Published online by Cambridge University Press: 21 August 2012
Few of the secrets that Africa still holds from us to-day have, I think, such an absorbing interest as the problem of Bantu in its relation to the neighbouring families and types of speech. Taking the continent of Africa as a whole, we find on the one hand the huge, yet marvellously homogeneous and compact body of the Bantu languages, clear-cut in structure, simple and transparent in phonology, and, at the back of much apparent diversity, exceptionally uniform in vocabulary. On the other hand there are in Africa numerous other languages of various type, which differ so much amongst each other that they have not yet been brought under any but the very broadest of classifications. The essential points of these are as follows.
ETHNOGRAPHIE DE LA PREMIÈRE ÉPOQUE BANTOUE AU POINT DE VUE LINGUISTIQUE
La relation entre le bantou et les autres groupes linguistiques que nous rencontrons sur le Continent noir est un des problèmes les plus intéressants de l'Afrique. Les autres families linguistiques ne présentent pas une apparence aussi uniforme que le bantou, et nous sommes encore si peu éclairés au sujet de leur origine et leur histoire première, qu'elles ne jettent que peu de lumière sur nos problèmes bantous. L'ethnographie et l'anthropologie, auxquelles le philologue ferait appel pour en obtenir la confirmation de ses théories, ne sont que d'un médiocre secours. Tandis que l'uniformité du groupe bantou nous fait croire à l'existence d'une langue bantoue originelle, rien, dans l'anthropologie des peuples parlant ces langues, n'atteste cette supposition. Il n'y a pas de race bantoue, dans le sens anthropologique. Cependant il doit y avoir eu un peuple bantou originel, au sujet duquel nous aimerions avoir quelques détails.
L'auteur propose d'examiner le vocabulaire bantou, afin d'y rechercher les indications de nature ethnologique, concernant les peuples primitifs, ainsi qu'on le fit à l'égard des peuples de l'Europe. Il est dair que le vocabulaire d'un peuple dénote son genre de vie, le caractère de son environnement et la qualité de sa culture. Il va de soi que c'est à la philologie comparative qu'incombe la tâche de reconstruire cette langue mère, mais, une fois cette tâche accomplie, l'ethnographe en tirera de précieux renseignements. Dans le bantou, nous connaissons déjà un grand nombre de racines qui ont dû être en usage dès les temps les plus reculés, quelques-unes d'entre elles constituent une évidence de réelle valeur.
Prenons d'abord les noms d'animaux, dont il existe un grand nombre de racines. Ceux-ci malheureusement ne prouvent pas grand' chose, puisque les animaux se rencontrent sur presque toute l'étendue du continent, et que les noms sont souvent appliqués de façon confuse. A l'égard de la théorie que le bantou est venu d'Asie, nous observons cependant qu'il y a une uniformité marquée en ce qui concerne les animaux de grande taille, tels que l'éléphant, l'hippopotame, le rhinocéros, la girafe et aussi la pintade. Ceci, au moins, semblerait indiquer que la premiére période bantoue doit être placée en Afrique.
Une des questions les plus intéressantes est celle de savoir quelle était la culture de ce peuple d'origine. Faisaient-ils exclusivement de l'élevage de bétail? Il y a certainement une racine extrêmement répandue, dénotant le bétail. D'autres racines, comme celles des mots pour chèvre, porc, chien, ne signifient rien, car les gens de vie sédentaire se servent, eux aussi, de ces animaux.
N'étaient-ils pas plutôt des agriculteurs, vivant des produits de la terre? Ici encore, nous trouvons la racine lima très répandue, voulant dire: cultiver la terre. Il y a une indication semblable, de plus de valeur encore. Tandis que lima ne signifiait peut-être que ‘creuser’, la racine kjakula, ‘sarcler’, dénote cette part essentielle de l'agriculture, dont le cultivateur seul s'occupe, et non pas le pasteur nomade, ni le chasseur errant qui creuse le sol pour en extraire des racines. Ce mot apparaît d'un bout à l'autre de la région bantoue. En dehors de ces indications nous ne sommes pas encore dans une position nous permettant de tirer des conclusions des mots: millet et graine, des verbes: semer et récolter. Il semblerait que l'évidence signale parmi les anciens Bantous des conditions tout-à-fait pareilles à celles que nous trouvons aujourd'hui, à savoir, qu'ils etaient plutot des cultivateurs à la houe, menant une vie assez sédentaire, tout en s'entendant fort bien aux soins d'animaux domestiques et plus particulièrement aux soins du bétail.
Une autre indication paraît utile. La racine fort répandue, ɣaṅgja, que nous retrouvons sous diverses formes de nos jours, ainsi: Nyassa, Nyanza, etc., semble signifier ‘lac’ et non ‘rivière’ ou ‘mex’. Ceci pourrait peut-être nous amener à croire que le peuple bantou vivait une fois dans la région des grands lacs de l'Afrique orientale, parce qu'il n'y a pas beaucoup de lacs dans les autres parties du continent. Cette supposition s'appuie aussi sur la présence générale des racines ato ‘bateau’ et kapî, ‘pagaie’. Toutes deux semblent indiquer que ces peuples habitaient une fois une contrée, où la pagaie jouait un rôle important, sinon indispensable.
Ceci encore prouve que la période où nous mettons le bantou d'origine, c.-à-d. la phase de laquelle sont dérivées les langues actuelles, ne peut guère appartenir à un passé très lointain, puisque ces peuples sont familiers, d'une part avec le bétail, de l'autre avec la culture à la houe, enfin avec le canotage, auquel un peuple pastoral ne se mettrait point facilement. L'origine hétérogène de ces peuples soupçonnées pour des raisons anthropologiques, se confirme done par les données ethnographiques contenues dans le langage.
page 31 note 1 Ancient Egyptian is too complicated a question to be dealt with in this essay.
page 31 note 2 See Westermann, , Die Sudansprachen, Hamburg, 1911Google Scholar.
page 31 note 3 See Meinhof, , Die Sprachen der Hamiten, Hamburg, 1912Google Scholar.
page 32 note 1 Meinhof, , ‘Sprachstudien im ägyptischen Sudan’, Zeitschr. f. Koloniahpr., vol. vi, vii.Google Scholar
page 32 note 2 Delafosse, , ‘Classes nominales en Wolof’, Festschrift Meinhof, pp. 29–44Google Scholar.
page 32 note 3 Westermann, , Die Sprache der Guang, Berlin, 1922Google Scholar.
page 32 note 4 Cf. Westermann, , Die westlichen Sudansprachen, Berlin, 1927CrossRefGoogle Scholar.
page 32 note 5 Klingenheben, , ‘Die Präfix-klassen des Ful’, Zeitschriftf. Eingeborenenspr., vol. xivGoogle Scholar.
page 33 note 1 The Berbers are held by some to be of still another race. This does not greatly affect our argument.
page 33 note 2 Cf. v. Luschan's essay in Meinhof, , Die Sprachen der Hamiten, Hamburg, 1912Google Scholar.
page 34 note 1 To the Egyptians and Berbers we have already referred.
page 34 note 2 See Meek, , The Northern Tribes of Nigeria, Oxford, 1925, vol. i, pp. 94 seqGoogle Scholar.
page 34 note 3 For an illustration of the various mixtures that may be met with in East Africa for instance, we refer, amon g others, to Ried, , Zur Anthropologie des abflusslosen Rumpfschollenlandes im nordöstlichen Ostafrika, Hamburg, 1915, P. 201CrossRefGoogle Scholar. Further reference to the extensive anthropological literature is unnecessary.
page 35 note 1 This people may or may not have been of mixed descent, as we have seen. As for the language, that there is Sudanic in it I have no doubt, but I have not been able to convince myself that there is as much of it as Meinhof (cf. Lautlehre der Bantusprachen, Berlin, 1910, p. 18)Google Scholar is inclined to think.
page 36 note 1 Ur-Bantu is the term first used by Meinhof, (Grundriss einer Lautlehre der Bantusprachen, Berlin, 1910)Google Scholar for the hypothetical proto-form as reconstructed by himself through comparison of modern Bantu languages. As it is the most convenient name, and can hardly be unfamiliar to any Bantu student, we have no hesitation in using it here.
page 36 note 2 See Bourquin, , Neue Ur-Bantu Wortstämme, Hamburg, 1923Google Scholar. The evidence of roots must of course always be used with discretion. Struck (in Anthropos, vol. vi, p. 985) very rightly requires that a distinction be drawn between those roots that occur in South and East Africa only, and those that are found in the North-Western languages also, as the latter seem to be divided from the rest by considerable differences.
page 37 note 1 Whether a root is old or not is decided mainly on phonological grounds. This is sometimes quite easy, but may also be the very reverse. Cf. Bourquin, p. 176, vata ‘duck’ which is from the Arabic.
page 38 note 1 The Ur-Bantu roots mentioned here, except those marked by an asterisk, are to be found in Bourquin, , Neue Ur-Bantu Wortstämme, Hamburg, 1923Google Scholar. The orthography is retained, except that the ‘alte Mischlaute’ are, for typographical reasons, written kj, tj, yj, ngj.
page 39 note 1 The fact that there are elephants in India need hardly disturb us here.
page 41 note 1 Whence Xosa igusha ‘sheep’.
page 41 note 2 -kama originally meant ‘to squeeze’, and ‘to milk’ is a later, more specialized meaning.
page 41 note 3 Cf. Meinhof, , Die Religionen der Afrikaner in ihrem Zusammenhang mitdem Wirtschaftsleben, Oslo, 1926, pp. 71 sqGoogle Scholar.
page 41 note 4 Comparative Grammar of Bantu and Semi-Bantu Languages, Oxford, 1919, vol. i, pp. 22, 25Google Scholar.
page 42 note 1 See Ellenberger, , History of the BasutoGoogle Scholar.
page 42 note 2 See Brauer, , Züge aus der Religion der Herero, Leipzig, 1925Google Scholar.
page 44 note 1 Cf. Bourquin, p. 112.
page 45 note 1 Copper, which is not nearly so well known, need not be considered.