Published online by Cambridge University Press: 07 December 2011
In Kinshasa thousands of prophetical churches of the Holy Spirit, particularly those in the Koongo area, fill in the ethical gap left, according to the people, by the marginalisation of traditional authority in the city, as well as the failure of civilisationist ‘white’ models, such as the collapse of public health and education sectors, and the dissolution of the State party. Confronted with economic collapse and miserable conditions in urban areas, these charismatic healing churches deconstruct the colonial and missionary heritage that ‘invented Africa’ in a white mirror, and the evolutionist utopia relating to modern progress. The dogmatic use that they make of biblical texts, their immoderate liturgy, and above all their ostentatious healing rituals parody and ridicule people's experience of post-colonial state constraints, the dichotomisation of the society operated by Christian conversion, and postcolonial mirrors opposing modernity and reactionary tradition, Christian values and pagan life. Healing churches deconstruct the daily seduction of the town folk by hedonistic ideals of capitalist consumption and Northern television channels which control the world. The Holy Spirit, as a substitute for the ancestral spirit, expresses itself in an heterodox manner and with multiple voices in the shape of glossolalia, dreams, and trance. During these very intense celebrations these communities, through the spirit, remobilise and, in particular, reinforce interpersonal links woven through the care of the body and from the mother within the matrifocal community or the matri-centered villagisation operating in the city. Here, in the daily quest for survival, people reassert their sense of criticism and community in the face of the fragments of state and tribal structures as well as their desire for moral integrity and sharing. And, above all, in this process of villagisation, healing churches recycle as symbolic capital the so-called forces of western imperialism, and particularly those which come from written material and electronics: the Bible, money, television, and satellite communication.
À Kinshasa, les centaines d'églises prophétiques du saint-esprit, en particulier en milieu Koongo, comblent le vide éthique laissé, à l'avis du peuple, par la marginalisation en ville de l'autorité traditionnelle, ainsi que par la faillité des modèles civilisationnels “blancs” tels l'effondrement des secteurs de santé publique et d'enseignement, ainsi que la dissolution du parti-état. Confrontées avec la débâcle économique et l'existence misérable des milieux urbains, ces églises charismatiques de guérison déconstruisent l'héritage colonial et missionnaire qui “inventa l'Afrique” dans le miroir blanc et face à l'utopie évolutionniste relative au progrès moderne. L'usage dogmatique qu'elles font des textes bibliques, leur liturgie immodérée, et surtout leurs rites de guérison ostentatoires parodient et toument en dérision l'expérience qu'a le peuple des contraintes de l'État (post)colonial, de la dichotomisation de la société opérée par la conversion chrétienne et par les miroirs (post)coloniaux opposant modernité et tradition rétrograde, valeurs chrétiennes et vie païenne. Les églises de guérison déconstruisent la séduction quotidienne, que les idéaux hédonistes de consommation capitalistes et des chaînes de télévision du Nord qui quadrillent le monde exercent sur le citadin. L'esprit saint, se substituant à l'esprit ancestral, s'exprime de façon hétérodoxe et à voix plurielles sous forme de glossolalie, de rêve et de trance. Dans leurs célébrations très intenses, ces communautés en l'esprit remobilisent et renforcent en particulier des liens interpersonnels tissés à travers les soins du corps et à partir de la mère au sein de la commune matrifocale ou de la villagisation matricentrée s'opérant en ville. Ici, dans la quête quotidienne de survie les gens réaffirment leur sens critique et communautaire face aux débris des structures tribales et étatiques, tout comme leur désir de probité morale et de partage. Et, surtout, dans ce processus de villagisation, les églises de guérison recyclent en capital symbolique les prétendues forces de l'impérialisme occidental, et en particulier celles qui émanent de l'écrit et de l'électronique: la bible, l'argent, la télévision, la communication par satellite.