Published online by Cambridge University Press: 25 October 2017
Moins qualifié que quiconque — puisque non-historien — pour prendre la parole dans ces Annales, et ne m'y étant résolu qu'avec les scrupules que l'on devine aisément, je voudrais m'efforcer de soumettre aux spécialistes quelques réflexions nées de la comparaison entre la lecture d'ouvrages historiques et d'ouvrages d'autre sorte, qu'il s'agisse de philosophie, de sciences ou de ce que l'on appelle la littérature d'imagination. Je ne me dissimule point le caractère banal de ces réflexions, mais peut-être les services qu'elles peuvent rendre résident-ils précisément dans leur banalité.
page 162 note 1 Langlois Et Seignobos, Introduction aux Études historiques, Paris, Hachette, 2e éd., 1899, p. 145 : « La tendance naturelle est de croire plus volontiers les écrivains de talent et d'admettre plus facilement une affirmation présentée dans une belle forme. Le critique doit réagir en appliquant cette règle paradoxale qu'on doit tenir une affirmation pour suspecte d'autant plus qu'elle est plus intéressante au point de vue artistique. » C'est d'ailleurs la règle que nous allons retrouver et appliquer ici jusque dans ses dernières conséquences.
page 163 note 1 La difficulté ou la facilité des communications en sont évidemment les causes. Mais on ne peut se défendre d'établir un lien entre la concentration urbaine des artistes et le résultat « social » des oeuvres, ainsi qu'entre la dispersion et leur valeur « humaine ». Voir les oeuvres de Hugo écrites à Paris et celles écrites à Guernesey, etc. Il y aurait là un intéressant sujet de recherches. Latouche écrit à Balzac, encore logé rue Cassini, près de l'Observatoire : « La manière ingénieuse dont vous êtes logé fait que votre quartier ne conduit à rien…. La première fois que j'irai à Toulouse, je vous promets de m'arrêterlà » (lettre du 6 mai 1828). Et encore : « Je désire que vous sentiez quelquefois tout ce qu'il y a d'imbécile à se loger où vous êtes, c'est-à-dire hors la loi du bon sens topographique, plus près des commis de la barrière que des communications de l'amitié, plus loin de la vie humaine, de l'émulation du travail et de toute joie que des abattoirs et des catacombes I Que le Dieu de l'inspiration vous maudisse 1 » (SÉGU, Un maître de Balzac méconnu, Paris, les Belles-Lettres, 1928.)
page 164 note 1 Rappelé par Charléty, Histoire de France contemporaine de Lavisse, t. IV, p. 215 : « Chaque parti compte dans ses rangs des amis et des adversaires de la révolution littéraire, et le malentendu célèbre qui fit un instant du libéralisme politique l'adversaire de ce qui sera «le libéralisme en littérature » n'est que l'une des manifestations du conflit plus général, naturel et périodique, où se heurtent presque toujours les énergies inégales de deux générations. »
page 165 note 1 Fondé en 1824, année où les Massacres de Scio de Delacroix font éclater le premier scandale en peinture.
page 165 note 2 Conversations deGoethe et d'Eckermann, trad. Délerot, Paris, Charpentier, 1863 ; . I, p. 241 en note, 245 en note et 262.
page 165 note 3 « Le premier signe qui annonça la décadence intellectuelle de la nation fut un opuscule mis au jour sous le titre de Racine et Shakespeare. L'auteur… croit traiter une question vierge et il la traite à la légère. Il a le plus grand désir de gagner sa cause, mais ne prend pas le chemin du succès, etc. » (ALFRED MICHIELS, Histoire des idées littéraires en France, Paris, Coquebert, 1842, t. II, p. 136.)
page 166 note 1 D'après Berlioz, on aurait dû emporter hors de la salle du Conservatoire la Malibran prise de convulsions (Boschot, La jeunesse, d'un romantique, Paris, Pion, 4” éd., 1906, t. I , p . 282).
page 166 note 2 Les Chouans, qui s'appelait alors Le dernier Chouan. Balzac n'adoptera la particule que deux ans plus tard.
page 166 note 3 Joué, pour la première fois, en 1821, à Berlin avec un éclatant succès.
page 166 note 4 Le 5 octobre, lecture d'Hernani; le 8, le Figaro annonce : «M. Victor Hugo vient de lire un nouveau drame à la Comédie-Française. L'ouvrage a été reçu par acclamation » ; le 17, le Globe manifeste quelque mauvaise humeur, en raison de VOthello de Vigny reçu et prêt à passer ; le 18, Hugo écrit au directeur du Globe qu'il s'efface devant Vigny. Voir Lyonnet, Les Premières de Victor Hugo, Paris, Delagrave, 1930, p. 18.
page 166 note 5 Voir le Journal manuscrit de l'acteur Joanny (rôle de Don Ruy Gomès de Silva), conservé à la bibliothèque Rondel, dont Mr Lyonnet, ouv. cité, p. 30 et 35, donne des extraits. Il fournit également, grâce à Mr Couet, bibliothécaire de la Comédie-Française, les chiffres de recette d'Hernani : 5 134 fr. 20 à la première, 4 907 fr. 80 à la dixième (le 15 mars), 3 477 fr. 50 à la vingt et unième, 1 476 fr. 45 à la trente-neuvième et dernière, le 21 novembre. Pendant ce temps, à titre de comparaison, Phèdre faisait 496 fr. 30, Le Legs et M. de Pourceaugnac 465 fr. 30, Le Cid 513 fr. 90, Iphigénie 347 fr. 10, Andromaque et L'Avare 405 fr. 90.
page 166 note 6 Mrs Trollope a publié, en 1836, à Londres, des souvenirs caustiques sur son séjour à Paris en 1835. Elle mentionne l'argot à la mode et quelques mots caractéristiques. L'un était «les jeunes gens de Paris ». « La jeune France était une autre de ces expressions cabalistiques qui laissait sous-entendu quelque chose de grand, de terrible, de volcanique, de sublime. Je dois avouer que ces deux phrases, prononcées comme elles le sont toujours, avec une mystérieuse emphase qui semble dire que ce qu'elles expriment dépasse ce qu'on entend, produisent sur moi un effet stupéfiant. » (Traduit sous le titre de Paris Romantique, par Jacques Boulenger, Fayard, 1911.)
page 167 note 1 Conversations de Coethe et d'Eckermann, 4 janvier, 29 janvier, 31 janvier, 3 mai 1827.
page 167 note 2 « Les relations de Béranger dans les dix dernières années avec Chateaubriand, avec Lamennais, et même avec Lamartine, ont été célèbres ; elles sont piquantes quand on songe au point d'où sont partis tous ces hommes. Quand je me les représente en idée tous réunis sous la tonnelle autour de l'auteur de tant de couplets narquois, j'appelle cela le Carnaval de Venise de notre littérature. » (Sainte-Beuve, Causeries du Lundi, 15 juillet 1850, éd. Garnier, 7e éd., t. II, p. 302.)
page 167 note 3 Le gendre du fondateur de l'imagerie, Jean-Charles Pellerin, était un ancien lieutenant des armées impériales qui, à son retour à Épinal, a donné une impulsion nouvelle à la maison et l'a décidément orientée vers le genre à la fois épique et politique. Les maisons d'Orléans, de Paris, etc., devant le succès de leur concurrent d'Épinal, ont suivi le mouvement avec plus ou moins de bonheur. (Renseignements oraux de Mr Saunier, spécialiste en imagerie populaire.)
page 169 note 1 Ces événements fournissent des «sujets'» plastiques : les toiles algériennes de Delacroix — ou sociaux : certains romans de Balzac. Ils sont sans action sur la puissance motrice interne de l'artiste.
page 169 note 2 Rose et Blanche, en collaboration avec J. Sandeau.
page 169 note 3 Dumas, Delacroix, Berlioz, etc.
page 169 note 4 Certains balzaciens prétendent qu'une des raisons qui ont poussé Balzac dans l'opposition « monarchique » a été l'indifférence que lui ont témoignée les pouvoirs publics au lendemain de 1830. Ils donnent comme preuve qu'il avait espéré une haute situation administrative, qu'il avait attendu qu'elle lui fût offerte et qu'il ne s'était décidé à combattre la famille d'Orléans qu'une fois toute espérance éteinte. Ceci n'a rien d'étonnant en ce qui concerne Balzac. Mais si ses résolutions politiques se manifestent par nombre d'écrits personnels (articles, préfaces, etc.), il faut insister sur le fait que rien de tel ne peut se déceler dans son oeuvre romanesque. Dédoublement de la plus haute importance entre l'homme social et l'artisan, sitôt que l'artisan est de valeur.
page 171 note 1 Hugo mettra ces journées en scène, trente ans plus tard, dans les Misérables. Le 5 juin, il écrivait le premier acte du Roi s'amuse ; le 6, dînant chez Emile Deschamps, il entendait Jules de Resseguier raconter la défense du cloître Saint-Merry. Voir Victor Hugo raconté, t. III, p. 161. — La toile de Delacroix lui a fourni en germe les personnages de son Épopée rue Saint-Denis, en particulier Gavroche, son pistolet et sa giberne
page 172 note 1 Pour le rôle joué par les polytechniciens dans les révolutions parisiennes de 1830 à 1848, consulter Pinet, Histoire de l'École Polytechnique, le Livre du Centenaire (1894), l'article de Tuffrau dans le Mercure de France du 1er décembre 1928 et la correspondance qui s'en est suivie (1er février et 15 avril 1929).
page 172 note 2 Pas plus que pour les périodes antérieures nous ne prétendons, dans cette revue rapide, décrire et expliquer, mais simplement suggérer et laisser les connaissances de chacun compléter ce que de telles suggestions comportent de lacunaire.
page 173 note 1 Le petit pamphlet de Mirecourt sur Michelet, Paris, Havard, 1857, renseigne fort bien sur ce que l'homme pouvait représenter à ses ennemis politiques.
page 173 note 2 Béranger dira : « L'abdication de Charles X a tué la chanson ».
page 174 note 1 En ce qui concerne l'Italie, par exemple, on trouverait bien des germes du fascisme contemporain et, en particulisr, de ses méthodes éducatives dans le mouvement successivement lyrique et « futuriste » qui a marqué la période 1900-1914. Voir la lettre à Mr Bedel de Mr Marinetti, « membre de l'Académie Royale d'Italie » dans un numéro des Nouvelles littéraires de décembre 1929.
page 174 note 2 On trouvera la trace de ces examens dans un gros ouvrage auquel nous aurons l'occasion de revenir : Témoins de J.-N. CRU, Paris, les Étincelles, 1929, où l'auteur passe la revue critique, au point de vue de leur témoignage, de trois cent quatre livres français écrits par des combattants de la dernière guerre.
page 175 note 1 La filiationest directe en ce que la géométrie analytique, création de Descartes, a seule permis le développement de la mécanique appliquée, comme la notion d'infiniment petit, création de Newton et de Leibnitz, a seule permis le calcul différentiel et intégral lequel est la base de toute l'électricité. Nous reviendrons d'ailleurs à loisir sur ces deux exemples si caractéristiques du modelage métaphysique de notre civilisation occidentale la plus matérielle.
page 177 note 1 Nous ne citons même pas les hommes d'action. Le néant des ouvrages d'un Clemenceau, sur un Foch, par exemple, finit par atteindre le comique.
page 177 note 2 « Je distingue les actes historiques, écrits ou gravés, qui ont pour but de conserver le souvenir d'un fait ou qui sont eux-mêmes des faits historiques : chartes, diplômes, traités, actes notariés, procès-verbaux d'assemblées, inscriptions, des actes non-historiques qui n'ont pas pour but de conserver pour l'avenir des souvenirs du passé, mais ont un but purement pratique : lois, formules juridiques, jugements, comptes, inventaires, lettres, sermons. » (G. Monod dans La Méthode dans les Sciences, Paris, Alcan, 1910, p. 375.)
page 177 note 3 En dernier lieu, Élie Faure, Les trois gouttes de sang, 1929, p. 1k : « Il peut y avoir faillite, certes, et le fait s'est certainement produit dans l'histoire ; où, et quand, nous n'en savons rien, puisque l'histoire est justement bâtie par ceux qui sont parvenus à régner sur eux-mêmes et sur les faillis, leurs voisins. »
page 178 note 1 «Combien d'actes (historiques) ont été écrits par des témoins passionnés, combien ont été rédigés avec l'intention de donner le change sur la réalité des faits 1 Combien l'histoire officielle d'une bataille, d'une négociation, par exemple, est souvent différente de l'histoire réelle ! On dit : « menteur comme une épitaphe », on pourrait dire aussi « menteur comme un livre jaune, vert ou bleu ». Que d'inscriptions, de médailles ne sont que de fastueux mensonges I » (G. Monod, ouv. cité, p. 380. — « Dans presque tout procès-verbal, il y a quelque léger mensonge sur le jour ou l'heure, sur le lieu, sur le nombre ou sur le nom des assistants…. Le caractère authentique du document contribue à faire illusion ; instinctivement on prend authentique pour synonyme de sincère. » Langlois et Seignobos, ouv. cité, p. 141.
page 178 note 2 Voir Navarre, O., Dyonisos, Paris, Klingsieck, 1895, p. 175 Google Scholar et 178.
page 178 note 3 Motif souvent repris. Le Déjeuner sur l'herbe de Manet en est une saisissante réplique inversée.
page 180 note 1 Même Berlioz n'orchestrait pas directement, et parfois n'harmonisait qu'après avoir écrit la mélodie. Au moment où il écrivait les Troyens, il disait à Adrien Barthe : « J'ai enfin terminé le récitatif de Didon ; il faut venir chez moi, je tiens à vous montrer cela ; mais je vous préviens : je n'ai pas encore trouvé les accords I » Voir Lavignac, , La musique et les musiciens, Paris, Delagrave, 16e éd., 1918, p. 530 Google Scholar.
page 180 note 2 Par exemple, la clarinette basse, introduite par Meyerbeer dans les Huguenots, en 1836, abandonnée, puis utilisée à nouveau par lui, en 1849, dans le Prophète, après qu'elle eût été améliorée par Adolphe Sax. Ce luthier a d'ailleurs eu sur l'orchestre moderne une influence considérable. Outre le saxophone, créé pour exécuter, en 1844, un sextuor spécialement écrit à cet usage par Berlioz, on lui doit une partie des cuivres en usage dans les orchestres. Voir Combarieu, , Histoire de la Musique, t. III, Paris, A. Colin, 1919, p. 181 Google Scholar,
page 182 note 1 « Avec Shakespeare et Saint-Simon, Balzac est le plus grand magasin de documents que nous ayons sur la nature humaine. Il conviendrait d'ajouter que ces documents, s'ils analysent des sentiments éternels, portent cependant, à certains égards, la marque de leur temps, et ce n'est peut-être point là une infériorité. » (Nouveaux Essais de Critique et d'Histoire, Paris, Hachette, 1865.)
page 182 note 2 « Des mémoires pour servir à l'histoire de la société de ce temps ». (Honoré de Balzac, 1906.)
page 182 note 3 Balzac, l'homme et l'oeuvre, 1905.
page 182 note 4 Balzac et ses oeuvres, 1925.
page 182 note 5 « Diesen grossartigen Reichtum der Epoche hat Balzac gesehen und gespiegelt. » (Balzac, Bonn, 1923, p. 237.)
page 182 note 6 « La Société française allait être l'historien, je ne devais être que le secrétaire. (Avant-propos à la Comédie humaine, 1842.)
page 183 note 1 Voir, sur chacun des personnages balzaciens, les notices du Répertoire de la Comédie humaine, par Cehfberr et Christophe, 2e éd., Paris, Calmann-Lévy, 1925.
page 183 note 2 « Des désastres financiers, une faillite, de louches trafics de créances, des spéculations sur les terrains ou sur la rente qui se chiffrent par des millions de bénéfices ; une danse de millions, perdus, retrouvés, multipliés…. (Le Breton, Ouv. cité, p. 193.)
page 183 note 3 L'édition originale indiquait 20 millions. Voir lettre à Balzac de Zulma Carraud, du 8 février 1834, publiée par M’ Bouteron dans la Revue des Deux-Mondes, 1°’ avril 1923, p. 670 : « Reste Grandet, c'est lui qui n'est pas vrai. D'abord il est trop riche : en France, aucune épargne, aucune avarice ne peuvent amener, en vingt ans, en cinquante, à une pareille fortune. Il n'y a que la fortune de crédit qui va à tant de millions ; la fortune positive ne le peut, à moins qu'elle ne soit héréditaire, et dans un pays où l'hérédité égale n'existe pas. Vous n'avez pas eu de type réel pour cela. Puis, il est impossible à un homme d'accaparer autant d'or monnayé en France, où il y en a si peu, et surtout de l'accaparer en secret, ce serait une révolution financière qui mettrait le trouble partout, et dans le commerce, et dans l'administration. »
page 184 note 1 A la lettre de Zulma Carraud, Balzac répond : « Je ne puis rien dire de vos critiques, si ce n'est que les faits sont contre vous. A Tours, il y a un épicier en boutique qui a 8 millions ; M. Eynard, simple colporteur, en a 20 et a eu 13 millions d'or chez lui ; il les a placés en 1814 sur le grand livre à 56 fr., et s'en est fait 20. » Mais il faut croire que ces affirmations n'annulent pas le doute produit en lui par les réserves de Mme Carraud, puisqu'il ajoute aussitôt : « Néanmoins, dans la prochaine édition, je baisserai de 6 millions la fortune de Grandet. » (Bouteron, article cité, p. 674.) On a vu qu'il ne la baissera que de 3 millions. Sa soeur, Laure Surville, lui avait fait des critiques du même genre. Balzac lui répond, avec plus de vivacité : « Ah ! il y a trop de millions dans Eugénie Grandet ? Mais, bête, puisque l'histoire est vraie, veux-tu que je fasse mieux que la vérité ? » (Correspondance, t. I, p. 261.) Il fait sans doute allusion au modèle de Grandet, dont une plaquette récente de Mr Serval, Maurice, Autour d'Eugénie Grandet, Champion, 1924 Google Scholar, permet l'identification décisive. Jean Nivelleau, citoyen de Saumur, s'y est marié à 30 ans en 1797, et y exerce la profession de banquier avant de se borner à la gestion de ses biens immobiliers. En 1807, il n'est pas encore très fortuné ; le citoyen le plus imposé du Maine-et-Loire, Mr de Contades, domicilié à Angers, dispose tout juste d'un million. Au décès de Nivelleau, en 1847, c'est-à-dire quatorze ans après la publication à'Eugénie Grandet, l'estimation de sa fortune se monte à“l 100 000 francs en argent et valeurs mobilières ainsi qu'à 1 100O00 francs en immeubles, terres, bois, etc. Parmi les immeubles figure le château de Montreuil-Bellay qu'il a acquis en 1822 _et qui est le château de Froidfond du père Grandet. Mais comme nous sommes loin des 17 millions que Balzac lui attribue 1
page 184 note 2 Reproduite par Lovenjoul, dans Histoire des OEuvres de Balzac, 2e éd., Paris, Calmann-Lévy, 1886, p. 59 Google Scholar.
page 185 note 1 De Lovenjoul, S., Notules sur Honoré de Balzac, Paris, Techener, 1894 Google Scholar. Réimprimé, dans Une page perdue de H. de Balzac, Ollendorf, 1903 Google Scholar. Il s'agit d'observations inscrites par Auguste Fessard en marge de son exemplaire de la biographie rédigée par Laure Surville. Signalons pourtant un ouvrage des plus intéressants, Balzac Homme d'Affaires, Champion, 1930, où M” René Bouvier dresse le bilan comptable de la faillite Birotteau, établit, chiffres en mains, l'Actif et le Passif et discute chacun des postes au moyen des incidents romanesques qui lui ont donné naissance. Cette très curieuse exégèse commerciale et financière (p. 61 à 86) ne comporte cependant pas de critique comparative avec les conditions du négoce à l'époque où se passe l'action de César Birotteau.
page 185 note 2 Ajoutons que, pour Balzac, la question est d'autant plus aisée que les travaux critiques ont été plus nombreux et mieux conduits. Étay_é d'un côté par l'édition de Mr Bouteron et Longnon, aux notes précises et sagaces (trente-sept volumes parus, éd. Conard, Paris), de l'autre par une bibliographie dont il trouvera les éléments dans A Balzac bibliography de Mr William H. Royce (Chicago University Press, 1929, Index, id. 1930), il semble que l'historien puisse s'avancer hardiment avec Balzac pour guide.