La biomasse des Naididae du genre Nais produite par voie asexuée (paratomie) est corrélée de façon positive et significative avec la charge en carbone organique (C.O.T.) du substrat nutritif exploité par ce type de consommateurs en divers milieux dulçaquicoles (qu'il s'agisse de périphyton croissant naturellement sur hydrophytes, d'extraits de périphyton cultivés in vitro ou de biotecton développé in situ sur substrats artificiels. L'importance quantitative du C.O.T. en terme de rendement énergétique, trouve confirmation dans l'obtention d'un effet dépressif sur la productivité de populations de Nais spp. lorsque le rapport C.O.T. (substrat nutritif)/biomasse (Nais) chute en-dessous d'une valeur ≈ 4 (effet de type densité-dépendant). L'expérimentation in situ révèle, par contre, l'absence en règle générale de corrélation significative entre, d'une part, la biomasse et/ou la production des Naididae (Nais spp.) et, d'autre part, la biomasse et/ou la production des microphytes des milieux de culture (celles-ci étant estimées à partir de la charge en pigments chlorophylliens), quelle que soit la valeur prise par le rapport C.O.T./chlorophylle. Cette absence de corrélation tient en partie au fait que des espèces opportunistes à régime mixte telles que la majorité des espèces du genre Nais se trouvent favorisées par le degré croissant de diversité du substrat nutritif dont l'une des formes d'expression est l'accroissement de la valeur du rapport C.O.T./chlorophylle. Elle s'explique en particulier par le fait que les espèces algivores exploitent également les bactéries associées aux microphytes, comme en témoigne la chute de productivité de populations de Nais spp. en présence de microphytes, principalement de diatomées, soumises en début d'incubation à l'injection d'antibiotiques.