La catatonie est une pathologie motrice et de l’affect associant immobilisme et décharge motrice, comportements stéréotypés et sidération. La description historique s’autonomise sous la plume de Kahlbaum à la fin du xixe. Longtemps rattachée à la schizophrénie, l’étude systématique des patients des urgences et en population psychiatrique générale a permis d’infirmer que la catatonie était un sous-type de schizophrénie. Plus d’un tiers des états catatoniques sont associés à des causes somatiques diverses qui modifient la prise en charge et interrogent sur la physiopathologie. Par ailleurs, les troubles de l’humeur sont la cause psychiatrique la plus fréquemment retrouvée. De plus, pour certains auteurs des pathologies comme le syndrome malin des neuroleptiques sont à rattacher à la catatonie. Des catatonies malignes sont décrites et doivent être systématiquement éliminées. Indépendamment de la pathologie associée à la catatonie qui nécessite une prise en charge spécifique, la catatonie considérée comme un syndrome médical à part entière fait actuellement l’objet d’une prise en charge bien codifiée qui passe par un test thérapeutique aux benzodiazépines ou apparentés (zolpidem). La sismothérapie reste une option thérapeutique à ne pas négliger surtout dans les situations d’urgence. D’autres alternatives existent. Certains états catatoniques se chronicisent mais peuvent cependant être de bon pronostic. Les liens avec des pathologies comme la perte d’auto-activation psychique méritent d’être discutés. Enfin, le décloisonnement dans le champ de la recherche entre psychiatrie et médecine somatique particulièrement les états minimaux de conscience nous offre des perspectives de compréhension de ce syndrome passionnant et encore insuffisamment exploré.