Deux manifestations d’anaphoriques fonctionnant « sans antécédent » (l’exophore et l’anaphore indirecte) sont analysées afin de mettre en évidence le fonctionnement véritable de l’anaphore. Nous verrons ainsi la manière dont ceux-ci réalisent une référence dépendante, non par le biais d’un élément particulier de leur co-texte (un « antécédent » conventionnel), mais plutôt en fonction d’une représentation discursive déjà installée en mémoire de travail. Celle-ci aura été évoquée dans l’interaction par les participants dans un événement communicatif, et sera supposée saillante au moment du renvoi.
Seront examinées dans ce sens les contributions des valeurs de genre portées par des pronoms anaphoriques, les propriétés intrinsèques de ceux-ci, la pertinence des « noms de base » pour les pronoms employés ainsi, puis le rôle de la prédication « hôte » dans son ensemble. Ainsi « libérés » de la contrainte d’une mise en relation préalable avec un « antécédent » textuel, leur contribution à la gestion et à l’évolution du discours sera plus aisément perceptible.