Published online by Cambridge University Press: 23 January 2012
For many social anthropologists the problem of divine kingship was solved in 1948 when Professor Evans-Pritchard, in a well-known Frazer Lecture, put a respectably structural interpretation on the facts of the Shilluk case. Divine kingship in Africa was rather an embarrassment because the central tenet of its doctrine—that the king must be killed when he fell sick or grew senile—was usually beyond empirical verification. There was also perhaps some reluctance to accept the explanatory theories of Sir J. G. Frazer when in so many other respects his authority had long since been overthrown. In a single essay Evans-Pritchard appeared to have effectively slain both the problem and its discoverer. Such problems and such intellectual kings, however, have a way of rising from the dead. In this paper I resuscitate in part Frazer's theory of divine kingship and try to show that it illuminates important aspects of the problem which are ignored by the structuralist interpretation. With reference to a single example of divine kingship, that of the Jukun of Northern Nigeria, I utilize two familiar conceptual distinctions—person/office and political/ritual. Complementary to these, and perhaps even more analytically fruitful, is the man-god dichotomy which was one of Frazer's main preoccupations.
LA ROYAUTÉ DIVINE CHEZ LES JUKUN: RECONSIDÉRATION DE QUELQUES THÉORIES
La première partie de cet article concerne certains des problèmes théoriques que pose l'interprétation de cette institution africaine si répandue, la royauté divine. Ce terme y est redéfini d'après la terminologie frazérienne et, en conséquence, se rapporte essentiellement à un système idéologique dont le principe central est que le monarque divin n'a pas le droit de mourir de mort naturelle. Les plus importants aspects de l'interprétation ‘structuraliste’ telle qu'elle a été soutenue par le Professeur Evans-Pritchard dans son fameux travail sur les Shilluk, sont examinés et critiqués brièvement.
La royauté chez les Jukun Wukari du Nigéria du Nord, exemple classique de la royauté divine selon Frazer, est choisie comme sujet particulier d'étude. Dans la seconde partie de l'article est examinée la signification politique de la royauté jukun. Bien que les données sur les pouvoirs du roi, le schéma de la compétition politique pour le trône et, de facto, sur le régicide soient incomplètes et parfois confuses, il est possible de conclure que le régicide chez les Jukun n'était pas un acte purement politique ayant des répercussions sur des relations structurales telle que l'opposition des groupes de la postérité royale. Dans la mesure où l'exécution du roi jukun peut être imputée à des motifs politiques, ces derniers ne suffisent pas à expliquer l'existence de la coutume avec son accompagnement de croyances et ses ramifications cosmologiques.
Les aspects rituel et cosmologique de la royauté jukun sont, à la suite, passés en revue. La distinction sociologique habituelle entre la personne et l'office s'est avérée valable pour l'interprétation des rites de passage du roi. D'ailleurs, les Jukun eux-mêmes semblent établir une distinction parallele entre le roi en tant qu'homme et le roi en tant que dieu. Cette doctrine de la nature dualiste du roi ouvre un aperçu considérable sur l'ensemble des croyances et des pratiques (en particulier l'association mystique du roi avec les récoltes et le régicide cérémoniel) qui constituent la royauté divine selon Frazer.
En conclusion, le régicide chez les Jukun était, à l'origine, plutôt un impératif rituel avec des implications politiques qu'une action politique basée sur un rituel ou une idéologie.