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Géographie et civilisation : Un Article Capital

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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Où va la géographie ? Il y a bien longtemps que beaucoup d'entre nous s'en préoccupent. Et sentent le besoin d'une mise au point analogue à celle qu'il y a trente ans déjà, un historien, mais nourri des idées de Vidal de La Blache, tenta dans un livre qui ne fut pas sans exercer quelque influence sur les conceptions mêmes que se firent les géographes de la géographie. Or, voici qu'un géographe authentique, notre collaborateur Pierre Gourou, professeur à la fois au Collège de France et à cette vaillante Université Libre de Bruxelles, qui, dans l'active Belgique, n'a cessé de représenter un foyer de pensée bien original — voici que l'auteur des Paysans du Delta Tonkinois, de L'Utilisation du Sol en Indochine française, de La Terre et l'Homme en Extrême-Orient, des Pays tropicaux enfin, tous ces livres vivants, novateurs et humains — voici que dans un article d'une dizaine de pages tout au plus, mais d'une” plénitude et d'une richesse de pensée singulières — voici qu'il nous apporte ce que bien des gros livres sont impuissants à nous donner : une vue neuve, une conception originale et vigoureuse du travail géographique.

Type
L'Éventail des Annales
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1949

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References

page 73 note 1. Overdruck mit Indonésie, 1re année, n° 5.

page 74 note 1. Pierre Gourou précisera plus loin (p. 394) : « Il ne s'agit là qua de la civilisation matérielle ; pour les formes supérieures die la civilisation, elles se sont constituées en Chine du Nord. »

page 76 note 1. Il est bien entendu que mon exposé simplifie, résume, abrège, et, par exemple, coupe toute une série de réflexions fécondes sur ce thème : mais les Chinois n'ont-ils pas été contraints d'adopter une alimentation végétarienne justement parce qu'ils étaient trop nombreux ? Qu'on cherche dans l'article de Pierre Gourou la réponse ; ou plutôt la démonstration de ce fait que « le fait démographique est la conséquence, non pas la cause du fait de la civilisation ». En d'autres termes : les Chinois ne se sont pas résignés au végétarisme parce que leur trop grand nombre les y contraignait. « Ils sont végétariens par choix originel de leur civilisation et non par nécessité. » Seulement, au début, cette préférence n'avait pas de grandes conséquences pour le paysage. Mais, petit à petit, à mesure que le nombre des hommes grandissait, les conséquences logiques de cette préférence se sont développées. « Le paysage a été modelé en fonction de la civilisation du végétal. » L'évolution a pris son caractère rigoureux et « irréversible ».