Dans une communication au Xe Congrès des Orientalistes, Margoliouth a caractérisé comme il convient la correspondance de Ḍiyâ ad-dîn ibn al-Athîr, et donné la substance d'un certain nombre des lettres officielles rédigées par cet auteur et se référant à des faits historiques notables des années 615 à 630 de l'Hégire environ. Mais Margoliouth ne connaissait qu'un manuscrit de la correspondance de Ḍiyâ ad-dîn, celui de la Bodléienne Pococke 322, qui, ainsi qu'il l'avait remarqué, ne contient de lettres que de la dernière période de la vie de l'auteur. Or il en existe d'autres. Sans parler de celui de Top-Kapu 2630, que je n'ai pu connaître, ni du court fragment de Berlin Ahlwardt 8629, un beau manuscrit, de peu postérieur au temps de l'auteur, a été acquis par la School of Oriental Studies de Londres, qui, si la plupart des lettres qu'il contient coïncident, dans un ordre différent, avec une partie de celles du ms. d'Oxford, en renferme cependant quelques autres. Surtout, il m'a été donné de voir à la Bibliothèque Nationale un recueil, écrit au XI/XVe siècle, de 215 lettres de Diyâ ad-dîn, émanant toutes, semble-t-il, des périodes de sa vie antérieures à 610 environ. Si nous remarquons qu'à peu près tous les extraits de lettres de lui-même donnés par Ḍiyâ ad-dîn dans son traité didactique sur l'art de la rédaction al-Mathalu's-sâ'iru fîadabi'l-kâtibi wa'sh-shâ'iri (éd. Bulaq 1282/1865) se retrouvent dans le recueil susdit, nous pouvons donc admettre qu'il nous donne, pour la partie de la vie de Ḍiyâ ad-dîn approximativement antérieure à celle couverte par les deux manuscrits d'Angleterre, l'état à peu près complet de la correspondance de cet auteur, ou du moins de ce qu'il en avait conservé. Malheureusement, le manuscrit en question appartient à un propriétaire privé iraqien, et il a été laissé à la Bibliothèque Nationale trop peu de temps pour qu'il m'ait été possible de lire beaucoup plus que l'intitulé des lettres. Néanmoins, comme il est difficile de savoir dans quelle mesure ce manuscrit sera jamais à la disposition des chercheurs, je pense ne pas faire œuvre inutile en indiquant, dans ces limites, l'essentiel de son contenu.