La valeur prédictive du diagnostic et de la symptomatologie a été étudiée chez 42 malades hospitalisés souffrant de troubles dépressifs majeurs et traités par antidépresseurs (oxaprotiline ou amitriptyline). A 4 semaines de traitement, le score à l'échelle de dépression de Hamilton (17 items) a été pris comme critère d'amélioration : étaient considérés comme améliorés les sujets dont le score était ≤ 9, et comme non améliorés ceux dont le score était > 9. L'intensité de la dépression avant traitement était comparable dans les deux groupes. La sémiologie de la dépression a été évaluée aussi par une échelle plus complète, l'EADM 1 (Pichot et Coll.) qui permet d'établir un profil syndromique à 7 facteurs : «humeur et idéation dépressive», «plaintes subjectives», «agitation névrotique», «ralentissement psychomoteur», «plaintes somatiques», «anxiété» et «troubles de l'appétit».
Ni les sous-groupes diagnostiques (endogène/non endogène) ni l'opposition agitation/ralentissement ni le sexe ni les traitements ni les taux plasmatiques d'amitryptiline ne différenciaient les deux groupes de sujets (améliorés et non améliorés). L'âge des sujets améliorés était significativement plus élevé. Les taux plasmatiques moyens d'oxaprotiline étaient significativement plus élevés dans le groupe des sujets améliorés.
Deux facteurs de l'EADM 1, le facteur 1, humeur et idéation dépressive et le facteur 5, plaintes somatiques, permettaient par analyse discriminante un classement correct de 79 % des malades par rapport au critère d'amélioration. Un score élevé avant traitement au facteur 1 joint à un score bas au facteur 5 indiquaient un bon pronostic à 4 semaines.