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Un programme : La géographie religieuse
Published online by Cambridge University Press: 22 September 2017
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Les religions, dont le domaine propre est l'au-delà, ont leurs assises sur la terre. Elles acheminent les fidèles vers le durable et l'infini : mais elles vivent dans le temps et l'espace. Chacune d'elles a son histoire et sa géographie.
Ces vérités élémentaires sortent péniblement de l'ombre. L'histoire critique des religions est un jeune rameau de la Science et la géographie religieuse ignore ses propres divisions et jusqu'à l'étendue de son domaine. Non point ,que les érudits modernes se soient désintéressés des divisions administratives de la Chrétienté ou qu'ils aient méconnu la nécessité de cartes ecclésiastiques. Non point que la distribution territoriale des sectes, des constructions, des temporels et même du spirituel, aient laissés indifférents nos contemporains. Mais leur géographie est trop étroitement au service d'une science’ principale — histoire, archéologie, économie — elle se cantonne et se cloisonne avec sa souveraine; elle demeure fragmentaire. Le réseau des liens soit naturels soit artificiels entre une société religieuse, et le sol où elle s'épanouit n'a point encore été l'objet d'une observation autonome, coordonnée, complète.
- Type
- III. Sur des voies suivies par Marc Bloch
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1945
References
page 87 note 1. Les difficiles étapes de sa croissance ont clé décrites part II. Pinard de la Boullaye, L'étude comparée des religions, t. I, Paris, 1939.
page 87 note 2. Dès le XVIe siècle, cette géographie descriptive naissait ; au début du XVIIe, elle remplissait la carrière d'un Auberi Le Mire (Miracus) et depuis, elle a prospéré : voyez au Nomenclator de Hurler la biographie de ses auteurs. Le Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastique, en cours de publication, résume ses acquisitions.
page 87 note 3. Nombreuses, à ‘partir de la ifin du XVIIe siècle. Les atlas sont récents et bien modestes ! Voyez leur histoire sommaire dans la préface de Heussi, K. et Mulert, M., Atlas zur Kirchengeschichte, Tübingen, 1905 Google Scholar). Des cartes nombreuses et'simples ornent le Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastique.
page 87 note 4. Tout au contraire ,! La curiosité pour la géographie, le désir des cartes ne furent jamais si ardents.
page 87 note 5. Nous citerons beaucoup de monographies récentes à litre d'exemple, et seulement les noms des auteurs d'ouvrages classiques, brevitatis causa.
page 87 note 6. Si l'on admet que la géographie humaine est « l'étude d«s rapports des groupements humains avec le milieu géographique » (A. Dcmangeon, Problèmes de géographie humaine, Paris, 1942, p. 19), on n'hésitera point à considérer la géographie religieuse comme une des sections, non la moindre, de la science qu'ont cultivée en France Vidal de la Blache, Jean Brunhes, Lucien Febvrc et aussi Marc Bloch..
page 88 note 1. Le cadre historique est décrit par .A. Longnon (La formation de l'unité’ française.) ; Mirot, I. (Manuel de. géographie historique de la France, Paris, 1923 Google Scholar); Abbé E. Jarry, Prorinces et pays de France, t. I, Formation de l'unité française. Paris, 1942; t. H, Monographies provinciales (Agenais à Béarn), Paris, 1943.
page 88 note 2. Les dictionnaires topograpliiques, et, d'abord les trente volumes publiés depuis 1859 jusqu'à 1941 par les soins du Comité des travaux historiques formeront, avec les ouvrages [fondamentaux «le toponymie (cf. Dauzat) et les chroniques de la Hevae des Etudes anciennes, le premier rayon de notre bibliothèque d'information.
page 88 note 3. Classement fait, et bien fait, par les historiens de l'Art, à qui seuls appartient cette fonction : In géographe se borne à relever tous les rapports entre l ‘Art et la Terre.
page 88 note 4. Object traditionnel, mais que nous ne voudrions plus que l'on considérât comme exclusif, ni même (principal, de la géograplbie ecclésiastique.
page 88 note 5. Nous y procodons depuis quinze ans.
page 88 note 6. Beaucoup reste à faire, pour l'examen des coutumes religieuses du peuple. La Musée des Arts et traditions populaires, les Sociétés de folklore, s'y emploient activement.
page 88 note 7. Ici encore, le géographe se soumet à un autre technicien, dont il sollicite seulement un soin extrême dans la détermination des temps.
page 88 note 8. En première ligne, les sciences qui ont pour objet l'art sacré, les cultes populaires. Nous ne prétendons point, d'ailleurs, limiter leur autonomie ! C'est à elles que nous demanderons de résoudre les ‘problèmes géogra'phiques. Les institutions et la spiritualité sont au dernier rang : elles ignorent jusqu'à présenl, ou peu s'en fa:ut, la cartographie.
page 88 note 9. Cholley, A., Guide de l'étudiant en géographie, Paris, 1942, p. 86 Google Scholar et suiv. II nous faut, en outre, beaucoup do plans et de photographies.
page 89 note 1. Presque toutes les solutions possibles sont exposées par van Gennep, A., Manuel de Folklore français contemporain, Paris, 1943, p. 86–95 Google Scholar. Ajoutez A. Varagnac, dans Revue de folklore français…, 1932, p. 224-233.
page 89 note 2. Il va de soi que nous traçons un programme idéal. Les moyens ne nous seront que progressivement accordés pour sa réalisation. Déjà, de nombreuses cartes ont été publiées, que nous signalerons, renvoyant parfois à la thèse de Ch. du Bus, Démocartographie de la France, Paris, 1981 (où l'on trouvera aussi une étude sur les procédés).
page 89 note 3. Cartes d'Ed. Desjardins, Géographie de la Gaule romaine, t. I. Le même volume contient sur les forêts et les cultures de sages suppositions.
page 89 note 4. Il y a déjà eu des essais de carte des monuments mégalithiques. Leur accumulation le long des côtes autorise Lucien Febvre à parler d'une « géographie religieuse do la mer ». La Terre et’ l'évolution humaine, Paris, 1923, p. 263
page 89 note 5. Les incertitudes relatives à la signification des menhirs, des allées, des cromlechs réduisent l'intérêt religieux des cartes mégalithiques. Cf. M. Baudouin, De la’ signification des menhirs, dans Bulletin de la Société préhistorique de France, 1904, p. 123-147. Ch. Renel, Les religions de la Gaule avant le christianisme, Paris, 1906, p. 138-153. Norman Lockyer, Stonehcnge…, Londres, 1909, nous paraît éclaire!r quelques problèmes.
page 89 note 6. Carte archéologique de la Gaule romaine dressée sous la direction d'Adrien Blanchet. — Bonne étude régionale de Drioux, G., Cultes indigènes des Lingons, Paris, 1934 Google Scholar. Du même auteur : La préhistoire des diooèses de France, dans introduction aux études d'histoire ecclésiastique locale, publiée par V. Carrière, t. III. 1936, p. II-30, où l'on trouvera la bibliographie (notamment Espérandieu, Jullian, Grenier, Toutain). Carte des monuments gallo-romains connus an XIIe siècle, dan? Marie Durand-I.efebvre, Art gallo-romain et sculpture romane, Paris, 1937. Catalogue de Adihémar, J., Influences antiques dans l'art du moyen âge français, Londres. 1937 Google Scholar. Naturellement, la carte ne cesse de s'enrichir, par suite des découvertes de nos savants. Les revues spécialisées permettront de la tenir à jour. Voyez, par exemple, dans Gallia, jg.'i3, ifasc. 2, la chronique do Lantier et l'article de IL Louis.
page 90 note 1. Voyez, le t. IV de Desjardins, le t. II de Jullian, le t. V de Déchelette (Grenier).
page 90 note 2. «… des caries… mettront ces survivances en évidence et faciliteront statistiques et comparaisons. » Drioux, art. cité, p. 39. C'est le fameux problèm« des saints successeurs des dieux. Les monographies locales nous éclairent. Voyez, par exemple. au Bulletin du Musée basque, 1937, p. 6-26 et 74-79 : Les chapelles de Sarc (dix chapelles, toutes sur les hauts lieux, ce qui crée une forte (présomption de culte antérieur).
page 90 note 3. «… les paroisses rurales se rattachent par leurs plus lointaines origines à des traditions qui ne spnt que religieuses. » Tel est le thème d'un suggestif article de W. Seston, Note sur les origines religieuses des paroisses rurales, dans Revue d'histoire et de philosophie religieuse, 1935, p. 243-254. Exemple récent : B(. Louis, Un fanum gallo-romain découvert à Saint-Père-sous-Vézelay (sous uji oratoire dédié à saint Jean-Baptiste), Bulletin de la Soeiété nationale des Antiquaires de France, 1937. 101-103 ; article du même auteur dans la Bévue des questions historiques, 1937.
page 90 note 4. Elle indiquerait les axes de migration, la statistique des étrangers, particulièrement des Syriens, des Juifs que les textes désignent, a Lyon ou à Orléans.
page 90 note 5. Dom Gougaud, Sur les routes de Rome et sur le Rhin, avec les peregrini insulaires, dans Revue d'histoire ecclésiastique, 1933, p. 253-271.
page 90 note 6. Caractère juridique, territorial, hiérarchique du catholicisme romain ; moral, missionnaire, monastique du catholicisme celle : la géographie explique l'origine et la diffusion do ces traits.
page 90 note 7. La Géographie de la Gaule au VI e siècle, d'A. Longnon et l'atlas qui l'accompagne montrent les conditions physiques de- l'opération. Ch. Rend, op. cit., p. 362-390, relève les survivances païennes. Les travaux de M. de Manteyer, l'abbé Griffe. II. Palanque éclaircissent la progression et les cadres de la conversion du “Midi. Un des meilleurs résultats de la géographie religieuse doit être de rendre sensible la diversité des milieux où s'épanouit le christianisme : cités rivales, puis Eglises nationales.
page 91 note 1. Presque toutes les collégiales ont été l'objet d'une monographie. Une carte serait facile à établir pour le XVIIIesiècle, en utilisant, par exemple, La France ecclésiastique de Duchesne. La répartition est très inégale : les neuf évêchés bretons ne totalisent pas vingt collégiales, tandis que les riches diocèses du centre en sont bien pourvus : Poitiers, 15 ; Sens, 17 ; Autun, 18; Lyon, 19 ; Clermont, 22 ; Bourges, 24. Une autre carte pourrait figurer la situation à la fin du XIIe siècle. Il serait bon d'ajouter quelques précisions sur le nombre des chanoines, très variable en droit (acte de fondation) et en fait : iBar-sur-Aube fut fondée avec vingt-neuf prébendes et sa voisine, Bar-sur-Seine, avec trois. J. Laurent, Diocèse de Langres, dans Abbayes et prieurés de l'ancienne France, t. XII, ip. 171 et 175.
page 91 note 2. Ces intérêts liturgiques, canoniques et sociaux justifieraient une thèse sur les collégiales. Dans quelle mesure ont-elles contribué au faste du service divin, a la .puissance des corps, à l'accaparement des clercs lettrés.
page 91 note 3. Evidemment, sans répétition d'une carte à l'autre ! Des couleurs diverses annonceraient fondations et reconstructions, remaniements graves ou légers, additions de clocher.
page 91 note 4. Exemple d'enquête : R. Couffon, Répertoire des éfflises et chapelles du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier, dans Bulletins et mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord, 1938, 1939, 1940 ; chanoine J. Sautel, Les chapelles de campagne du diocèse d'Avignon, Lyon, 1938.
page 91 note 5. Non seulement les chapelles, mais, les oratoires, les calvaires, les croix dé chemin. Non seulement ce qui survit, mais ce qui a laissé trace dans les documents ou dans la mémoire des hommes.
page 91 note 6. Pour les églises urbaines, cf. P. Lavedan, Histoire de l'urbanisme, Paris, 1926, notamment p. 322-324 ; G. Alomar, L'emplaçament urbanistic del Temple cristià, Majorque, 1935. Nous donnerons des indications pour la campagne dans L'Eglise et le Village.\
page 91 note 7. Cloitres, ossuaires, placîlres, calvaires ; aujourd'hui : chapelles de catéchisme, salles (l'œuvres, écoles.
page 91 note 8. La topographie des cimetières a donné lieu à d'utiles études à Paris, en Bourgogne, en Bretagne. Cf. A. Bernard, La sépulture en droit canonique, Paris, 1933.
page 91 note 9. Consultez notre article Asile dans te Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastique et la thèse de P. Timbal, ‘Le droit d'asile, Paris, 1930.
page 91 note 10. L'ouvrage de F. Vercauteren (Etude sur les civitates de la Belgique seconde, Bruxelles, 1934, ,p. 387-395) et la thèse d'A. Dupont (Les Cités de la Narbonnaise première…, Nîmes, 1942) montrent la prédominance des faits religieux dans ce développement.
page 92 note 1. Exposé du développement général, avec cinq cartes, dans L. Mirot, op. cit., p. 189-200.. Abbé Jarry, Les diocèses de France. Etude de géographie historique, avec cartes, dans Almanach catholique français pour 1931, p.263-419.
page 92 note 2. Zone ou ligne ? Les juristes ont précisé les ternies de la distinction. Cf. P. de la Pradelle, La frontière, Paris, 1928. M. le chanoine Chaume a l'ait mainte remarqué Judicieuse sur ce sujet. Quand l'Eglise n'adopte pas un cadre civil, c'est de frontière qu'il faut parler, en général.
page 92 note 3. Un des vœux des critiques actuels de cette grande œuvre inaugurée en 1626 et reprise par les Sainte-Marthe, est que dans l'édition rêvée une large introduction géographique précède la notice de chaque diocèse. Of. A. Degert et V. Carrière, Pour refondre la Gallia christiana, dans Introduction aux études d'histoire ecclésiastique locale, t. II, Paris, 1934, p.250. Au milieu du XIXe siècle, J. Desnoyers a donné dans VAnnuaire de la Société de l'histoire de France, 1853 et suiv., une Topographie ecclésiastique de la France encore utile aujourd'hui.
page 92 note 4. Languedoc : A. Molinier, Géographie historique, de la province de Languedoc au moyen âge. Géographie ecclésiastique, dans l'Histoire générale de Languedoc, t. XII, 1889, p. 135-174. Complété et rectifié par l'abbé Griffe, Géographie’ ecclésiastique de la province de Narhonne au moyen âge, dans Annales du Midi, ig36, p. 362-382. — Bourgogne : Abbé Chaume, Les.origines du Duché de Bourgogne, 2e partie Géographie historique, p. 780-816. — Bretagne ; dom L. Gougaud, La Chrétienté bretonne des origines à la fin du XIIe sièale, dans Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, ig33, p. i-38. R. Couffon, Limites des cités gallo-romaines et fondation des évêchés dans la péninsule armoricaine (Société d'émulation des Côtes-du-Nord, Bulletins et mémoires, t. LXXIII, 1943, ,p. 1-24).
page 92 note 5. Belley, Evreux, Mâcon, Le Puy, par exemple.
page 92 note 6. Pouillés, registres de visites, états des paroisses, comptes de décimes : on souhaite un inventaire de toutes ces sources. Déjà est commencé celui des registres dte visites, par les soins de la Société d'histoire ecclésiastique de là France. La toponymie (of. Jeanton, pour Mâcon), les bornes (cf. Yollairo, pour Gap), offrent un secours occasionnel.
page 92 note 7. E. Bourgeois et L. André, Les sources de l'histoire de France, XVIIe siècle (1010-1715). I. Géographie et histoire générales, Paris, 1913, p. 1-72. Beaucoup d'indications dans J. Desnoyers, op. cit. Le grand ouvrier fut Nicolas Sanson. Avant lui, certains diocèses, comme Reims, avaient leur carte. Il fit un véritable atlas et suscita l'émiulation. Toutes ces images, qui nous ont réjoui l'oeil en plusieurs dépôts parisiens et départementaux, méritent une longue étude. Nous dressons l'inventaire par région, en partant de la Bretagne.
page 92 note 8. Les plus anciens que je connaisse sont ceux du marquisat et gouvernement de Beïle-Isle, par N. de Fer, 1692. Bibl. Nat., Estampes, Va 120. A l'origine, l'évêque se bornait à une énumération de lieux. Cf. M. Chaume, Le mode de constitution et de délimitation des paroisses rurales aux temps mérovingiens et carolingiens, dans Bévue Mabillon, 1938, p. 1-9. Pour établir la consistance des paroisses, on utilisera les Registres paroissiaux, les procès-verbaux de visites, les rôles d'imposition, les minutes des notaires, les terriers féodaux. Cf. M. Chaume, dans Annales de Bourgogne, 1940, p. 44-45. La constitution des paroisses urbaines remonte seulement aux derniers siècles du moyen âge et l'étude de leur délimitation offre de grandes difficultés.
page 93 note 1. Discordances canoniques, cf. K. Müller, Die Abgrenzung der bischoflichen Diözesen, dans Zeitschrift für die neutestamentliche Wissenschaft, rg33, p. 167-183. — Discordances locales : cf. Doranlo, La civitas des Lexovii et ses abornements, dans Revue des études anciennes, 1932, p. 269 et suiv.
page 93 note 2. Les monographies récentes de diocèses commencent à entrer dans cette voie. Cf. J. Laurent, Diocèse de Langres (op. cit.), p. 127-131. Fines remarques du chanoine Chaume, Une question : la succession des circonscriptions sur un même coin de terre, dans Annales de Éourgogne, 1944.
page 93 note 3. Les Fastes épiscopaux de L. Dudhesne et les Atlas déjà cités permettent une vue des chefs-lieux.
page 93 note 4. Ainsi a fait l'abbé Chaume, pour le diocèse d'Auxerre, dans sa Géographie historique, Dijon, 1937, p. 798. Nous nous étions borné à une présentation générale des paroisses du diocèse, aux temps mérovingiens, dans une communication publiée aussi en 1937.
page 93 note 5. Imbart de la Tour, Les paroisses rurales du IVe au XIe siècle, Paris, 1900 ; P. Pajot et M. Chaume, Sur les domaines gallo-romains de la région bourguignonne, dans Annales de Bourgogne, 1938, 117-129.
page 93 note 6. E. Lesne, La hiérarchie épiscopale… (742-882), Paris, 1905.
page 93 note 7 Par son extension à la Bretagne.
page 93 note 8. L'église privée desservait une villa ou plusieurs villae ou bien — mesure ambiguë .— des fractions de villae ; les églises publiques étaient moins naturellement pourvues. Imbart de la Tour donne une idée trop simple de la formation du territoire. Ce qui fixa les circonscriptions, ce furent, nous semble-t-il, les obligations des fidèles : la coutume arrêta le lieu de la réception des sacrements, de la présence à l'office, du paiement de la dîme, et il est clair que la configuration du domaine ou de la seigneurie contribua beaucoup à définir son ressort. L'habitat eut un rôle important : mais tandis qu'en Bretagne', dans le Maine, en Vendée, presque partout, le peuplement dispersé s'accommode de la grande paroisse, l'Agenais et le Bas-Quercy offrent le spectacle d'un fourmillement d'églises. P. Deffontaines, Les hommes et leurs travaux dans les pays de la Moyenne Garonne, Lille, 1932, p. 87.
page 93 note 9. Voyez, par exemple, R. Couffon, Les pagi de. la Domnonée au IXe siècle d',après les hagiographes, dans Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie dè Bretagne, t. XXIV, 1944, p.1-23.
page 93 note 10. Carte sous Philippe le Bel dans Longnon, Atlas historique, pl. XIV. Pas de carte pour la fin du moyen âge. Explication des démembrements dans les ouvrages déjà cités sur le Languedoc.
page 93 note 11. Elle explique aussi bien l'érection de la province de Cambrai que de la province de Paris.
page 93 note 13. Voyez les travaux de Latouohe, de Bourde de la Rogerie, sur ces créations aux XIee et XIIe siècles.
page 94 note 13. Exemples dans le Pouillé du diocèse de Rennes, publié par Guillotin de Corson.
page 94 note 1. Quelles vues générales présidèrent aux suppressions de sièges, aux transformations de provinces ? Quels intérêts locaux triomphèrent ou succombèrent .? L'étude (récemment faite) de la refonte d'un diocèse comme Belley ou de la formation d'un département, comme les Côtes-du-Nord, donne à penser.
page 94 note 2. Nous avons dépouillé une partie des cartons du Comité de division, aux Archives Nationales, D IV b. Aucun témoignage plus vivant du particularisme.
page 94 note 3. L. Bassette, Origines du cadastre parcellaire français (1807-1808), dans Bulletin de l'Acadéniie delphinale, -t. XI-XII, Grenoble, 1942, p. 139-190.
page 94 note 4. Elle fera ressortir l'extraordinaire inégalité des territoires paroissiaux : superficie moyenne de 6 km. 5 au diocèse d'Amiens, de 26,8 à Saint-Brieuc. Contraste entre la Normandie (7 à 11 km.) et la Bretagne (17 à 26). Cf. Almanach catholique, 1931, p. 279, et F. Boulard, Problèmes missionnaires de la France rurale, Paris 1945, t. II, p. 31-70 (avec cartes). L'explication historique de ces disproportions serait précieuse : elle est fort difficile.
page 94 note 5. Remaniement des diocèses sous la Restauration (1822-24), organisation des provinces de Cambrai, Rennes, Chambéry, création des diocèses de Laval et Lille, vicissitudes d'Alsace et de Lorraine ; fondation de paroisses dans les centres industriels et dans les stations balnéaires.
page 94 note 6. Lesne, E., Histoire de la propriété ecclésiastique en France, t. I, p. 79–100 Google Scholar.
page 94 note 7. Le cadre diocésain était adopté au xvin0 siècle pour la cartographie des bénéfices de nomination royale. Voyez La France ecclésiastiq le…, par B Jallot. 1736, quatre cartes d'Anville (n° 322) et des cartes propres à certains diocèses (ibid., n° 224-232).
page 94 note 8. Les cartes, si vivantes, de l'Ancien Régime, sont souvent obscurcies par des signes compliqués et mal différenciés
page 95 note 1. Chaque grand ordre avait, auXVIIIe siècle, sa carte .géographique. Voyez d'Anville, n° 233 (Mauristes), 234 (Augustins), :235 (Jésuites), 236 (Chanoines réguliers), 239 (Franciscains), 240 (Visitation). Depuis lors, nombreuses études et cartes. Par exemple, dom Laporte a retracé Les Origines du monachisme dans la Province de Rouen, Revue Mabillon, I$4I, p. 1-13, 25-40, 49-68, avec carie des monastères prébénédictins et bénédictins de la province de Rouen, p. 33; Pour les Franciscains, Antoine de Sérent a étudié la, géographie de leurs établissements en Bretagne (Bulletin hist. et philol., 1909, p. 273), dans les provinces de France et de Provence (France franciscaine, 1912, p. 91-135 et 1913, p. 118-149) ; H. Lemaître : en Aquitaine, Bourgogne et Touraine (Revue d'histoire franciscaine, 1937, 1928, 192g) ; le P. De- Iorme, Les Cordeliers dans le Limousin aux XIIIe-XVe siècles, Archivum franciscahum…, 1939, p. 201-250.
page 95 note 2. Il y en a une centaine dans le diocèse de Langres au XVII e siècle. Laurent, op. cit.
page 95 note 3. Recensement facile, classement plus délicat (cf. Mc Laughlin, Le très ancien droit monastique de l'Occident, Poitiers, 1935), chronologie souvent incertaine.
page 95 note 4. Carte dans Heussi, op. cit. Une Carte de l'expansion de l'ordre de Clurty, du Xe au XVe siècle a été exposée par M Berthelier, en 1937. Cf. Les monumenis historiques de la France, 1937, p. 38. Indications précises dans G. de Valous, Le monachisme clunisien des origines au XVe siècle…, t. II. L'ordre de Cluny, Ligugé- Paris, 1935, notamment p. 179-272 (liste des maisons par province) ; Simone Berthelier, L'expansion de l'ordre de Cluny et ses rapports avec l'histoire politique et économique, du Xe au XIIe siècle, Revue archéologique, ig38, p. 3ig-32'6 ; M. Chaume, En marge de l'histoire de Cluny, Revue Mabillon, 1939, p. 41-61.
page 95 note 5. Abbayes et prieurés de l'ancienne France, 12 tomes parus ; L.-H. Cottineau, Répertoire topographique des abbayes et prieurés de France, 2 vol., Mâcon, 1935-37.
page 95 note 6. Le Grand, L., dans Introduction aux études…, t. II, 1934, p. 411–402Google Scholar. Nous demandons un plan pour chaque ville, une carte générale des hôpitaux et hospices, des cartes diocésaines pour les maladreries.
page 95 note 7. Désormais, les plans des villes deviennent précis, et. l'on y peut joindre des vues (tableaux, estampes, dessins).
page 95 note 8. La commission des Réguliers établit une liste complète, que L. Lecestre a publiée (Abbayes, prieurés et couvents d'hommes en France, Paris, 1902) en y joignant un état des maisons de clercs réguliers. Antérieurement, M. Peigné-Delacourt. avait donné un Tableau des abbayes et monastères d'hommes en France à l'époque de l'édit de 1768 (Àrras, 1875), avec dès cartes anciennes de la France ecclésiastique et des principaux ordres. Son Tableau a été critiqué, notamment par Lecestre.
page 96 note 1. Les cartes devraient être dressées par diocèse, puis par ordre ou congrégation. Sources abondantes : enquêtes officielles, ordres diocésains, etc. Les bureaux de l'Evêché, les maisons-mères pourront seuls donner un tableau sûr. De rares cartes ont été publiées, par exemple celle des Trappes.
page 96 note 2. Ne pas exagérer cette unité : une carte du Clergé étranger, quelques autres «les exemptions, des collations pontificales évoqueraient la diversité des provinces et les emprises romaines.
page 96 note 3. Tableau d'ensemble (par M. l'abbé Jarry, actuellement professeur à l'Institut catholique de Paris) dans l'Almanach catholique français pour 1931, p. 279 : de 33 à 4 séminaristes pour 10,000 habitants, selon les diocèses.
page 96 note 4. A. En beaucoup de diocèses, l'étude géographique a été au moins esquissée. Voyez, par exemiple, chan. Contrasty, Le clergé concordataire de Toulouse ; son recrutement, in Revue hist. de Toulouse, 1935, spécialement p. 253-256. Quelques cartes sont publiées (Bayonne, Le Mans, Luçon, etc.). Une étude rigoureusement scientifique, accompagnée de cartes, m'a été adressée par M. le chan. Perrin, supérieur du Grand Séminaire de Rennes : divulguée, elle pourra servir d'exemple.
page 96 note 5 .Quoi de plus saisissant que les zones vendéennes : Pour 1.000 habitants, la proportion de prêtres donnés au diocèse, de 1884 à 1936, monte, au nord, jusqu'à 8,7, pour descendre, au sud, jusqu'à 0,7, en passant ipar des bandes intermédiaires de 5,7 à 3,8, puis de 2 à 1.
page 96 note 6. M. de Font-Réaulx, archiviste de la Drôme, l'a prouvé pour certains diocèses du Midi et du Centre, Revue d'histoire de l'Eglise de France, 1934, p. 367 et Bulletin de la Société d'archéologie et de statistique de la Drôme, 1935, p. 309-333.
page 96 note 7. Archives départementales, série G. Le Morbihan fournirait un bon dossier. Des enquêtes de 1766 à 1762, donnent des chiffres pour quelques généralité Messance, S., Recherches sur la population des généralités d'Auvergne, de Lyon, de Rouen et de quelques autres villes du Royaume, Paris 1766 Google Scholar. D'Où provenaient ces prêtres ? Les états du clergé, les dossiers des ordinands ont permis à M. Join-Lambert d'établir pour les années 1750-1755, une carte très significative du recrutement du clergé du diocèse de Rouen (Mémoire inédit pour le diplôme d'études supérieures d'histoire, Sorbonne,1944).
page 97 note 1. Toute cotte question géographique est do grave intérêt pour l'Eglise. Chaque terroir devrait produire ses pasteurs : les prêtres transplantés s'adaptent malaisément, à moins d'avoir reçu une formation missionnaire.
page 97 note 2. Fruit, sans doute, des écoles et des œvres de jeunesse. En 1935, La Croix menait une enquête sur la régression du recrutement dans les campagnes. Déjà, sous l'Ancien Régime, le contingent fourni par les villes semble considérable : au milieu du XVIIIe siècle, un tiers des ordinands rouennais proviennent du doyenné urbain de la Chrétienté.
page 97 note 3. D'après l'Almanach catholique, la proportion des prêtres pour 10,000 habitants allait, en 1931, de 4 à 29 selon les diocèses. Il nous faudrait un tableau général des affectations et une carte de l'occupation rurale — compte tenu de la population et du terrain— qui montrerait la différence entre la Lozère et la Creuse !
page 97 note 4. Feuilletez, par exemple, l’Ordo de Limoges.
page 97 note 5. L'enseignement en absorbe un bon nombre. Mais déjà au XVIII e siècle, il y avait j ecclésiastique pour 36 habitants, dans la ville de Rouen, alors que la proportion pour la généralité est de i à 127. Cf. M. Martin, Moheau et les origines de la démographie en France, igi.'i, p. 66, note 2.
page 97 note 6. Elle montrerait la proportion des patronages laïcs (par ex., sa faiblesse en Bretagne, dans les pays de la Moyenne Garonne), la part de l'évèque, des chapitres, des monastères et autres établissements. Un dictionnaire topographique ou un pouillé bien conçus faciliteraient singulièrement la besogne. Paul Marichal amorce cette collaboration dans son Dictionnaire topographique du département des Vosges, Paris, 1941 et V. Carrière dans ses Pouillés de la province de Trêves, Paris, 1915, ne borne point sa curiosité à la toponymie.
page 97 note 7. La densité de cette population cléricale est forte en certains lieux : ainsi dans le diocèse de Vannes, d'après la Visite de 1,633, il y a une moyenne de 9 prêtres par paroisse dont la plupart ne sont ni curés ni vicaires ; dans les diocèses du centre, ils forment des communautés ; n 4 à Limoges, en 1789, et qui ont de 8 à 40 membres. J. Aulagne, La Réforme oathotique du dix-septième siècle dans le diocèse de Limoges, Paris, 1906, p. 525. Ces communautés existent dans la majorité des paroisses du diocèse de Clermont au xvn8 siècle. R. Suaudeau, L'évèque inspecteur administratif…, t. I, Paris, 1940, p. 67. Des cartes seraient utiles. Bien noter que tous les prêtres non affectés au service paroissial ne sont pas communalistes.
page 98 note 1. Nous imaginons mal l'importance des effectifs du clergé au moyen âge. M Bibolet avancé, pour Troycs, un chiffre prodigieux (Bulletin mensuel de la Société académique de l'Aube, août-septembre 1943).
page 98 note 2. Les binages, c'est-à-dire l'administration par un seul prêtre de deux et parfois de cinq ou six paroisses, aboutissent, en fait, à une modification de la carte paroissiale qui tend à devenir« une carte de missions.
page 98 note 3. Toutes ces cartes, concernant le diocèse, sont autorisées par la simple lecture de l'Ordo.
page 98 note 4. Plusieurs monographies diocésaines (Coutances, Rennes). Les caries des missions françaises à l'étranger ont été publiées : elles n'intéressent pas seulement l'Eglise .1.
page 98 note 5. Une carte pour l'époque mérovingienne, une pour l'époque carolingienne, à l'aide des Concilia édités par Maassen et par Werminghoff. A partir du Xe siècle, une carte par siècle, en distinguant conciles, oecuméniques, nationaux, régionaux, provinciaux. Ces derniers pourraient fournir, en outre des cartes par province: La Geographia Synodica de Guillaume Sanson dont la deuxième, carte est consacrée aux conciles français ne peut rendre aucun service.
page 98 note 6. Voyez, par exemple, les cartes de la représentation au troisième concile d'Orléans (538), au concile de Clichy (626), dans C. de Clercq, La législation religieuse jranque de Clovis à Charlemagne, Louvain-Paris, 1936, p. 21 et 63.
page 98 note 7. W. Lippert, dans Neues Archiv, 1889, p. 9.
page 98 note 8. Cela est évident pour les conciles de paix, sur lesquels nous aurons bientôt une nouvelle thèse de M. Bonnaud-Delamare et pour les conciles relatifs aux hérésies. Il serait facile de relever tous les sujets capitaux !
page 98 note 9. Exemple d'un itinéraire dé onze jours, vers 1250, au diocèse de Rouen, dans l'ouvrage de P. Andrieu-Guitrancourt. L'archevêque Eudes Rigaud…, Paris, 1938, p. 366-373. Tous les itinéraires du moyen âge sont instructifs. La longueur et, l'incommodité de plusieurs d'entre eux contribuèrent à déterminer l'opération de démembrement des diocèses méridionaux, au XIVe siècle.
Les itinéraires des Papes et des légats ne manqueraient pas de signification, pour l’histoire des institutions, de l'art, de la liturgie. L. Robert suit, à travers les provinces, pendant l'année 1119 le pape Calixte II (Histoire du pape Calixte II, Paris, 1891). On pourrait suivre de même Urbain ill, Pascal II, Innocent 11, Alexandre III. Et auparavant, les légats de Grégoire VIII. Titre de cet ensemble de cartes : Foies et moyens de la centralisation romaine.
page 98 note 10 Ces institutions, si peu étudiées en France, mériteraient quelque attention. Sous l'Ancien Régime, elles nous initient à une Vie locale encore active. Nous avons eu l'occasion de signaler l'intérêt des comparutions de témoins synodaux de Tré- guier. dse Calendes en Normandie, sous l',Ancien_ Régime : l'opinion commune situe tous ces colloques plus à l'Est, du côté de la Germanie.
page 99 note 1. Fournier, P., Les officialités au moyen âge, Paris 1880 Google Scholar.
page 99 note 2. Les foraines sont établies aux points excentriques : à la liste donnée par P. Fournier, op. cit., p. 14, ajouter, par exemple, Guérande, au diocèse de Nantes ; Tulle, truéret, Chenerailles, dans le diocèse de Limoges ; iBrive, quand Tulle devint évôché. (M. Leroux, Géographie et histoire du Limoulsin, Limoges, 1890, p. 51). Les archidiaeonales sont nombreuses en certains diocèses : 7 dans la circonscription de Chartres, au début du xvme siècle. L. Amiet, Essai sur l'organisation du chapitre cathédrat de Chartres, 1922, ip. 102 et suiv. Exemples d'odificialités monastiques : Cerisy, dont un précieux registre est édité, Saint-Denis, Saint-Germain-des-Prés, Corbie.
page 99 note 3. En Bretagne, les cours des regaires ; dans le diocèse d'Albi, le scel mage de Beauvais.
page 99 note 4. Maisonneuve, H., Etudes sur les origines de l'Inquisition, Paris, 1942 Google Scholar. On trouvera là toute la bibliographie. Voir notamment Tanon, L., Histoire des tribunaux de l'Inquisition en France, Paris, 1893, p. 181–183 Google Scholar.
page 99 note 5. Par exemple ,: lieux où les ordalies sont attestées au XIIIe siècle ; zones frappées d'interdit, de Grégoire VII à Bonitace VIII.
page 99 note 6. Les séries G et H de nos Archives départementales ne contiennent presque rien sur la vie,spirituelle : les seuls actes dlont on voulait garder le souvenir concernaient l'administration temporelle.
page 99 note 7. E. Lesne, Histoire de la propriété ecclésiastique en France, 6 volumes, 1910- 1943. Roupnel, G., Histoire de la campagne française, 8eeéd., Paris, 1932 Google Scholar.
page 99 note 8. Ex. : Michel Le Grand, Le chapitre cathédral de Langres, Paris, 1931 (avec cartes du domaine urbain et des obédiences) ; Fr. Eygun, L'abbaye Notre-Dame de la Beau… Mém. de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 1938.
page 99 note 9. Ex. : Guy de Valous, Le temporel et la situation financière des établissements de l'ordre de Cluny du XII e au XIV e siècle particulièrement dans les provinces françaises,. Ligugé-Paris, 1935.
page 100 note 1. Ex. : Ch.-E. Perrin, Essai sur la fortune immobilière de l'abbaye alsacienne de Marmoulicr aux X e et XI e siècles, .Strasbourg, 1935 (avec une grande carte expliquée). Voyez encore M. David, Le patrimoine foncier de l'Eglise de Lyon de 984 à 1267, Lyon, 1943 ﹛intéressantes indications sur le concept et la géographie du territoire patrimonial d'une église métropolitaine) ; G. Lebel, Histoire •administrative. économique et financière de l'abbaye de Saint-Denis…, Paris, 1935. Les possessions de beaucoup d'abbayes et de prieurés ont fait, l'objet d'études : Argenteuil, la Chaise- Dieu, Sauxillanges, Montverdun, etc. Une Carte des domaines appartenant à la Grande Chartreuse en 1789 figure dans Le Dauphiné…, par H. Blet, E. Esmonin. G. Letonnelier, Grenoble, 1938, p. M7. L'intérêt de ces études géographiques pour le haut moyen âge ressort bien de l'article de El. Delanne, Contribution à l'étude du domaine de l'abbaye de Nivelles, 19,42 (avec trois plans).
page 100 note 3. Ex. : G. Roux, Les propriétés des ecclésiastiques dans le terroir d'Hyères, vers la fin du XVII e siècle (Le Var historique’ et géographique, 1937, p . 41-59) ; A. Rébillon, La situation économique du clergé à la veille de la Révolution dans les districts de Bennes, de Fougères et de Vitré, ‘Paris, igi3 (carte).
page 100 note 3. Notamment par les cartulaires (que Slein a inventoriés), par les censiers (dont Ch.-E. Perrin a révélé toute la richesse).
page 100 note 4. P. Buffault, Notes sur quelques anciennes forêts ecclésiastiques de la Guyenne. dans Bévue historique de Bordeaux, t. XXVIII, 1935, p. 145-i57 et 193-206. Notes sur quelques anciennes forêts ecclésiastiques de l'Agenais et du Bas-Périgord, dans Revue de l'Agenais, 1936, p: 71-87.
page 100 note 5. Jeanne Laurent, La quevaise…, dans Position des thèses… de l'Ecole ‘des Chartes, 1930, p. 84 et suiv. (des cartes sont jointes au manuscrit). L'aire géographique de la quevaise est restreinte aux terres de deux abbayes cisterciennes et des établissements hospitaliers de Basse-Bretagne.
page 100 note 6. Ex. : G. Robert, La mairie de Saint-Martin ou Pissechien, à Reims, dans Nouvelle Revue de Champagne et de Brie, 1938, p. 37-64.
page 100 note 7. Ch. Samaran et G. Mollat, La fiscalité pontificale en France au XIV e siècle, Paris, 1905, avec deux cartes des collectories, au milieu et a la fin du siècle.
page 100 note 8. Voyez ces mots dans le Dictionnaire de droit canonique et les divers travaux de l'auteur de ces articles, G. Lepointe. Le ressort des sept chambres est marqué sur la Carte de la France ecclésiastique… Sur le ressort de la Chambre souveraine du clergé de Guyenne, cf. A. Bernard, dans Revue historique de droit, 1938, p. 591-594. Carte générale (Jaillot) : d'Anville, n° 321.
page 100 note 9. W. Merk (Wege und ‘liele der geschichtlichen Rechtsgeographie, dans Festschrift I für Traeger, Berlin, 1926) consacrant, p. 35, quelques lignes aux institutions ecclésiastiques, signale, pour l'Allemagne, outre la dîme, cinq sujets de cartographie : patronage réel, avoueries des petites églises, dotation, fabriques, sacristains.
page 101 note 1. H. Delehaye, Loca sanctoruni, dans Analccia bollandiana, 1930, p. 5-64. Chanoine Chaume, Les plus anciennes églises de Bourgogne, dans Annales de Bourgogne, VII, 1936, p. 201-230 et Pour la recherche des anciens vocables d'églises, ibid., XII, 1940, p. 51-54..
page 101 note 2. Ex. : saint Barthélémy a supplanté saint Genis, avant le XIII siècle, comme patron de plusieurs paroisses ; les deux fêtes tombant le même jour, a A août, le rite supérieur l'emporta. Abbé Merle, Du vocable de certaines églises Saint-Genis et Saint-Barthélémy, dans Bulletin de la Diana, 1939-40, p. 41-51.
page 101 note 3. On sait quelles importantes conclusions pour l'histoire de l'organisation ecclésiastique de M. de Manteyer, puis M. le chanoine Chaume ont pu tirer de la géographie des patronages primitifs.
page 101 note 4. IL y a lieu d'examiner dans son ensemble ce problème de la protection du groupe et du choix d'un suzerain.
page 101 note 5 On a souvent observé leur essaimage le long des routes.
page 101 note 6. Bien observer cette division exhaustive qui est recommandée par A. van Gennep, Manuel de folklore français contemporain, t. IV, p. 440 et suiv. et appliquée par ce même savant .Patronages, chapelles et oratoires de la Haute-Maurienne, dans Revue d'histoire de l'Eglise de France, 1930, 145-180.
page 101 note 7. Enumération des sources guérisseuses en Alsace : L. pfleger, Wasserkult und. heilige Quellen im Elsass, dans Elsass-Land, 19019, p. 71-76 et 111-115 ; des fontaines à pèlerinage dans la Creuse : G. Janicand, Mémoires de la Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, ig3g, p. 466-472 : il y en a cent.
page 101 note 8. Quelques bons répertoires locaux permettraient des cartes diocésaines. Ex. : H. Forestier, Les traditions populaires des pays de l'Yonne. Bibliographie critique, dans Annales de Bourgogne, 1939 ; E. Linckenlueld, Quinze ans de folklore alsacien, dans Bévue d'Alsace, 1935, p. 253-288, 418-490, 636-658.
page 101 note 9. Dès 1449, Jean Germain composait la Mappemonde spirituelle, noyau de la Topographia sanctorum publiée en 1568 par François Maurolycus. Cf. Baudouin de Gaiffier, dans Analccia Bollandiana, 1934, p. 57-63. La science hagiographique a, depuis lors, assez progressé pour permettre une vue moins cavalière. Voyez, par exemple, sur La topographie du culte de saint Gildas un article de R. Largillière dans Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, t. V, 1924 ; pour les saints celtiques, les travaux du Rôv. Doble et ceux de dom L. Gougauit, notamment Les saints irlandais hors d'Irlande…, Louvain, 1936 ; pour sainte Anne, saint Antoine de Padoue, saint Nicolas, les monographies des Forschungen zur Volkskunde. La Bibliographie de van Gennep et ses précieux ouvrages sur le folklore de nos provinces achèveront cette orientation, et l'on pourra suivre les recherches et découvertes dans les Analecia et dans Jahrbuch fur Liturgiewissenschaft.
page 101 note 10 Les cartes font mieux voir les prédominances et aussi les divers aspects de la ..dévotion au Christ et à Notre-Dame : elles illuminent l'histoire de la spiritualité. Et aussi de l'appel aux secours temporels : la carte des saints guérisseurs serait édifiante. (Bibliographie dans van Gennep, Manuel…, t. IV, p. 617-620.)
page 102 note 1. Une carte, jour la .période antérieure à l'an mil, une pour la fin du moyen âge, une pour le XVIIIe siècle ; une statistique contemporaine.
page 102 note 2. L'ilinéraire des reliques de saints bretons, fuyant l'invasion normande, éclaire l'histoire des migrations de patronage et de maint établissement monastîque. Il a donné lieu à de nombreux et savants travaux. D'autres translations, dans le nord et. le sud-est, ont eu leurs historiens récents.
page 102 note 3. Le plus autorisé des connaisseurs, Michel Andrieu, professeur à l'Université de Strasbourg, m'écrit ; « Les partes liturgiques seraient trop précises pour une réalité mouvante, sans cesse en changement et dont nous ne connaissons exactement, à aucun moment, les diverses aires de dispersion. Il faut s'en tenir aux généralités. »
page 102 note 4. Parentés des liturgies diocésaines, processions nocturnes, et même de petites coutumes, comme celle de « battre clhape ». Les travaux sur les particularités liturgiques sont recensés dans Jahrbuch für Liturgiewissenschaft sous les rubriques Riten, Volkskunde. Serait-il impossible de découvrir quelques explications géographiques de la diversité des bréviaires, si admirablement étudiés par M. le chanoine Leroquais ? Le sanctoral se ressent de la situation des lieux.
page 102 note 5. Détails dans une communication sur La géographie du folklore religieux, dont le résumé, au moins, sera (publié. Sources abondantes (statuts synodaux, procès- verbaux de visites, registres d'officialités, etc.). Les superstitions qui regardent les sacrements ont été partiellement recensées par J.-B. Thiers ; comme exemples de géographie (d'usages liés à une fête tixe : A. Pfleger, Die elsaessischen Kraüterweihen, dans Archiv für elsaessische Kirchengeschichte, 1936, p. 205-208 ; L. Lacrocq, La fête des Rameaux (enquête folklorique), dans Mémoires de là Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, 1936, p. 430-441 ; la carte du Grain des Trépassés dans A. van Gennep, Le Folklore de l'Auvergne et du Velay, Paris, 1942, p. 242 ; vie courante : emploi et formes des bénédictions, des exorcismes. Prières populaires : bibliographie dans van Gennep, Manuel…, t. IV, p. 564-572.
page 102 note 6. En tel diocèse, au moyen âge, les statuts synodaux exigent une présence par mois, en tel autre, ils spécifient que les vêpres font partie du service dîvin auquel l'assistance est requise. Ces variétés sont étudiées1 dans un mémoire (inédit) de M. Diebold, cf. Revue d'histoire de l'Eglise de France, 1940, fasc. 2.
page 102 note 7. Introduction à l'histoire de la pratique religieuse en France, t. I, Paris, 1942, dh. 1.
page 103 note 1. Difficultés et moyens sont exposés dans Connaissance des villes (Masses ouvrières. 1945).
page 103 note 2. Introduction à l'histoire de la pratique…, ch. II et III. Détails dans une série d'articles mentionnés en tête de l'ouvrage, et dans plusieurs articles sous pressa. Classification excellente dans F. Boulard, op. cit., t. I, p. 1,27-130.
page 103 note 3. Introduction…, t. II, Paris, 1944, ch. II.
page 103 note 4. Abbé L. Raffin, La carte religieuse de Paris (avec carte du pourcentage des obsèques civiles par arrondissement), extrait de La Réforme sociale. Etats quinquennaux du diocèse du Mans,'publiés (avec carte de la pratique) par S. Exe. Mgr Grénte.
page 103 note 5. Tout évèque a les moyens de la réussite. Le principal est l'enseignement des méthodes d'observation et de statistique dans les séminaires.
page 103 note 6. Aucun diocèse n'a une série continue pour le XIXe siècle. Très peu ont des reliques antérieures à 1830. (Plusieurs conservent des enquêtes du second tiers du siècle. A partir de 1875, les textes sont plus nombreux.
Voici les cartes que nous envisageons : pratiquants ÎPâques et messe dominicale), par diocèse, avec, pour quelques régions singulières, des cartes distinctes de « pascatins » (qui communient à Pâques et n'assistent pas à la messe dominicale) ou des « messes » qui assistent à la messe dominicale et ne communient point à Pâques ;. zones de dévotion ; carte de la dissidence (non baptisés, non catéchisés, mariaires civils, obsèques civiles) ; carte des religions étrangères et des petites sectes (cf. P Oyraud).
page 103 note 7. Docilité de l'Ouest intérieur, indépendance du Bas-Breton, scepticisme du Tourangeau, mysticisme flamand, toutes les dispositions que le maître de la géographie politique, André Siegfried a relevées chez l'électeur se retrouvent chez le fidèle.
page 103 note 8. Bon exemple d'application des méthodes que nous recommandons : la Contribution à l'étude’ de la géographie religieuse du Stid-Ouest publiée par Et. Delaruelle dans la Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, 1943, p. 48-78.
page 104 note 1. Jarry, op. cit., passim.
page 104 note 2. Atlas de France du Comité national de géographie, planche 71.
page 104 note 3. Ibid., planches 73-76. Cf. du Bus, op. cit., p. 69-78.
page 104 note 4. Ibid., planche 78. Travaux de Mauco.
page 104 note 5. Ibid., planche 41 (Exploitation et propriété).
page 104 note 6. Ibid., planche 37 (Vignobles).
page 104 note 7. Ibid., planches 54 (Réseau routier), 55 (Trafic routier), 57 (Chemins de fer).
page 104 note 8. Ibid., planches 43 (Evolution de l'industrie), 47 (Population industrielle).
page 104 note 9. Des évêques ont laissé lotir marque, des révoltes contre l'Eglise ou l'Etat créent une tradition, des monastères ont édifié ou refroidi leur voisinage.
page 104 note 10. Guerre de cent ans, cf. A. Losort, dans Introduction aux études…, t. III. p. 86-87. Ligue, cf. A. Couffon, Répertoire… (op. cit.), 1939, p. 4. Dans les temps de calme, conformisme général. Au XVIIIe siècle, Observance quasi-unanime, hors des grandes villes (nous l'avons prouvé, en plusieurs articles).
page 104 note 11. Bibliographie dans van Gennep, Manuel.., t. IV, p. 970-990. Ouvrage fondamental de (Duchartre et Saulnier.
page 104 note 12. Une enquête menée en 1944 par M. l'abbé Boulard sur l'évolution religieuse des paroisses rurales poçte notamment sur la pratique familiale (prière en commun, signes religieux au foyer). Les réponses, que nous avons sous les yeux, montrent que cette pratique ne survit que dans un certain nombre de foyers des régions très fidèles.
page 104 note 13. Bibliographie des usages de funérailles dans van Gennep,Manuel…, t. IV.
page 104 note 14. L'enquête ouverte dans les Annales d'histoire sociale par G. Lspinas et moimèmo permettrait notamment de tenter cette carte des confréries,.par corporation et ces discriminations géographiques. On ne saurait lire meilleure introduction au sujet que les deux volumes de G. Espinas, Les origines de l'association, Lille, 1942, où le lien entre la confrérie et le métier est si magistralement étudié.
page 105 note 1. Par exemple, pour le tiers-ordre dominicain (moins nombreux que le franciscain), organisation provinciale des tertiaires groupés autour de chaque couvent.
page 105 note 2. Voyez notre article : Les confréries chrétiennes. Problèmes et propositions, dans Revue historique de droit…, 1940-41, p. 310-363.
page 105 note 3. Par exemple : confréries du Saint-Esprit, du Rosaire, du Saint-Sacrement, Charités. Nous avons de bons recensements des Charités normandes.
page 105 note 4. Nous étudierons la valeur, toute relative, du nombre, comme indice de la vitalité des groupes, dans une communication à l'Institut français de Sociologie.
page 105 note 5. Sur ces «routes religieuses», cf. L. Febvre, op. cit., p_. 402-406. J. Vieillard vient d'éditer Le Guide du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle (Maçon, 1938). Récemment, M. Nicolaï a étudié la voie jacobite, au sud de la Gironde; M. Ginot, les voies du Poitou ; C. Lacoste, les voies du Béarn (Chemin Roumiauix) ; M. Angel de Apraiz, les chemins de la France occidentale. On se rappelle la carte des chemins de Saint- Jaoques de Compostelle, exposée par F. Salet en 1937, sur ces « routes religieuses ».
page 105 note 6. D'où vient-on au pèlerinage ou au pardon ? Une carte réserverait de profitables surprises. Des gens de Cornwall se rendaient aux pardons d'Armorique : ce qui explique notamment le transfert du culte des saints. G.-II. Doble, Fragments d'hagiographie insulaire, dans Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie du diocèse de Quimper et de Léon, 1930, p. 270-285. Des études récentes ont prouvé qiue l'pn venait des pays du Nord à Thann, à Rocamadour. Les pèlerinages expiatoires, étudiés par van Cauwenberghe, favorisèrent ces déplacements.
page 105 note 7. Une carte des pèlerinages de France à la Vierge et aux saints, publiée en 1944, ne contient que 275 noms pour la deuxième catégorie : ce chiffre serait dépassé dans une carte complète pour une seule province. La recherche doit se faire par diocèse, ancien (de préférence) ou moderne : un mémoire concernant le diocèse de Meaux en donnera bientôt le modèle ; il sera accompagné de cartes par doyenné, puis, pour tout le diocèse, par catégorie (Vierge, principaux saints). Des études récentes ont été faites pour certains diocèses, sous l'Ancien Régime (ex. : Reims, d'après l'enquête de 1774) ou le XIXe siècle (ex. : Belley) ; une collection de monographies7 est en cours de publication (Letouzey) : l'Almanach catholique a donné, depuis 1920, de nombreuses notices ; des travaux vont paraître sur les Vierges noires.
page 105 note 8. On ne s'est guère préoccupé de cet indice, capital pour mesurer la vogue du pèlerinage. Nous voudrions des chiffres de communions, de participants aux diverses cérémonies. Le point sur la carte représente-t-il des milliers ou des centaines d'hommes ou simplement un souvenir.
page 105 note 9. Ex. : la carte jointe par M. l'abbé Guéguen à l'article de l'abbé H. Pérennès, La grande troménie de Locronan, dans Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie du diocèse de Quimper et de Léon, 1923, p. 203-231. La procession fait le tour de l'asile.
page 106 note 1. Introduction à l'histoire de la pratique religieuse…, t. II, Ch. III.
page 106 note 2. Mgr Lesne a donné pour titre au t. TV de son Histoire de la propriété ecclésiastique en France, Lille, 1938 : Les livres, scriptoria et bibliothèques du commencement du VIII e à la fin du XI e siècle et à la principale section du t. V, Lille, 1940, p. 44-413, La carte et l'histoire des écoles du milieu du IX e siècle à la fin du XII e siècle. Il serait facile et utile de dresser les cartes dont tous les éléments ont été réunis par le savant recteur de l'Université de Lille. A partir du XIIIe siècle, les documents abondent.
page 106 note 3. Il nous suffira de nommer Bernard et Thierry de Chartres, Abélard, Hervé Nédellec et Henri Bohic.
page 106 note 4. Spécialement ceux qui contiennent des oeuvres du XIIe siècle : le Bulletin de théologie ancienne et médiévale en est témoin.
page 106 note 5 Pour les manuscrits canoniques, voyez les Histoires des sources de Maassen, Fournier-Le Bras, Kuttner, Sehulte. Si l'on pouvait inscrire chaque manuscrit à son lieu d'origine, puis à ses résidences successives, les problèmes de la patrie et de l'influence de la collection en seraient éclaircis. M. l'abbé Tarré s'applique depuis longtemps à cette cartographie.
page 106 note 6. La géographie des manuscrits contribue fort à déceler les éléments, la patrie, enfin la diffusion du pontifical romano-germanique. Michel Andrieu, Les Ordines romani du haut moyen âge. I. Les manuscrits. Louvain, 1931, notamment p. 471 et suiv. ; 496-499 ; 507-525. Le cheminement du Pontifical de Guillaume Durand permet de « suivre la diffusion de certains rites dans l'Eglise d'Occident ‘et d'éclairer « maints problèmes d'histoire liturgique locale ». M. Andrieu, Le Pontifical romain au moyen âge, Città del Vaticano, t. III, 1940, p. 306.
page 107 note 7. J. Bédier a renouvelé ce grand problème littéraire, en donnant à la géographie un rôle dominant Ses thèses, on le sait, ne sont pas universellement acceptées.
page 107 note 1. Beaucoup de monographies diocésaines ont extrait des archives départementales les éléments d'une carte. Ex. : L. Ogès pour le Finistère (1936).
page 107 note 2. La fortune de tel catéchisme de Meaux, de Paris, de Bordeaux, de Tréguier est connue. Cf. Dictionnaire de Théologie catholique, au mot Catéchisme (Mangenot). Ce n'est pas seulement l'instruction, c'est une méthode particulière de vie chrétienne qui peut ainsi se répandre, selon les tendances de l'auteur.
page 107 note 3 H. Brémond (que des travaux récents corrigent et complètent) servirait de guide, pour les deux derniers siècles. Quant à la littérature critique, la belle thèse de R. Pintard en donne tout le panorama.
page 107 note 4. Insuffisamment connus en dehors des grands centres.
page 107 note 5. Classification provisoire dans notre communication à la Société du Folklore. L'essentiel a été dit par Sébillot et van Gennep.
page 107 note 6. Eléments dans Jean Guiraud, Histoire de l'Inquisition au moyen âge, Paris, 1935, p. 261-277, avec trois cartes de pays.
Incendies (dont Flach a dressé une liste pour le XIe siècle), voies de fait contre les prêtres (relies dont les chroniques et les textes pour la défense du privilegium canonis conservent la mémoire), révolte contre les privilèges (ligues de barons au XIIIe siècle), refus de dîmes (par exemple au XVIe) ont souvent un caractère régional el certaines régions en donnent le spectacle fréquent. A côté de l'histoire idéolopinue, écrite par Faguet, il y a place pour une histoire des faits, qui remonterait bien au delà du xvne siècle et où la géographie aurait sa part.
page 107 note 8. Le P. Fages a muni d'une.carte son Histoire de saint Vincent Ferrier (Paris, 1901).
page 107 note 9. II. Hauser désire à la fois des cartes géographiques et des cartes ethnographiques. Les sources de l'histoire de France, t. II, p. 37. Cf. V. Carrière, Les épreuves de l'Eglise de France au XVI e siècle, dans( Introduction aux études d'histoire ecclésiastique locale, t. III, 1936, p. 246. Pour les nouveaux convertis du diocèse de Die, cf. J. Lovie, La,vie paroissiale dans le diocèse de Die à la fin de l'Ancien Régime, dans Bulletin de la Société d'archéologie et de statistique de la Drôme, 1932, p. 360 et suiv. et 1935, p. 289 : carte de la diffusion du protestantisme dans le diocèse, vers 1760.
page 108 note 1. Carte dans E. Préclin, Les jansénistes du XVIII e siècle et la Constitution civile du clergé, Paris, 1938, p. 84 et 1214 (le richérisme de 1716 à 1720 et de 1726 à 1750). Nouvelles précisions sur « le quesnellisme à travers les diocèses », dans J. Dedieu, Le désarroi janséniste… (Introduction aux études…, t. III, p. 553-557) et sur la géographie parisienne, ibid., p. 558-573. A la bibliographie récente indiquée p. 557, note 2, ajouter les importants travaux de M. l'abbé Bachelier (Nantes)', du chanoine Raison (Rennes, Dol, Saint-Malo) et notre articulet sur Orléans.
page 108 note 2. Indications dans les ouvrages de H. Cochin, dans plusieurs articles récents sur les loges maçonniques.
page 108 note 3. Tableau commode dans Prunel, L., La renaissance catholique en France au XVIII e siècle, Paris, 1921 Google Scholar. Beaucoup de monographies récentes, peu de cartes : on louera d'autant plus le R. P. Guitton d'avoir illustré de neuf cartes sa vie de Saint Jean.François Régis, Paris, 1937. Grignon de Montfort a donné un certain ton à la Brière et au Bocage vendéen.
page 108 note 4. Bibliographie et orientation dans les ouvrages de P. de la Gorce, A. Aulard, A. Mathiez, G. Lefebvre. Nous n'avons pas assez de mondgraphies pour bien apprécier toutes les nuances ni même les explosions locales de la (Révolution, c'est-à-dire l'attitude variable des terroirs.
page 108 note 5. Une carte a été dressée par Sagnac pour les quarante-trois départements sur lesquels il était renseigné. Revue d'histoire moderne et contemporaine, t. VIII, 1906-7, après la p. 108. Pour la Normandie, Sevestre, cf. E., L'acceptation de la Constitution civile du Clergé en Normandie, Paris, 1922 Google Scholar.
page 108 note 6. Ne pas confondre les zones de combat et les zones de recrutement. Evaluer, autant qu'il se peut, l'importance de chaque foyer de révolte.
page 108 note 7. Nombreuses études locales qui pourraient justifier des cartes régionales.
page 108 note 8. Grave question : le mouvement révolutionnaire a-t-il créé une géographie religieuse ou n a-t-il fait que la révéler dans un pays que le conformisme officiel couvrait d'une illusoire monotonie.
page 108 note 9. Thèses de P. Genevray (194.1) pour le diocèse de Toulouse ; de Ch. Ledré (1943) pour Rouen ; de l'abbé Cariou (manuscrite, Hautes Etudes, 1945) pour Vannes.
page 108 note 10 Il serait facile de l'établir et nous pensons qu'un auteur s'y emploie : mais il faudra marquer de deux signes l'importance de l'action et celle de la réaction.
page 108 note 11 On pourrait, cependant, inscrire sur une carte les noyaux de la Petite Eglise, les centres du modernisme et aussi les petits cultes dissidents, à Paris et en province (la Nouvelle Jérusalem, a Saint-Amand-Montrond ou l'Eglise gallicane en Gironde). Il existe une carte de la France protestante, avec une brochure explicative.
page 109 note 1. Au siège central de plusieurs, de ces mouvements laïcs on catholiques, nous avons vu ces cartes instructives. Elles doivent être constamment tenues à jour, accompagnées de chiffres d'adhérents. On se gardera d'oublier que la vitalité se prouve par d'autres indices que le nombre. Tous les membres d'un groupe ne sont point militants, tous les militants ne sont point encadrés dans un groupe bien défini. Une carte de la diffusion des organes publiés par ces diverses associations (abonnés, acheteurs au numéro) serait éclairante : comment se répartissent les 75.000 numéros de Jeunes Forces rurales, les 10.000 du Militant jaciste ?
page 109 note 2. Le versement des archives maçonniques à la Bibliothèque nationale facilite singulièrement la recherche. Difficulté plus grande, aujourd'hui, et qui résulte de la nature des choses, pour l'identification des « groupes spécialisés » de la jeunesse catholique.
page 109 note 3. Vérité très bien mise en lumière par R. Gauchery, Matériaux employés dans les anciens édifices du Cher (Mémoires de la Société historique, littéraire et scientifique du Cher, 1937-1938, p. 85-97) J Marc Thibout, Les églises des XIIIe et XIVe siècles dans le département de la Manche (Bulletin monumental, 1937, p.5-43) ; A. Nicolaï, Nos carrières de pierre girondines et nos anciens monuments (Bulletin et mémoires de la Société archéologique de Bordeaux, 1937, p. 40-53) ; P.-C. Fournier et C. Rouyer, Etude comparée de la nature du sol et de la répartition des édifices anciens dans le département de Saône-et-Loire, Mâcon, 1941 (avec carte éloquente). ; Carte géologique et monumentale du-Cantal, au Musée des monuments.
page 109 note 4. P. Piétresson de Saint-Aubin, La fourniture de la pierre sur les grands chantiers du moyen âge et de la Renaissance, dans Bulletin archéologique, 1928-29. On sait que la pierre de Caen était transportée au delà du Couesnon et même de la Manche. Naturellement, les bâtiments modestes tirent leur appareil du voisinage : c'est pourquoi nous écrivons qu'ils témoignent pour le sol même où ils s'élèvent.
page 109 note 5 P. Lavedan, Histoire de l'Art. II. Moyen âge. et Temps modernes, Paris, 1944, p. 144.
page 109 note 6. « C'est en pointant sur des cartes, nous écrit J. Vallery-Radot, un grand nombre d'églises d'une certaine époque et d'une certaine régiqn, pourvues de caractères analogues et non pas en raisonnant sur une douzaine tout au plus de grands édifices que l'on rendra vie et souplesse à la théorie des écoles romanes. »
page 109 note 7. Sous la direction de M. Paul Deschamps, secondé par M. Marc Thibout, le Musée des monuments français s'oriente résolument vers la cartographie de toute notre architecture religieuse.
page 110 note 1. Outre la somme de Lasteyrie et les ouvrages recensés à la suite, par M. Aubert, rappelons les études fraîches de J. Hubert et M. de Dainville, Focillon et Deshoulières, J. Vallery-Radot et J. Puig y Cadafalch, à qui l'on doit notamment La géographie et les origines du premier art roman, Paris, 1935 (5 cartes). Carte des écoles par Brutails, Pour comprendre les monuments de la France, Paris, 1922, p. 164. Cartede l'art roman albigeois, dans Bulletin de la Société des sciences, arts et belleslettres du Tarn, 1941-42, p. 36-40. J. Vallery-Radot a étudié La limite méridionale de l'école romane de Bourgogne, Bulletin monumental, 1936. Deux cartes- des églises romanes do l'Allier ont été exposées en 1937. Un article de J. Vallery-iRadot sur Le domaine de l'école romane de Provence paraîtra dans le prochain volume du Bulletin monumental. Cartographie des églises à coupoles, dans les ouvrages do Brutails, Rcy, Puig. Carte des églises romanes à file de coupoles, au Musée des monuments.
page 110 note 2. Carte dans Brutails, op. cit., p. 172.
page 110 note 3. Beaucoup de lacunes dans l'analyse et dans la synthèse (que L. Hautecœur a vigoureusement commencée) pour l'époque moderne.
page 110 note 4. Rien de plus probant que la carte des voûtes angevines préparée par le Musée dos monuments : elle coïncide avec la carte des couches de tuffau.
page 110 note 5. On s'est .préoccupé avec raison de l'étendue des forêts médiévales, pour expliquer le volume des charpentes ou inversement (mais peut-être à tort) l'aire des coupoles.
page 110 note 6. Neiges, pluies et vents ont conseillé des murs aveugles ou des toits incliés.
page 110 note 7. Atelier de la Sainte-Marthe, atelier de Verneuil, atelier de Morlaix. Cf. if. Couffon, Un atelier architectural novateur à Morlaix à la fin du XVe siècle, dans Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, 1938, p. 60-89 (avec deux cartes).
page 110 note 8. On l'a souvent montré pour les cathédrales, les clochers.
page 110 note 9. Monuments annexes : voyez, par exemple, R. Crozet, Les lanternes des morts, dans Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, t. XIII, 1942-43, p. 115-144 (avec carte). — Mobiliers : autels et retables statues anciennes des saints, chaires et buffets d'orgues. -— (Décors : les vitraux (l'Histoire de l'Art d'A. Michel suffit à rendre compte de l'ordre géographique, mieux illustré, chaque année, par do nouvelles monographies) ; peintures murales (cf. H. Focillon, Peintures romanes des églises de France, Paris, 1938, et la carie du Musée des monuments, pour le XIIIe siècle). — Thèmes iconographiques : E. Mâle en a fait la somme. Nous avons entrepris quelques cartes (Mise au tombeau, Arbre de Jessé).
page 110 note 10. Les collections dirigées par Marcel Aubert (Eglises de France. Petites Monographies), des ouvrages comme ceux de M. le chanoine Bonenfant (pour Evreux) ou du chan. Abgrall (pour Quimper) répondent à ce vœu.
page 110 note 11. Le bel ouvrage de Mgr Lotthé ﹛2 vol., 1943) sur la Flandre française réconforte le géographe : il découvre, devant les textes, les cartes et les planches tout ce que sépare la Lys, l'aire d'expansion de chaque style, l'attrait local de chaque décoration.
page 110 note 12. Le Centre de documentation du Musée des monuments centralise fiches et photographies, compose des cartes de monuments pour le XIIIe, le XIVe siècle. Des savants, comme Elie Lambert, préparent le corpus des plans d'abbayes et d'églisff, celles qui subsistent et celles qui ont péri.
page 111 note 1. La géographie de la langue des droits profanes est déjà cultivée on Allemagne, depuis un demi-siècle. Gf. Eberhard von Künssberg, Rechtssprachgeagraphie, Heildberg, 1926 (extrait des Sitzungsberichte de l'Académio, classe philos. et hist.). Vingt cartes sont jointes à l'ouvrage.
page 111 note 2. Atlas linguistique de Gilliéron et Edmont. Carte dans l'Atlas du Comité de géographie.
page 111 note 3. Aucun des vocabulaires actuels ne saurait suffire : la collection nombreuse des juridiques fournirait une base de recherches.
page 111 note 4. Ainsi, toutes les catégories de bénéficiers, depuis le curé jusqu'à la masse des prêtres pourvus de modestes chapellenies‘(originaires, fHleuls, dom Yann, etc.). La synonymie locale de patronus et d'advocatus a déjà été signalée. Que le latin d'église offre un large champ de découvertes, nous l'avons montré dans les M Manges Marouzeau.
page 111 note 5. Marc Bloch évalue d'ans ses Caractères originaux de l'histoire, rurale française, p. 12 et suiv., leur fonction de défricheurs. Pour la Normandie orientale, Sion, cf. J., Les paysans de la Normandie orientale, Paris, 1901, p. 130–136 Google Scholar (carte : Forêts et abbayes). Pour la région de l'Aude : R. Plandé, Géographie et monachisme, dans Mélanges ‘Dufourcq, p. 211-37. Les Cisterciens fondent des villages. P. de Saint-Jacob, Le village…, dans Annales de Bourgogne, 1941, p. 169-202 (plans). Tandis que les Cisterciens combattent la vigne, les Bénédictins de Saint-Denis apprécient la dîme du vin levée sur leurs possessions d'Argenteuil et Cluny fait, prospérer le vignoble de Saint-Pourçain-sur-,Sioule (études récentes sur ces divers points). Ces activités humaines et économiques sont étudiées pour la période 750-1110 par E. Lesne, op. cit., t. VI : Les Eglises et les monastères, centres d'accueil, d'exploitation et de peuplement.
page 111 note 6. Lavergne, G., Les noms de lieux d'origine ecclésiastique, .dans Introduction aux études…, t. II, p. 495–552 Google Scholar.
page 112 note 1. Les origines ecclésiastiques de la commune moderne, cours professé à la Faculté de Droit de Paris, 1940-41. Ne pas admettre, par principe, l'équation.
page 112 note 2. Dans une thèse présentée à la Faculté de Droit de Paris en 1944 sur Le divorce en France. Histoire démographique, géographie, J. Desforges a dressé cinq cartes de fréquence du divorce par département et par arrondissement, et recherché les influences de l'attitude religieuse.
page 112 note 3. Atlas de France…, pl. 77 ; du Bus, op. cit., p. 94-106. Plusieurs monographies permettent d'étudier les départements, les arrondissements : beaucoup à l'aire pour perfectionner la méthode et les discriminations.
page 112 note 4. On sait que les catégories de délits sont inégalement réparties sur le territoire français. La statistique permet d'établir des cartes. Cf. du Bus, op. cit., P- 93-94.
page 112 note 5. Atlas de France…, pl. 71 (Opinions politiques). Le plus vigoureux ouvrage sur la géographie des opinions et. leurs rapports avec la religion établie est le Tableau politique de la France de l'Ouest sous la Troisième République, d'A. Siegfried.
page 112 note 6. Déjà, un de. mes collègues de l'Ecole pratique des Hautes Etudes projette des cartes de diffusion des divers cultes en Egypte. Nous devons à L. Robert des indications sur la diffusion des cultes helléniques. Il nous signale, notamment, C.-E. IIoliu, Griechischägyptischc Namenstudien, diss. Upsala, 1936 et que dans sa thèse sur Les Dioscures au service de leur déesse, Ghapouthier a donné une carte des lieux de culte.
page 112 note 7. Il y a des terres d'effervescence religieuse en Asie-Mineure, en Afrique du Nord et aussi en Europe. Pourquoi ces fièvres endémiques.
page 112 note 8. Pour le moins, de sections dans les sociétés déjà existantes.
page 112 note 9. Et naturellement aux élèves de l'Ecole pratique des Hautes Etudes où la pre- ‘ mière chaire devrait être fondée.
page 112 note 10. Nous n'étudions les cadres que pour comprendre l'homme : en même temps que cette étude sur la géographie religieuse, nous achevons une série d'articles sur la vitalité religieuse.
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