Published online by Cambridge University Press: 11 September 2018
*Nous remercions Isabelle Grangaud, Alexis Rappas, Benedetta Rossi, James McDougall, Aïssatou Mbodj-Pouye, Cécile Vidal et Vanessa Caru pour leurs relectures et les échanges autour de la fabrication de ce dossier, ainsi que Catherine Virlouvet et Fabrice Jesné pour leur accueil à l’École française de Rome.
1 Michel Naepels, Conjurer la guerre. Violence et pouvoir à Houaïlou, Nouvelle-Calédonie, Paris, Éd. de l’Ehess, 2012, p. 260.
2 Ce type d'approche a été mise en œuvre en histoire de l'Afrique. Les recherches mettent l'accent sur une histoire longue de l'esclavage, des discours raciaux ou des frontières du xixe siècle à nos jours, en passant par la colonisation : Bruce S. Hall, A History of Race in Muslim West Africa, 1600-1960, Cambridge, Cambridge University Press, 2011 ; Benedetta Rossi, From Slavery to Aid: Politics, Labour, and Ecology in the Nigerien Sahel, 1800-2000, New York, Cambridge University Press, 2015 ; Camille Lefebvre, Frontières de sable, frontières de papier. Histoire de territoires et de frontières, du jihad de Sokoto à la colonisation française du Niger, xixe-xxe siècles, Paris, Publications de la Sorbonne, 2015.
3 Romain Bertrand, « Politiques du moment colonial. Historicités indigènes et rapports vernaculaires au politique en ‘situation coloniale’ », Questions de recherche, 26, 2008, p. 1-49, ici p. 23-25.
4 Achille Mbembe, De la postcolonie. Essai sur l'imagination politique dans l'Afrique contemporaine, Paris, Karthala, 2000, p. 21-22.
5 Michel Naepels, « Anthropologie et histoire : de l'autre côté du miroir disciplinaire », Annales HSS, 65-4, 2010, p. 873-884, ici p. 884.
6 Johannes Fabian, Le temps et les autres. Comment l'anthropologie construit son objet, trad. par E. Henry-Bossonney et B. Müller, Toulouse, Anacharsis, [1983] 2006.
7 Isabelle Grangaud et M'hamed Oualdi, « Tout est-il colonial dans le Maghreb ? Ce que les travaux des historiens modernistes peuvent apporter », Revue d'histoire moderne et contemporaine, 63-2, 2016, p. 133-156.
8 Romain Bertrand, L'histoire à parts égales. Récits d'une rencontre Orient-Occident, xvie-xviie siècle, Paris, Éd. du Seuil, 2011, p. xx.
9 Isabelle Grangaud, « Prouver par l’écriture. Propriétaires algérois, conquérants français et historiens ottomanistes », Genèses, 74-1, 2009, p. 25-45, a montré comment le fonds dit des Archives ottomanes de l'Algérie était pour partie une création coloniale constituée après la conquête d'Alger par l'armée française en 1830.
10 Pour les propositions de lecture against the grain, voir Jean et John Comaroff, Of Revelation and Revolution, vol. 1, Christianity, Colonialism, and Consciousness in South Africa, vol. 2, The Dialectics of Modernity on a South African Frontier, Chicago, University of Chicago Press, 1991 et 1997 ; pour la lecture along the grain, voir Ann Laura Stoler, Along the Archival Grain: Epistemic Anxieties and Colonial Common Sense, Princeton, Princeton University Press, 2009.
11 Éloi Ficquet et Aïssatou Mbodj-Pouye, « Cultures de l’écrit en Afrique. Anciens débats, nouveaux objets », Annales HSS, 64-4, 2009, p. 751-764.
12 Ousmane Oumar Kane, Beyond Timbuktu: An Intellectual History of Muslim West Africa, Cambridge, Harvard University Press, 2016.
13 La « bibliothèque coloniale », une notion de Vumbi Y. Mudimbé, The Invention of Africa: Gnosis, Philosophy, and the Order of Knowledge, Bloomington, Indiana University Press, 1988, renvoie à l'ensemble des savoirs et des connaissances qui ont été produits sur l'Afrique dans un contexte colonial et qui ont contribué à fabriquer l'image de ce continent. Pour la « bibliothèque africaine », voir O. O. Kane, Beyond Timbuktu…, op. cit.
14 Jean-Frédéric Schaub, « La catégorie ‘études coloniales’ est-elle indispensable ? », Annales HSS, 63-3, 2008, p. 625-646, ici p. 638.
Translation available: Putting the Colonial in Its Place: Interlacing Histories of Early Colonization in West Africa and the Maghreb