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Published online by Cambridge University Press: 30 October 2017
L'histoire n'offre guère de destinées qui dépassent en pathétique celle des colonies norvégiennes du Groenland, telle que nous la révèlent, beaucoup mieux que les textes, rares et incertains, les fouilles entreprises au cours de ces dernières années, par un certain nombre de savants Scandinaves. Mr Poul Nörlund, qui a pris à ces campagnes archéologiques la part la plus brillante, a eu l'heureuse idée d'en résumer les résultats dans un petit volume écrit en anglais et de lecture extrêmement attachante.
C'est d'abord, vers l'an 900, la découverte, accidentelle comme tant d'autres, par un voyageur que la tempête jeta en vue de la côte Est ; puis l'exploration, étonnamment méthodique, à laquelle, de 982 à 985 environ, procéda un banni, Eric le Rouge, chassé d'Islande à la suite d'une de ces vendettas qui étaient, dans les sociétés nordiques, à la fois un perpétuel ferment de trouble et un extraordinaire excitant à l'action ; enfin, durant les années suivantes, la colonisation, la landnama.
page 143 note 1. Viking Settlers in Greenland and their descendants during five hundred years. Londres, Cambridge University Press, 1936 ; m-8°, 160 p. Nombreuses illustrations et cartes. L'index est un peu déconcertant. On y trouve, par exemple, un article « pig breeding », mais aucune rubrique qui se rapporte au mouton ou à la laine.
page 143 note 2. Pourquoi Groenland, « vert pays ». Les sources les plus anciennes disent qu'Eric appela ainsi cette terre « parce que les hommes seraient plus prompts à s'y rendre si elle avait un bon nom», et Mr Nörlund se rallie à cette interprétation. Le parallélisme avec beaucoup de noms de défrichement, sur le sol même de l'Europe, vaut la peine d'être noté.
page 145 note 1. Nous avons reçu l'agréable petit volume de Mme Cluzel, Magdeleine, Essai sur les Scandinaves et l'Islande au Xe siècle. Paris, Maisonneuve, [1936] ; pet. in-8°, 176 p.Google Scholar, pl. Il se compose, en réalité, de deux parties ; un récit de voyage dans les mers du Nord, qui ne nous appartient pas ici, et quelques chapitres historiques. Dépourvus de toute prétention à l'érudition, ceux-ci attestent l'attrait que, sur un esprit curieux et désireux de s'informer, exerce l'histoire, en vérité si attachante, des civilisations Scandinaves. Mais il y aurait, de toute évidence, mieux à faire pour en répandre la connaissance. Quel succès ne pourrait-on pas promettre, auprès d'un public très large, à un ouvrage écrit avec autant de science que de talent. Nos scandinavisants français, ou nos amis de là-bas, devraient bien y songer !