Une des étiquettes diagnostiques qu’il ne faut souhaiter à personne est peut-être celle de « patient bien connu du service ». Car il est souvent question alors de répétitions, de chronicité et de fatigue, sinon d’épuisement de l’imagination thérapeutique. Confronté à ces expériences difficiles les équipes évoquent alors le caractère bienvenu d’un « séjour de rupture ». Mais si ce dernier apporte à chacun un repos bien mérité, il ne permet guère, en général, d’aller plus loin. La Maison Hospitalière, ouverte en juillet 2011, à Cergy-le-Haut, a pour vocation d’utiliser de manière active ces fameux séjours de rupture. Accueillant non le patient en tant que tel, mais la situation en question, la Maison Hospitalière propose de réunir sur un rythme mensuel : le patient qui y est hospitalisé, sa famille, l’équipe soignante qui a prescrit le séjour et l’équipe de la Maison Hospitalière. Ces échanges ont lieu au cours de la Réunion Partenaires conduite par un thérapeute systémicien externe (qui ne fait pas partie de l’équipe de la Maison Hospitalière). L’organisation générale, topographique (il s’agit d’une clinique psychiatrique insérée dans un hôtel-restaurant ouvert à la clientèle extérieure) et fonctionnelle (équipe soignante, hôtelière, éducative, administrative différenciées et non hiérarchisées) sera présentée. Une première évaluation des résultats de ce type de travail sera discutée, tant sous l’angle de la modification des parcours de ces patients multi-hospitalisés que sous l’angle de la surprise et de la créativité retrouvée par les protagonistes d’une situation…dont l’impasse et la répétition n’étaient, dans une importante proportion, qu’une figure possible « d’évolution ».