Published online by Cambridge University Press: 23 January 2012
In June 1931, Daniel Odindo, chief of Asembo, resigned after seventeen years in office. Asembo was one of over twenty locations or chiefdoms through which the Luo were ruled by the colonial administration of Kenya; its population was no more than 20,000; it was over thirty miles from the Central Nyanza district headquarters at Kisumu; there was no mission station in the location. It possessed several bush schools, some small trading centres, a few acres of cotton, and a fishing harbour on Lake Victoria. Asembo was a backwater. But there were many parties to the dispute over the succession to Odindo. One of these was Archdeacon Owen, the local head of the Church Missionary Society (CMS) who lived at Maseno, thirty-five miles away in the Maragoli Hills which overlook Kisumu. Owen was a churchman who saw his vocation in bringing political and social as much as spiritual welfare, and was deeply conscious of the missionary's dependence upon the confidence of his African flock. His white supporters in his many political campaigns were more often to be found in England than in Kenya. One of these was Norman Leys, now retired from the Colonial medical service, the first well-informed critic of the Kenya situation and with access to the Labour Party. Leys thought that the Asembo case—then being pursued through the Colony's courts—might ‘prove to be the turning point in Kenya history and [might] become one of the famous trials of the world’. It was ‘perfectly terrific’. He believed he ‘could make a damned good book out of it’ but was thankful that Owen did not want him to take up the issue in England. ‘As well might an unknown medical practitioner in some French village have tried to get his country to undo the wrong done Dreyfus.’ But there was perhaps some hope that the Home Committee of the CMS might come to Owen's aid, for ‘the wizard-chief [Odindo's appointed successor] is obviously out to persecute the church’.
DU CAS DE JASON GOR ET DE QUATORZE AUTRES CAS
Cette étude d'un litige autour d'une succession luo en 1931 montre comment une crise d'importance mineure sur le plan local peut mettre en relief de multiples variantes de la situation coloniale: la nature changeante du pouvoir, le conflit des générations, exprimé dans ce cas comme un conflit entre de jeunes chrétiens et leurs aînés non-chrétiens du tribunal judiciaire: les rapports entre l'église missionnaire et l'état colonial; les différences de conceptions des publics africains auxquelles missionnaires et administrateurs étaient sensibles; enfin, les relations entre les pouvoirs exécutif et judiciaire.
En ce qui concerne la nature du pouvoir luo précolonial, il n'est pas possible de géneraliser. Ce pouvoir semble s'être institutionalisé le plus fortement dans les régions du pays luo où les populations étaient d'origine hétérogène, là où l'adoption de l'agriculture sédentaire était très avancée, ou là où il existait une forte competition pour l'usage des pâturages et des terres arables. Le groupe luo à Asembo était d'origine diverse et il existait une certaine pression externe venant des chefferies voisines.
Un fort pouvoir asembo semble avoir été établi des le début de l'époque coloniale en 1898. La politique des Asembo était dominée par le clan kale qui avait fourni les sept chefs des Asembo. Le plus important sous-clan de Kale, Kakia, etait considéré avec jalousie par les autres sous-clans, Kabondo, Kanyakala et Kolal. En outre, Kakia était lui-même divisé entre ses deux lignages dominants, Kochola et Katieno; leur antagonisme mutuel fut à l'origine de la crise de succession de 1931.
L'histoire raconte comment le recrutement du pouvoir chez les Asembo avait changé avec le temps. Oracha (Kolal), le premier chef, mourut avant le règne des Britanniques. Il devait sa position à son succès en tant que magicien de guerre et devin. Son successeur Adhola (Kochola) acquit le pouvoir à cause de sa richesse due à des razzias sur le bétail; il avait une bonne réputation de magicien en tant qu'élève d'Oracha, mais il sollicita également des Britanniques la confirmation de ses fonctions. Il assurait ce soutien en fournissant la main d'œuvre et la nourriture pour aider à la construction des chemins de fer. Il envoya son fils Odindo à la première école de missionnaires de la région. Lors de la démission d'Adhola, Odindo acquit l'aide des Britanniques grâce à. son éducation, mais il ne parvint à maintenir son pouvoir que par la crainte populaire des pouvoirs magiques de son pére. Adhola mourut en 1931; Odindo démissionna à ce moment, pour échapper à une accusation d'avoir détourné des fonds publics.
Sa succession était disputée entre Owuor (Katieno), riche commerçant et sorcier, réputé avoir causé la mort d'Adhola, et Crispo Nyambok (Kanyigoro) qui était soutenu par Odindo et les ‘teachers’ des missions. Les Britanniques nommèrent Owuor, dans des circonstances qui impliquèrent par la suite la participation des élites de l'église et de l'état coloniaux. L'opposition contre Owuor obtint sa démission sous prétexte de sorcellerie quelques années plus tard. Son successeur Okode (Kochola) était le frère d'Odindo. D'abord employé au commissariat du district, il acquit le pouvoir grâce à l'aide des Britanniques; il existe toutefois une croyance très répandue que, à l'instar de son père Adola, il mourut victime de la sorcellerie de ses ennemis. Jason Gor (Kabondo), instituteur et leader dans le litige de 1931, fut élu après lui. Lui aussi régnait en tant que fonctionnaire, mais le fonctionnariat s'était progressivement africanisé au fur et à mesure que l'indépendance s'approchait et sa chute peut être expliquée partiellement par la façon dont les hostilités familiales locales pénétrèrent alors au niveau des couches supérieures de la bureaucratic Okello (Kolal), le chef suivant, fut le premier à Asembo à être nommé après avoir été employé en dehors du pays luo. Mais il gagna l'élection en raison de son affiliation généalogique, et ses activités politiques à Asembo doivent autant au maintien de son emploi qu'à sa qualification professionnelle précédente.