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Comorbidités somatiques et résistance thérapeutique

Published online by Cambridge University Press:  17 April 2020

G. Saba*
Affiliation:
Inserm U 955 équipe 15, pôle de psychiatrie, groupe hospitalier Chenevier-Mondor, AP–HP, Créteil, France

Résumé

Parmi les facteurs de résistance thérapeutique d’un épisode dépressif majeur (EDM), on peut évoquer d’emblée l’association aux pathologies somatiques, au premier rang desquelles figurent les affections endocriniennes, cardiovasculaires et métaboliques. Plusieurs d’entre elles sont d’ailleurs susceptibles d’engendrer la survenue d’un EDM, en pérenniser les manifestations cliniques, et conduire à la résistance aux traitements classiquement proposés dans cette indication. La co-occurrence d’une pathologie somatique et d’un EDM n’est pas une situation rare en pratique clinique quotidienne dans la mesure où elle concerne 25 % de la population hospitalisée pour pathologie somatique [1]. Des études longitudinales montrent que les EDM contemporains d’une pathologie somatique sont plus à risque d’évoluer vers la chronicité ou la résistance aux stratégies thérapeutiques standards que les EDM sans comorbidité somatique [2].

Réciproquement, la dépression majeure est aujourd’hui reconnue pour accroître singulièrement le risque de développer un cancer, un trouble métabolique ou une pathologie cardiaque comme les cardiopathies ischémiques, avec un retentissement important sur l’évolution et le pronostic de la maladie somatique [3].

Cette comorbidité, à l’origine d’une résistance croisée entre les deux pathologies, est fréquemment méconnue en pratique clinique, souvent du fait d’une attention sélectivement portée sur la pathologie ayant motivé la prise en charge, mais aussi en raison des difficultés diagnostiques liées à la superposition des troubles.

Sur le plan thérapeutique, les implications sont considérables. En effet, un traitement antidépresseur bien conduit montre souvent une efficacité, non seulement en réduisant l’intensité des symptômes dépressifs, mais également en améliorant le cours évolutif de la pathologie somatique, ainsi que son pronostic [4]. Une meilleure connaissance de ces intrications s’avère donc indispensable de façon à permettre le traitement de la pathologie associée, mais aussi limiter l’impact négatif de cette dernière sur le diagnostic et l’évolution de l’affection primitivement reconnue.

Type
S19B
Copyright
Copyright © European Psychiatric Association 2014

Déclaration d’intérêts

L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

References

Références

Boyer, P.Dépression et santé publique. 1999 Édition MassonGoogle Scholar
Amital, D.Fostick, L.Silberman, A.Calati, R., et al.Physical co-morbidity among treatment resistant vs. treatment responsive patients with major depressive disorders. Eur Neuropsychopharmacol 2013; 23: 895901CrossRefGoogle Scholar
Mantelet, S.Hardy, P.Dépression et maladies somatiques. Med Ther 842002; 238-243Google Scholar
Gill, D.Hatcher, S.A systematic review of the treatment of depression with antidepressant drugs in patients who also have a physical illness. J Psychosom Res 1999; 47: 131143CrossRefGoogle ScholarPubMed
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