Saxones, Frisiones, Alemannos, Bawarios, Aquitanios, Wascones, atqueBrittones. Harum enim gentium duces in contumatiam versi a Francorum e quibus quosdam praecellentissimusprinceps Pippinus iam subegerat quidam ad brève rebelles extiterant », Annales Mettenses Priores, B. DE Simpson éd., Hanovre, M.G.H. in us. schol., 1905, a 688, pp. 12-13. Werner, K. F., Structures politiques du monde franc, Londres, 1979.Google Scholar Les principautés périphériques dans le monde franc du VIIIe siècle, II, pp. 484-485, estime que la dignité du principat de tous ces chefs régionaux n'est pas royale. Je crois avoir prouvé qu'il n'en fut rien pour l'Aquitaine. Cf. pp. 373-385.

29. Ibid., carte p. 107.

30. Buchner, R., Die Provence im Merowingischer Zeit, Stuttgart, 1933, pp. 2324 Google Scholar et p. 28.

31. Rouche, M., Le Moyen Age, sous la direction de Fossier, R., t. I, Paris, 1982, pp. 9091.Google Scholar

32. M. Rouche, L'Aquitaine, op. cit., p. 347. « XII dies in civitatae Romana persévérons, omnia que erant in aère ad ornatum civitatis deposuit ; sed et ecclesiae sanctae Mariae ad martyres quae de tegulis aereis erant discoperuit et in regia urbe cum alii diversa quas deposuerat direxit… Ingressus Sicilia… habitavit in civitate Syracusana et taies afflictionesposuitpopulo seu habitatoribus vel possessoribus provinciarum Calabriae, Siciliae, Africae vel Sardiniae per diagrafa seu capita atque nauticatione per annos plurimos, quales a seculo nunquam fuerunt ut etiam uxores a maritos vel filios a parentes separarent », Liber Pontificalis, op. cit., t. I, LXVIII, p. 344.

33. Cf. notes 8, 9, 10. A. N. Stratos, t. V, op. cit., pp. 64-65 ; A. Guillou, Régionalisme, op. cit., p. 224. S'y ajoutent, comme autres causes, le refus d'aller à l'armée et l'absence de paiement des soldes de la troupe dont le recrutement est devenu local. « Huius temporibus Mezezius qui erat in Sicilia cum exercito Orientali, intartizavit (hellénisme : se rebella) et arripuit regnum. Et perrexit exercitus Italiae per partes Histriae alii per partes Campaniae, necnon et alii per partes Sardiniae, Africae ; pari modo venerunt Sicilia in civitate Syracusana et Deo auxiliante interemptus est nec dicendus Mezezius : et multi exjudicibus eius truncati perducti sunt Constantinopolim simul et caput eiusdem intartae », Liber Pontificalis, op. cit., t. I, LXVIII, p. 346.

34. M. Rouche, « La matricule des pauvres », dans Études sur l'histoire de la pauvreté, sous la direction de M. Mollat, t. I, Paris, 1974 pp. 83-110.

35. « Iam enim in episcopato dispensante Domino, quantum in ālimonia pauperum extetit praecipua cura, longum est enarrare per singula. Sed nobis ista tacentibus eius testantur opéra vel matricola quae ab eodem instituta residet ad ecclesiae januam », Passio Leodegarii, op. cit., 1, 2, p. 531 et 3, p. 532.

36. Agnelli Liber Pontificalis, op. cit., c. 136-149, p. 366-375. Il dirigea pratiquement seul le diocèse de Ravenne de 708 à 711 et de 715 à 724.

37. VitaEucherii, B. Krusch éd., Hanovre, M.G.H. SS.R.M., 1920, t. VII, pp. 41-53.

38. « Cumque omnem regnum Spaniae suae dicione firmassit, cognetus morbum Gotarum quem de regebus degradandum habebant, unde sepius cum istis in consilio fuerat quoscumque ex eis uius viciaeprumtum contra regibus qui a regno expulsi fuerant cognoverat fuisse noxius totus sigillatim iubit interfeci aliusque exilio condemnare eorumque uxoris et filias suis fedeiebus cum facultatebus tradit. Fertur deprimatis Gotorum hoc vicio repremendo ducentis fuisse interfectis ; de mediogribus quingentis interfecere iussit », J. M. Waixace-Hadriixéd., TheFourth Book in the Chronicle ofFredegar, Londres, 1960, c. 82, p. 70.

39. Cf. note 33.

40. « Non solum rapacitatis exercebat commercium, verum etiam pro levé offensa sanguinem nobilium multorum fundebat innoxium… Tune de metu prioris fuerunt omnes suspecti, quod excogitaret ad suumfacinus commulandum ut aut quosdam capitis amissionem damnaret aut dispensia facultatum infligent », Passio Leodegarii, op. cit., c. 4, pp. 533-534.

41. Cf. note 15. A. Guellou, Régionalisme, op. cit., pp. 216-217.

42. Cf. note 32. Déjà, Avitus empereur gaulois, avait à un moment critique, en 456, fait fondre des statues de bronze du Forum pour payer ses troupes wisigothiques. Cf. M. Rouche, L'Aquitaine, op. cit., p. 33 et note 139. Les musulmans font de même en Sicile, cf. note 6.

43. Sucholdski, S., « Les débuts du Moyen Age dans les royaumes barbares », dans Mélanges de numismatique, d'archéologie et d'histoire, offerts à Jean Lafaurie, Paris, 1980, pp. 249256.Google Scholar

44. M. Rouche, L'Aquitaine, op. cit., pp. 305-307. Je corrige ici les hypothèses proposées dans ma thèse.

45. A. Guillou, Régionalisme, op. cit., pp. 235-236.

46. Ph. Grierson, « Monete bizantine in Italia dal vu al ix secolo », dans Moneta e scambi nell'altoMedioevo, Settimane…, Spolète, 1961, t. VIII, pp. 35-55.

47. X. Barral I Altet, La circulation des monnaies suèves et wisigothiques, Munich, 1976, pp. 146-159.

48. Lafaurie, J., Catalogue des deniers mérovingiens de la trouvaille de Bais (Ille-et-Vilaine), Paris, s.d., p. xxiii.Google Scholar

49. M. Rouche, L'Aquitaine, op. cit., pp. 199-201.

50. A. M. Stahl, The Merovingian Coinage of the Région of Metz, Louvain-La-Neuve, 1982, pp. 116-124. Cet ouvrage a l'inconvénient de s'arrêter à la fin de la frappe de l'or dans la région, comme si l'apparition de la monnaie d'argent constituait un recul économique. Il est certain que de nouvelles découvertes de monnaies d'argent mérovingiennes peuvent renverser mes conclusions. Ceci n'est qu'un état provisoire de la recherche. Cf. M. Rouche, L'Aquitaine, op. cit. Carte des monnaies mérovingiennes de Gaule, p. 296.

51. Le problème de la diminution des prélèvements fiscaux romains ne peut être traité ici dans toute son ampleur. Voir ce que j'en dis dans L'Aquitaine, op. cit., pp. 338-350 et ce qu'en pense E. Magnou-Nortier, « La terre, la rente et le pouvoir dans les pays de Languedoc », Francia, t. 9, 1981, pp. 75-115, et t. 10, 1982, pp. 21-66.

52. « Et per omnes civitatis legitimus forus et mensuros faciat secundum habundantia temporis », Capitularia, A. Boreirus éd., Hanovre, 1882, c. 6, p. 30.

53. M. Rouche, L'Aquitaine, op. cit., p. 356, avec la carte.

54. Procope, Histoire des guerres, H. B. Dewing éd., Londres, 1953, L. V, XI, 26, XII, p. 117, et VI, XII, 36, pp. 394-395 ; Durliat, Jean, Les dédicaces d'ouvrages de défense dans l'Afrique byzantine, Rome, 1981.Google Scholar

55. Cf. note 10. J. Biraben, J. LE Goff, « La peste dans le Haut Moyen Age », Annales ESC, 1969, pp. 1484-1510 ; A. N. Stratos, Byzantium, op. cit., t. III, p. 110, attribue l'épidémie de peste qui tua Olympios à l'année 651, ce que je trouve très vraisemblable étant donné les textes suivants : « Etpeccato faciente maior interitus in exercitu Romano provenit. Etpost hoc isdem exarchus morbo interiit », Liber Pontificalis, op. cit., L. XXXVI, p. 338. « Dum taies nuntius de clade a Massilia venit quod omnem pêne Provintiam depopulans vastet, domus ordinet custodias mittere, ut nullus de Cadurcino ad istosferias in Rutenico vel vicinas urbes non praesumat exire, ne quod absit, per qualibet occasionem tantum malum in urbem vestram videtur inferre. Nam per ista contigua illis partibus loca custodias positas sunt, ut nullus emendi aut vendendi aditum paenitus habeat. Si non sollicite rogabitispraevidere, periculum mortis instat… », Epistulae sancti Desiderii Cadurcensis, D. Norberg éd., Uppsala, 1961, 20, p. 74. Les routes sont donc coupées sur ordre du roi, pour isoler la Provence et toutes les cités les unes des autres. La vie économique est elle-même interrompue et les foires ne peuvent pas se dérouler.

56. « Insequenti post tempore mense Augusto a parte Orientis Stella comitis apparuit nimis fulgentibus radiis, quae post semetipsam reversa disparuit. Nec mora gravis pestilentia ab eodem parte orientis secuta. Romanum populum devastavit », Pauli Historia Langobardorum, op. cit., L. V,31,p. 154.

57. M. Rouche, L'Aquitaine, op. cit., p. 260 et note 78.

58. M. Rouche, « L'héritage de la voierie antique dans la Gaule du Haut Moyen Age (Ve- XIe siècle) », Deuxième journée internationale de l'Abbaye de Flaran, 1980, Auch, 1982, pp. 13- 32.

59. M. Rouche, L'Aquitaine, op. cit., p. 314 et note 425.

60. Catalogue de l'Exposition Collections mérovingiennes, Musée Carnavalet, 1985, en particulier les cartes pp. 704 et 708.

61. Claude Lorren, Fibules et plaques-boucles en Normandie, à paraître.

62. Jan Dhondt, op. cit., p. vn et pp. 231-232, et du même, Le Haut Moyen Age (VIIIe- XIe siècles), édition revue et mise à jour par M. Rouche, Paris, 1976, qui montre encore mieux l'influence de Pirenne sur notre auteur, mais dont je ne partage point les conclusions.

63. Auzias, L., L'Aquitaine carolingienne, Toulouse, 1937.Google Scholar