Published online by Cambridge University Press: 21 August 2012
The following remarks are not addressed to specialists, but to those Europeans and Africans working in Africa who have for professional reasons an interest in getting to know the native better and, if possible, in making this knowledge available to a wider circle. This applies pre-eminently to missionaries. They, more than any other body of men, have an interest in studying the people among whom they work. It is their aim to transform the inner life of the tribe and of the individual. They are co-operating in creating a new religious, moral, and often social order. Only those who know the traditional environment of the native have the opportunity and the right of effecting such a transformation, as they are thus in a position to forge links between the old and the new, and in consequence will make the new ideas develop naturally from the old ways of thought. Old traditions must not be pushed on one side and ignored, on the contrary they should be carefully studied to see if there is not embedded in them something that can be incorporated in the new order, or something that has to be transformed.
OBSERVATIONS ANTHROPOLOGIQUES FAITES PAR LES MISSIONNAIRES
Cet article a pour but de fournir aux personnes qui ne sont pas spécialistes des indications utiles en vue d'effectuer sur place des observations anthropologiques. Il s'adresse en particulier aux missionnaires appelés par leurs fonctions à demeurer longtemps dans la même tribu, à en parler la langue, à entrer en contact avec la vie sociale des indigènes, à connaître leur culture intellectuelle. Les observations seront concentrées sur un district particulier dont on fournira le nom, on mentionnera également la qualité de l'informateur, ainsi que les noms indigènes de tous les phénomènes décrits, de manière à éviter l'emploi d'expressions vagues comme ‘animisme’ ou ‘fétichisme’. Dans ce travail, les indigènes pourront être d'un grand secours en décrivant dans des textes notés dans leur langue les faits ethnographiques, les traditions, les mœurs, les usages, qui, la plupart du temps, fourniront à l'Européen l'occasion de se documenter plus amplement. Ces textes auront par ailleurs une grande valeur linguistique. On fera raconter ou écrire à des viellards l'histoire de leur vie, on recueillera des observations remarquables en étudiant les actes juridiques, les contestations devant les tribunaux, en faisant noter ces dernières par un indigèane de confiance.
Quelque importante que soit cette documentation, les observations directes et les recherches des Européens ne le sont pas moins, à la condition, bien entendu, qu'ils sachent trouver des informateurs convenables, avertis et sur lesquels on peut compter. Un seul témoignage est insuffisant, il faut en recueillir plusieurs de façon àéviter la notation de faits ayant un caractère individuel. L'indigène doit sentir qu'il peut parler librement et qu'on attache une importance égale à toutes ses indications. On évitera autant que possible les questions directes, l'enquête prendra la forme d'un entretien libre sans que l'indigène interrogé soit jamais obligé d'aborder des sujets sur lesquels il ne veut ou ne peut fournir de renseignements. II est capital que l'indigène s'intéresse à la recherche, il y a intérêt à se procurer des collaborateurs avec lesquels on peut longuement discuter la question et obtenir des éclaircissements nets. Par ailleurs, l'Européen saisira toutes les occasions d'observer directement au cours de ses visites, promenades, voyages. Il aura toujours avec lui du papier de façon à pouvoir prendre des notes sur place. Certains phénomènes importants comme les sacrifices, les enterrements etc. sont à observer et à décrire fidèlement, ainsi que les faits relatifs à l'existence de certaines personnes, esdaves, femmes, chefs etc., qui sont à exposer en détail de la naissance à la mort. Plus importantes encore que les phénomènes extérieurs sont les influences que subissent l'individu et la société. Que représentent dans la vie personnelle le sentiment religieux, la prière, le sacrifice, le culte des ancêtres, la famille, la vie tribale, l'art? Pour tout cela il est nécessaire de recueillir des témoignages directs que seul peut obtenir un Européen possédant la confiance des indigènes.
La documentation recueillie sera mise en ordre autant que possible chaque jour d'après un plan établi. On pourra ainsi se rendre compte de ce qui manque encore et envisager un complément de documentation s'il y a lieu. L'étude d'une bonne monographie ethnologique ou d'instructions scientifiques détaillées poursuivie en même temps rendra d'excellents services. Le but du travail est toujours d'opérer une synthèse de la vie indigène dans toutes ses manifestations extérieures, mais lorsque cela est impossible on n'aura pas moins apporté à la science une contribution de grande valeur en lui fournissant des études partielles consciencieuses et bien documentées.
page 164 note 1 It is hardly necessary to point out that other Europeans in Africa, particularly those in Government service, take part with great success in the work of anthropological research. In many directions they are in advance of the missionary. The special object of this article, however, is to show what the missionary can do in his own special field.
page 166 note 1 Life of a South African Tribe. London: Macmillan & Co. 2nd edition, 1927.Google Scholar
page 166 note 2 The Ila-speaking Peoples of Northern Rhodesia. London: Macmillan & Co. 1920.Google Scholar
page 166 note 3 The Baganda; an Account of their Native Customs and Beliefs. London: Macmillan & Co. 1911.Google Scholar
page 166 note 4 Les Bambara, lew vie psychique, éthique, sociale, religieuse. Paris: A. Picard. 1911.Google Scholar
page 166 note 5 ‘Religion der Schilluk’. Anthropos, VI, 120–31. 1911.Google Scholar
page 166 note 6 Die Ewe-Stämme; material zur Kunde des Ewe-volkes in Deutsch-Togo. Berlin: D. Reimer. 1906.Google Scholar