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Économie-Nature et Économie-Argent : Une discussion
Published online by Cambridge University Press: 25 October 2017
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Les pages qui suivent ont été suggérées par la lecture du dernier livre de Mr Alfons Dopsch. Chaque nouvelle publication du savant Professeur de Vienne provoque de fécondes discussions. Dans les notes que voici, je n'entends pas rendre compte de sa Naturalwirtschaft und Geldwirtschaft ; je désire simplement prendre position vis-à-vis de certaines thèses qui figurent dans ce livre si touffu.
Comme le titre l'indique, c'est à travers toute l'histoire que Mr Dopsch a essayé de saisir les rapports entre l'économie-nature et l'économie-argent. Il est évident que, pour les périodes et les régions étrangères aux recherches spéciales de l'auteur, celui-ci n'a pu travailler que de seconde main. Pour d'autres, en revanche, le haut moyen âge notamment, il lui a été possible de recourir lui-même aux textes. Au total, il a réuni un ensemble imposant de matériaux. L'interprétation des faits, cela va de soi, peut prêter à discussion. Chercher à mettre un peu de clarté dans les idées est le principal dessein que je poursuis ici.
- Type
- Du Passé au Présent a Travers Livres et Revues
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1931
References
page 428 note 1. Naturalwirtschaft und Geldwirtschaft in der Weltgeschichte. Vienne, L. W. Seidel u. Sohn, 1930 ; in-8°, XII-294 p.
page 428 note 2. Cependant Mr Dopsch a vu recueil : il cite même (p. 13) des pages de R. Passow, où celui-ci s'attaque à la confusion entre Naturalwirtschaft et Naturaltauschwirtschaft.
page 428 note 3. Dans Die Entstehung der Volkswirtschaft, trad. française, par Alfred Hansay dans le volume Études d'histoire et d'économie politique, p. 50 et suiv.
page 429 note 1. Voir, par exemple, Brentano, Lujo, Die Anfänge des modernen Kapitalismus, 1916, p. 10 Google Scholar et suiv. (cité par Dopsch, p. 12) : « Das Charakteristische der Naturalwirtschaft ist, dasz eine jede einzelne Wirtschaft alles, dessen sie bedarf, selbst erzeugt und nichts herstellt, als was sie selbst verbraucht », et Lot, F., La fin du monde antique et le début du moyen âge, Paris, 1927, p. 62 Google Scholar : « A la fin de la République romaine, l'économie monétaire avait depuis fort longtemps succédé à l'économie dite « naturelle » ou domestique, dans laquelle les valeurs d'échange n'existent pas ou existent à peine. «
page 429 note 2. Die Entstehung der Volkswirtschaft, p. 122 (5e éd.), cité par Dopsch, p. 255.
page 429 note 3. Le fait que les boulangers de Londres au XIVe siècle sont encore des salariés, non de petits patrons, n'a rien à voir avec le problème économie « naturelle » — économie monétaire.
page 429 note 4. P. 186. Même confusion p. 102-103 (il est question de l'empire arabe). L'auteur appelle Naturalwirtschaft le fait que les ateliers de l'État fournissent chaque année des vêtements destinés à la Cour.
page 429 note 5. Signalons encore une dernière équivoque. Pour démontrer l'existence de l'économie « naturelle » dans les villes, Mr Dopsch allègue que différentes villes allemandes étaient tenues de mettre des navires à la disposition de leur seigneur (p. 164). A ce compte-là, on peut encore considérer de nos jours le service militaire comme une prestation en nature.
page 429 note 6. P. 245. Mr Pirenne entend évidemment parler de civilisation agricole, et non de civilisation sans monnaie.
page 429 note 7. Cette tendance étonne d'autant plus que, dans son introduction, Mr Dopsch fait sienne une observation très juste de Sombart (p. 4) : « Sa perspicacité lui a permis d'observer correctement l'une des faces du processus historique, notamment la coexistence de l'économie autonome (Eigenwirtschaft) et de l'emploi de l'argent, ainsi que la possibilité de l'économie d'échange sans l'intervention de l'argent. »
page 430 note 1. P. 111.
page 430 note 2. P. 8.
page 430 note 3. Die Wirtschaftsentwicklung der Karolinger Zeit, Vienne, 2e éd., 1922. — Wirtschaflliche und soziale Grundlagen der Europäischen Kulturentwicklung, Vienne, 1923, 2 vol., 2e éd., 1923-1924.
page 430 note 4. Je m'abstiens ici d'intervenir dans la discussion entre les deux savants et de passer à l'examen des textes, que Mr Dopsch allègue pour prouver l'importance du commerce. On trouvera ces deux points, respectivement p. 116-121 et 121-134, tandis que les p. 134-144 traitent du problème proprement dit des rapports entre l'économie-nature et l'économie-argent.
page 430 note 5. P. 11.
page 430 note 6. Mr Dopsch note très à propos l'influence de théories biologiques de Darwin sur le succès de ce système.
page 431 note 1. Un contraste économique. Mérovingiens et Carolingiens dans Revue belge de phil. et d'hist., t. II, 1923, p. 233-234 ; — Les villes du moyen âge, Bruxelles, 1927, p. 35-36.
page 431 note 1. Comment les établissements religieux belges se procuraient-ils du vin au haut moyen âge ? dans Revue belge de phil. et d'hist., t. II, 1923, p. 643-662 ; — Les propriétés excentriques des églises au haut moyen âge, ib., t. IV, 1925, p. 136-141 ; — Note sur le commerce du plomb au moyen âge dans Mélanges Pirenne, p. 653-662.
page 431 note 3. M. G. H., Epist., t. V, p. 127.
page 431 note 4. Cf. les textes cités par Dopsch, p. 135.
page 432 note 1. M. Prou, Catalogue des monnaies carolingiennes.
page 432 note 2. Voir plus loin.
page 432 note 3. P. 253.
page 432 note 4. L'exposé le plus systématique de cette doctrine se trouve chez B. Hildebband, Naturalwirtschaft, Geldwirtschaft und Creditwirtschaft dans Jahrbücher für Nalionalökonomie und Statistik, t. II, Iéna, 1864, p. 1-2.
page 432 note 5. Je néglige l'okkupatorische Wirtschaft, puisque Mr Dopsch ne s'occupe que des rapports entre la Naturalwirtschaft et la Geldwirtschaft.
page 432 note 6. Was ist Kulturgeschichte ? Beitrag zu einer empiristischen Historik dans Deutsche Zeitschr. f. Gesch. Wiss., N. F., 1-75 (1897), p. 129, cité par Dopsch, p. 18.
page 433 note 1. Die Anfänge des modernen Kapitalismus, Munich, 1916, p. 7 et suiv. Cité par Dopsch, P. 19.
page 433 note 2. P. 254. Il faut y rattacher certains cas où les payements en nature permettent au créancier de profiter d'un meilleur état du marché. C'est ainsi que, dans l'empire arabe, les fermiers de l'impôt faisaient percevoir celui-ci en blé, et attendaient ensuite une conjoncture favorable afin de pouvoir écouler la denrée à un prix plus élevé (p. 108). — On sait de même qu'au XIVe siècle les rois d'Angleterre levaient encore des impôts en laine. Au début de la guerre de Cent Ans, Édouard III faisait transporter la marchandise en Flandre, et l'y faisait mettre en vente (p. 181). On objectera peut-être que, dans l'éventualité que nous envisageons ici, l'impôt aurait pu être perçu tout aussi bien en argent, après quoi on aurait eu toute liberté de spéculer sur le prix du blé ou de la laine. Sans doute ; mais il ne faut pas oublier que si l'impôt est payé directement en nature, les opérations sont simplifiées et les frais diminués.
page 433 note 3. Dopsch, p. 24-29.
page 433 note 4. P. 212.
page 433 note 5. P. 40, 44-45.
page 433 note 6. P. 188.
page 434 note 1. Mr Dopsch cite (p. 192) comme exemple de troc le fait qu'au début du XVe siècle, les marchands étrangers sont obligés d'exporter des denrées anglaises achetées avec le produit des matières importées. Je ne vois pas qu'il y ait là un échange en nature, il me semble au contraire que l'argent intervient deux fois dans les transactions envisagées.
page 434 note 2. Dopsch, p. 254-255.
page 434 note 3. P. 61-63.
page 434 note 4. P. 76.
page 434 note 5. Defourny, M., Histoire sociale dans Histoire de la Belgique contemporaine, 1831-1914, t. II, Bruxelles, 1929, p. 334–336.Google Scholar
page 434 note 6. Exemples de truck-system, combattu comme abus, chez Dopsch, p. 187 (Allemagne, XVe s.), 194 (Italie, XIVe s.), 192-193 (Angleterre, XVe s.), 210 (Angleterre, XVIe-XVIIIe s.).
page 434 note 7. P. 137.
page 434 note 8. P. 43.
page 434 note 9. P. 51.
page 434 note 10. P. 92.