Pendant quatre saisons de migration successives, il a été procédé à des captures d'aloses (Alosa alosa L.) bloquées devant l'usine hydroélectrique de Golfech. Cet article rapporte les observations sur le comportement migratoire de ces poissons dans le parcours artificiel constitué par le canal de restitution.La migration débute dès lors que la température de l'eau atteint 16° C environ et, au-dessus de ce seuil, l'abondance des aloses est maximale en période de réchauffement de l'eau, tandis que la migration s'interrompt en phases de refroidissement.La relation température de l'eau - abondance des prises est significative en début de migration et disparaît dès que la migration a atteint son développement maximal.Parallèlement au facteur thermique, les facteurs hydrauliques (débit turbiné, côte aval, répartition de l'eau sur les turbines, dégrillages...) déterminent la fréquentation du canal par les aloses.Les expériences d'évaluation du stock par des techniques de marquage échouent en raison du taux infime de recaptures (imputable au stress).L'analyse des cahiers de pêche démontre que les aloses ne s'accumulent pas d'un jour à l'autre devant l'usine.Les diverses pêches (différant par les engins et les lieux) indiquent que les aloses explorent le canal de restitution par des mouvements de va-et-vient, transitant par le fond du canal et se repliant, la nuit ou le jour quand les conditions sont défavorables, dans les eaux profondes de la Garonne et de la partie aval du canal.Par rapport aux observations rapportées antérieurement et concernant des cours d'eau naturels, les présents résultats font apparaître un comportement typique d'un segment artificiel.