Une étude de l'impact dosimétrique du site de Marcoule sur les habitants de Codolet, le village considéré comme le plus exposé, a été réalisée par l'IPSN en 1996. Dans la partie impact lié à l'ingestion l'auteur a conclu à la nécessité de mieux connaître les habitudes alimentaires des habitants, et plus précisément les habitudes d'autoconsommation (consommation d'aliments d'origine locale, de production personnelle, fournis ou achetés). En effet en absence des habitudes d'autoconsommation “ réelles et actuelles ” la consommation a été considérée par l'auteur comme totalement de l'autoconsommation. Une enquête alimentaire a donc été réalisée en mai 1998 dans le village de Codolet mais aussi dans le village de Tresques, considéré comme un village non exposé, et dans la zone inondée de la Camargue lors des crues d'octobre 1993 et de janvier 1994. L'enquête est relative à une vingtaine de foyers sélectionnés dans chacun des trois lieux et le questionnaire d'enquête est constitué de 14 feuillets. Pour cette enquête, réalisée pendant une semaine complète, on utilise une unité “ fictive ” tenant compte de la grande variabilité de la composition des foyers. Cette unité est nommée “ unité de consommation, uc ” et elle s'exprime en g ou en cl par uc et par jour (g ou cl uc-1 j-1). Elle est en général assez peu différente d'une unité plus usuelle exprimée en g ou en l par habitant et par jour (g ou cl h-1 j-1). Les treize principaux aliments autoconsommés dans les trois échantillons enquêtés sont (moyennes en g ou cl uc-1 j-1) : pomme de terre (62), salade (42), tomate (18), carotte (16), poireau, haricot vert et fraise (13), cerise et radis (11) pour les légumes et les fruits ; œufs et poulet (15) pour les produits d'origine animale ; vin et eau (10) pour les liquides. Pour Codolet les valeurs d'autoconsommation des aliments pris en compte dans l'étude dosimétrique de 1996 sont toutes, à la seule exception du vin, très largement supérieures à celles relatives à la présente enquête. Une actualisation, avec nos valeurs, de cette étude dosimétrique aboutirait à une baisse très significative de la contribution de l'ingestion dans l'impact dosimétrique total.