Published online by Cambridge University Press: 23 January 2012
This paper had its genesis in the recent thoughtful and stimulating article by Robin Horton, on African conversion; the core of his argument is summarized below. Horton's evidence is chiefly drawn from Christian African experience, though he seeks to generalize from it for both Islam and Christianity. My specific purpose here is to look more closely at the phenomenon of Muslim conversion, and to see what light this may throw on Horton's argument. In particular, he has, I think, over-estimated the survival, admittedly in considerably developed forms, of original African elements of religion; and more important, has under-estimated the willingness and ability of Africans to make even rigorous Islam and Christianity their own. My other, general, purpose is to suggest that such Muslim/Christian comparisons may considerably enlarge our perspectives upon black Africa. The comparative approach is extended further, I hope not rashly, with brief considerations of conversion in the ancient world, and of the effects of literacy.
NOUVEL EXAMEN DES CONVERSIONS
Cet article commente la ‘conversion africaine’ d'Horton. Mon but principal est d'éprouver sa théorie fondée principalement sur l'expérience chrétienne, a l'encontre des preuves historiques concernant les conversions à l'Islamisme en Afrique noire. Ce test suggère que l'impact des nouvelles religions peut avoir été plus grand qu'Horton ne l'admet. Les possibilités d'établir des comparaisons Islamisme/Christianisme à ce sujet et à d'autres sont considérables dans les études africaines et constituent un champ d'attraction pour des recherches ultérieures. Des aperçus valables dans l'évolution religieuse en Afrique peuvent aussi, très probablement, être tirés de la théologie contemporaine.
Le développement de l'Islam en Afrique noire peut, en parlant très largement, être divisé en trois stades: la période d'isolement au cours de laquelle la foi appartient à des étrangers ou des immigrants; la période de fusion, lorsque une population bien localisée commence à se convertir, mais apporte avec elle un résidu, souvent considérable, de pratiques et de croyances paīennes; et la réforme, réaction contre cette période de fusion et en faveur d'une pureté islamique restaurée. Le processus n'a pas commencé partout en même temps, ni progressé partout à la même vitesse, si bien que des exemples des trois stades peuvent être trouvés côte à côte pour une periode donnee.
En période de fusion, la fidélité des musulmans envers leur foi peut être comparée avec ce que Nock, parlant du commencement de l'ère chrétienne en Méditerrannée orientale, appelle l'adhésion. Le recours à la religion est ressenti de telle sorte que le peuple l'adopte, mais sans reconnaître son droit à une soumission exclusive. Parallèlement à l'adhésion, Nock met en contraste la conversion, changement plus radical en vue d'une fidélité exlusive. La conversion peut être opérée d'une religion (ou d'aucune) à une autre, ou — à l'intérieur d'une même religion—d'un faible engagement à un engagement plus marqué. Ce dernier a été l'objet de nombreux mouvements réformistes de l'Islam en Afrique noire, qui commencent souvent en faisant appel nommément à des personnalités musulmanes.
L'éducation et la littérature ont joué un grand rôle en soutenant l'orthodoxie islamique durant les périodes de fusion, et en encourageant l'émergence de mouvements réformistes. Si l'on compare la situation de l'Islamisme en Afrique noire avec les hypothèses suggérées par Goody et Watt concernant les effets de la littérature, on peut voir qu'une information similaire s'est développée au sujet des différences entre le passé et le présent. Mais, alors que la littérature grecque a condamné le passé en faveur du présent, la littérature islamique en Afrique noire a condamné le présent afin de renouveler le passé.
Si l'on compare combien fut longue la période nécessaire au développement de l'Islamisme en Afrique noire en regard de l'histoire plus brève qu'y connut l'implantation du Christianisme, il est évident que c'est dû à la longue période de fusion inhérente à celle de l'Islamisme, fusion qui n'est pas obligatoirement requise dans le Christianisme. Dans un sens, cependant, les Chrétiens séparatistes ont les mêmes préoccupations que les musulmans en période de fusion.