Published online by Cambridge University Press: 05 November 2019
The Kenyan government's long-term development strategy, Vision 2030, has emphasized infrastructural investments, which it believes will lead to sustained economic growth. The government has appealed to China to fund large-scale projects in the transport sector, and as a consequence of this, construction firms from China have emerged as significant employers in the country. While the Kenyan government contends with the ongoing burden of youth unemployment, it must also reconcile the ambiguities of China's role in Africa and its implications for the labour market. This article examines two Chinese-built infrastructure projects in Kenya and their intersection with several issues involving migrant labour and local rumours of Chinese prisoners, as well as the state's vision for industrialization and youth employment. Kenyans utilize both online and interpersonal channels of discourse to critique present-day employment practices in the transport sector, and it is argued that these counter-channels of discourse represent a particular articulation of knowledge used by Kenyans to construct meaning and interpret ambiguous situations. Through a theoretical analysis of rumour, this article illustrates how ordinary Kenyans are pooling their intellectual resources to understand Sino-Kenyan labour relations in the absence of transparency and participatory government processes in the infrastructure sector.
La stratégie de développement à long terme du gouvernement kenyan, Vision 2030, privilégie l'investissement d'infrastructure, le considérant comme un moteur de croissance économique durable. Le gouvernement a demandé à la Chine de financer des grands projets dans le secteur des transports, avec pour conséquence l’émergence d'entreprises de construction chinoises parmi les principaux employeurs dans le pays. À l'heure où le gouvernement kenyan est confronté à un taux élevé de chômage des jeunes, il doit aussi concilier les ambiguïtés du rôle de la Chine en Afrique et ses implications pour le marché du travail. Cet article examine deux projets d'infrastructure construits par les Chinois au Kenya et leur intersection avec plusieurs affaires impliquant des travailleurs migrants et des rumeurs locales de prisonniers chinois, ainsi que la vision de l’État en matière d'industrialisation et d'emploi des jeunes. Les Kenyans utilisent des canaux de discours en ligne et interpersonnels pour critiquer les pratiques actuelles en matière d'emploi dans le secteur des transports, et l'article soutient que ces contre-canaux de discours représentent une articulation particulière de la connaissance utilisée par les Kenyans pour construire du sens et interpréter des situations ambiguës. À travers une analyse théorique de la rumeur, cet article illustre comment les Kenyans ordinaires mettent en commun leurs ressources intellectuelles pour comprendre les relations du travail sino-kenyanes en l'absence de transparence et de processus gouvernementaux participatifs dans le secteur infrastructurel.