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Le Promeneur Solitaire: Rousseau and the Emergence of the Post-Social Self*

Published online by Cambridge University Press:  13 January 2009

Extract

1. The portrait and the man – each is unique. “Here is the only portrait of a man, painted exactly from nature and completely true to it.” And this man, “it will be myself…. Myself alone…. I am different.” And yet this unique portrait of this unique man, “may be used as the first comparative work in the study of man, which is certainly yet to be begun.”

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Social Philosophy and Policy Foundation 1990

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References

1 “Voici le seul portrait d'homme, peint exactement d'après nature et dans toute sa vérité” (Confessions, intro., OC 1, p. 3; italics mine).

2 “ce sera moi…. Moi seul…. je suis autre.” (ibid., bk. 1, p. 5; italics mine).

3 “peut servir de prémiére piéce de comparaison pour l'étude des hommes, qui certainement est encore à commencer” (ibid., introduction, p. 3).

4 I shall not speak here of humankind, but let ‘man’ and ‘mankind’ shift, as they will, between their sexed and unsexed resonances; at the end – mine in this paper, Rousseau's in his portrait – woman becomes too relevant to suppress the shifts.

5 Thomas Hobbes, Leviathan (London: 1651), introduction, p. 2.

6 “une multitude de passions qui sont l'ouvrage de la Société” (Discours, première partie, OC 3, p. 153).

7 See Rousseau's first reference to Hobbes in the Discours sur les sciences et les arts (1750), where he speaks of “les dangereuses reveries des Hobbes et des Spinosas.” (OC 3, p. 28).

8 “voici ton histoire telle que j'ai cru la lire … dans la Nature” (Discours, OC 3, p. 133)

9 “Me voici donc seul sur la terre” (Première promenade, OC 1, p. 995; italics mine)

10 “n'ayant plus de frere, de prochain, d'ami, de societé que moi-même.” (ibid.)

11 “un accord unanime.” (ibid.)

12 “Comment ce changement s'est-il fait?” (Contrat, bk. 1, ch. 1, OC 3, p. 351)

13 “Qu'est-ce qui peut le rendre légitime?” (ibid.)

14 “Mais moi, détaché d'eux et de tout, que suis-je moi-même? Voila ce qui me reste à chercher.” (Première promenade, OC 1, p. 995)

15 The account of man is drawn from the Discours sur l'inégalité.

16 “celui de son existence … celui de sa conservation.” (Discours, seconde partie, OC 3, p. 164)

17 “le Sauvage vit en lui-même.” (ibid., p. 193)

18 “la faculté de se perfectionner.” (ibid., première partie, p. 142)

19 “l'homme policé” (ibid., seconde partie, p. 192)

20 “toûjours hors de lui [il] ne sait vivre que dans l'opinion des autres; et c'est, pour ainsi dire, de leur seul jugement qu'il tire le sentiment de sa propre éxistence.” (ibid., p. 193)

21 “qu'ils m'aimasssent en liberté.” (Confessions, bk. 6, OC 1, p. 234) Note the connection between taming and liberty.

22 The country house where Rousseau resided with Mme. de Warens, his first (and deepest) love. She will figure in our account later, as will the conjunction of love and liberty.

23 “Ne disposez-vous pas par raport à lui de tout ce qui l'environne?… Ses travaux, ses jeux, ses plaisirs, ses peines, tout n'est-il pas dans vos mains sans qu'il le sache? Sans doute, il ne doit faire que ce qu'il veut; mais il ne doit vouloir que ce que vous voulez qu'il fasse; il ne doit pas faire un pas que vous ne l'ayez prévu, il ne doit pas ouvrir la bouche que vous ne sachiez ce qu'il va dire.” (Émile, bk. 2, OC 4, pp. 362–63)

24 “Je lui laisse, il est vrai, l'apparence de l'indépendance, mais jamais il ne me fut mieux assujeti, car il l'est parce qu'il veut l'être. Tant que je n'ai pu me rendre maitre de sa volonté, je le suis demeuré de sa personne; je ne la quittois pas d'un pas. Maintenant je le laisse quelquefois à lui-même parce que je le gouverne toujours.” (ibid., bk. 4, p. 661)

25 “l'horreur du genre humain” (Premier dialogue, OC 1, p. 705) In the Première promenade, Rousseau employs a similar phrase in characterizing what he has become: “l'horreur de la race humaine.” (OC 1, p. 996)

26 “Ils ont pris des précautions non moins efficaces en le surveillant à tel point qu'il ne puisse dire un mot qui ne soit écrit, ni faire un pas qui ne soit marqué, ni former un projet qu'on ne pénétre à l'instant qu'il est conçu. Ils ont fait en sorte que, libre en apparence au milieu des hommes, il n'eut avec eux aucune societé réelle, qu'il vécut seul dans la foule, qu'il ne sut rien de ce qui se fait,… qu'il se sentit par tout chargé de chaînes dont il ne put ne montrer ni voir le moindre vestige. Ils ont élevé autour de lui des murs de tenebres impenetrables à ses regards; ils l'ont enterré vif parmi les vivans.” (Premier dialogue, OC 1, p. 706)

27 “au milieu de cette liberté feinte il ne puisse ni dire un mot, ni faire un pas, ni mouvoir un doigt qu'ils ne le sachent et ne le veuillent.” (ibid., p. 710)

28 Indeed, like Orwell, Rousseau recognizes the need to control the past; speaking, as always, of nos messieurs, the Frenchman says, “The further they proceed into the future, the easier it is for them to wipe out the past or to give it the twist that suits them.” [“Plus ils avancent dans l'avenir, plus il leur est facile d'obliterer le passé ou de lui donner la tournure qui leur convient.” (Troisième dialogue, OC 1, p. 944)]

29 “Préparez de loin le régne de sa liberté et l'usage de ses forces … en le mettant en état d'être toujours maitre de lui-même, et de faire en toute chose sa volonté” (Émile, bk. 1, OC 4, p. 282)

30 “Il n'y a point d'assujetissement si parfait que celui qui garde l'apparence de la liberté; on captive ainsi la volonté même.” (ibid., bk. 2, p. 362)

31 “de changer, pour ainsi dire, la nature humaine; de transformer chaque individu, qui par lui-même est un tout parfait et solitaire, en partie d'un plus grand tout dont cet individu reçoive en quelque sorte sa vie et son être;… de substituer une existence partielle et morale à l'existence physique et indépendante que nous avons tous reçue de la nature. Il fait, en un mot, qu'il ôte à l'homme ses forces propres pour lui en donner qui lui soient étrangeres et dont il ne puisse faire usage sans le secours d'autrui.” (Contrat, bk. 2, ch. 7, OC 3, pp. 381–82)

32 “chaque Citoyen n'est rien, ne peut rien, que par tous les autres” (ibid., p. 382; italics mine)

33 “le seul desir manifesté de trouver une chose telle qu'elle soit est pour lui l'infaillible moyen de la faire disparoitre.” (Premier dialogue, OC 1, p. 713)

34 “et c'est là surtout ce qu'il y a de grand, de genereux, d'admirable dans le plan de nos Messieurs qu'en l'empêchant de suivre ses volontés et d'accomplir ses mauvais desseins, on cherche cependant à lui procurer les douceurs de la vie, de façon qu'il trouve par tout ce qui lui est necessaire” (ibid., p. 716)

35 “ils lui font l'aumône publiquement malgré lui de façon qu'il lui soit impossible de s'y dérober” (ibid., p. 718)

36 “Blanche [DuBois] (holding tight to his arm): Whoever you are — I have always depended on the kindness of strangers.” (Tennessee Williams, A Streetcar Named Desire, Scene XI)

37 “cet accord universel est trop extraordinaire pour être purement fortuit. Un seul homme qui eut refusé d'en être complice … suffisoit pour la faire échouer. Mais toutes les volontés … ont affermi l'oeuvre des hommes” (Deuxiéme promenade, OC 1, p. 1010)

38 “Tandis qu'il [Jean-Jacques] s'occupe avec lui-même, eux [his enemies] s'occupent aussi de lui. Il s'aime et ils le haïssent;… il est tout pour lui-mêne, il est aussi tout pour eux: car quant à eux ils ne sont rien, ni pour lui, ni pour eux-mêmes, et pourvu que J. J. soit misérable, ils n'ont pas besoin d'autre bonheur.” (Deuxième dialogue, OC 1, p. 860)

39 “elle perd sa rectitude naturelle lorsqu'elle tend à quelque objet individuel et déterminé” (Contrat, bk. 2, ch. 4, OC 3, p. 373)

40 “est la condition qui donnant chaque Citoyen à la Patrie le garantit de toute dépendance personelle.” (ibid., bk. 1, ch. 7, p. 364)

41 “on le forcera d'être libre” (ibid.)

42 “Eh, Monsieur, pouvez-vous ne pas voir que le grand, le seul crime qu'ils redoutent de moi, crime affreux dont l'effroi les tient dans des transes continuelles, est ma justification?” (Deuxième dialogue, OC 1, p. 841)

43 As we saw above, “he is also everything for them.”

44 “to consecrate one's life to truth”

45 “Le plus sociable et le plus aimant des humains” (Premiére promenade, OC 1, p. 995)

46 “je n'ai jamais été vraiment propre à la societé civile où tout est gêne, obligation, devoir, et … mon naturel indépendant me rendit toujours incapable des assujetissemens necessaires à qui vent vivre avec les hommes.” (Sixième promenade, OC 1, p. 1059)

47 “Il est ce que l'a fait la nature” (Deuxième dialogue, OC 1, p. 799)

48 “substituant dans sa conduite la justice à l'instinct…la voix du devoir succédant à l'impulsion et le droit à l'appétit” (Contrat, bk, 1, ch. 8, OC 3, p. 364)

49 “Ce plaisir devenu par degrés habitude se trouva … transformé dans une espéce de devoir dont je sentis bientot la gêne” (Sixième promenade, OC 1, p. 1050)

50 “Mais quand celui qui l'a receu…me fait une loi d'être à jamais son bienfaiteur pour avoir d'abord pris plaisir à l'être, dés lors la gêne commence” (ibid., p. 1053; italics mine)

51 “Je sais qu'il y a une espéce de contrat et même le plus saint de tous entre le bienfaiteur et l'obligé. C'est une sorte de societé qu'ils forment l'un avec l'autre, plus étroite que celle qui unit les hommes en général, et si l'obligé s'engage tacitement à la reconnoissance, le bienfaiteur s'engage de même à conserver à l'autre … la même bonne volontê qu'il vient de lui témoigner, et à lui renouveller les actes toutes les fois qu'il le pourra et qu'il en sera requis.” (ibid., p. 1054)

52 “On sent dans ce refus je ne sais quoi d'injuste…; mais il n'est pas moins l'effet d'une indépendance que le coeur aime, et à laquelle il ne renonce pas sans effort.” (ibid.)

53 “l'établissement du Corps Politique comme un vrai Contract entre et le Peuple et les Chefs qu'il se choisit” (Discours, seconde partie, OC 3, p. 184)

54 “chacun se donnant à tous ne se donne à personne” (Contrat, bk. 1, ch. 6, OC 3, p. 361)

55 “n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant” (ibid., p. 360)

56 “Rien ne peut surmonter l'invincible répugnance qu'ils ont à prendre nos moeurs et vivre à notre maniére.” (Discours, seconde partie, note XVI, OC 3, p. 220)

57 “un regître fidelle de mes promenades solitaires et des rêveries qui les remplissent” (Deuxième promenade, OC 1, p. 1002)

58 So does he write for himself alone that he writes for himself alone?

59 “me rappellera la douceur que je goute à les écrire, et faisant renaitre ainsi pour moi le tems passé doublera pour ainsi dire mon existence.” (Première promenade, OC 1, p. 1001)

60 “Ces ravissemens, ces extases que j'éprouvois quelquefois en me promenant … comment en tenir un rêgistre fidelle? En voulant me rappeller tant de douces rêveries, au lieu de les décrire j'y retombois.” (Deuxième promenade, OC 1, p. 1003)

61 “un plein calme est rétabli dans mon coeur.” (Première promenade, OC 1, p. 997)

62 “On ne peut plus m'y faire ni bien ni mal.” (ibid., p. 999)

63 “mes contemporains n'étoient par rapport à moi que des êtres méchaniques qui n'agissoient que par impulsion” (Huitième promenade, OC 1, p. 1078)

64 “un moment délicieux…. Je naissois dans cet instant à la vie, et il me sembloit que je remplissois de ma legere existence tous les objets que j'appercevois. Tout entier au moment présent je ne me souvenois de rien; je n'avois nulle notion distincte de mon individu, pas la moindre idée de ce qui venoit de m'arriver; je ne savois ni qui j'étois ni ou j'étois; je ne sentois ni mal, ni crainte, ni inquietude…. Je sentois dans tout mon étre un calme ravissant” (Deuxième promenade, OC 1, p. 1005). Candace Vogler suggests, surely correctly, that the immediacy of this experience is linked to its extra-linguistic character. It ends when Rousseau is asked where he lives; although he cannot say, he is restored to language and, through his ensuing questions, to his place in the world. Far more needs to be said about the relation of language to the post-social self than I attempt in the last paragraphs of this essay.

65 Rousseau quotes the saying as “Je deviens vieux en apprenant toujours.” (Troisième promenade, OC 1, p. 1011) Perhaps one might express the thought as, “I age as I learn.”

66 “du coté des vertus necessaires à mon état.” (ibid, p. 1023)

67 “pour le dommage ou le profit d'autrui ni de lui-même.” (Quatriène promenade, OC 1, p. 1032)

68 “S'il faut être juste pour autrui, il faut être vrai pour soi” (ibid., p. 1038)

69 “Mais s'il est un état où l'ame trouve une assiete assez solide pour s'y reposer tout entiére et rassembler là tout son être, sans avoir besoin de rappeller le passé ni d'enjamber sur l'avenir; oú le tems ne soit rien pour elle, oú le présent dure toujours sans neanmoins marquer sa durée et sans aucune trace de succession, sans aucun autre sentiment de privation ni de jouissance, de plaisir ni de peine, de desir ni de crainte que celui seul de notre existence, et que ce sentiment seul puisse la remplir tout entiere; tant que cet état dure celui qui s'y trouve peut s'appeller heureux, non d'un bonheur imparfait, pauvre et rélatif tel que celui qu'on trouve dans les plaisirs de la vie mais d'un bonheur suffisant, parfait et plein, qui ne laisse dans l'ame aucun vuide qu'elle sente le besoin de remplir. Tel est l'état où je me suis trouvé souvent à l'Isle de St Pierre dans mes reveries solitaires, soit couché dans mon bateau que je laissois dériver au gré de l'eau, soit assis sur les rives du lac agité, soit ailleurs au bord d'une belle riviére ou d'un ruisseau murmurant sur le gravier.” (Cinquième promenade, OC 1, pp. 1046–47)

70 “l'homme sociable … tire le sentiment de sa propre existence.” (Discours, seconde partie, OC 3, p. 193)

71 “avides de ces douces extases ils s'y dégoutassent de la vie active dont leurs besoins toujours renaissans leurs prescrivent le devoir.” (Cinquième promenade, OC 1, p. 1047)

72 “un si doux azyle” (ibid., p. 1049)

73 “sur les ailes de l'imagination” (ibid.)

74 “Je suis souvent plus au milieu d'eux et plus agréablement encore que quand j'y étois reellement.” (ibid.)

75 “Le sentiment de l'existence depouillé de toute autre affection” (ibid., p. 1047)

76 “on se suffit à soi-même comme Dieu.” (ibid.)

77 “de légéres et douces idées.” (ibid., p. 1048) Do these ideas require linguistic formulation? As the discussion of language at the end of this essay should make clear, the linguistic or extra-linguistic character of this experience is essential to determining its place in Rousseau's “post-social” existence.

78 “un instinct … imposa silence à mon imagination et fixant mon attention sur les objets qui m'environnoient me fit pour la prémiére fois détailler le spectacle de la nature, que je n'avois guére contemplé jusqu'alors qu'en masse et dans son ensemble.” (Septiéme promenade, OC 1, p. 1062)

79 “Les arbres, les arbrisseaux, les plantes” (ibid.)

80 “La botanique est l'étude d'un oisif et paresseux solitaire” (ibid., p. 1069)

81 “un réduit si caché que je n'ai vu de ma vie un aspect plus sauvage.” (ibid., p. 1070)

82 “j'oubliai la botanique et les plantes … et je me mis à rêver plus à mon aise en pensant que j'étois là dans un réfuge ignoré de tout l'univers oú les persecuteurs ne me deterreroient pas … je me disois avec complaisance: sans doute je suis le prémier mortel qui ait pénétré jusqu'ici” (ibid., p. 1071)

83 “Mon prémier mouvement fut un sentiment de joye de me retrouver parmi des humains oú je m'étois cru totalement seul.” (ibid.)

84 “un sentiment douloureux plus durable, comme ne pouvant dans les antres mêmes des alpes échaper aux cruelles mains des hommes, acharnés à me tourmenter.” (ibid.)

85 “je sais aussi qu'une solitude absolue est un état triste et contraire à la nature: les sentimens affectueux nourissent l'ame, la communication des idées avive l'esprit. Notre plus douce existence est relative et collective, et notre vrai moi n'est pas tout entier en nous.” (Deuxième dialogue, OC 1, p. 813)

86 “j'étois tout entier à ce qui m'étoit étranger” (Huitième promenade, OC 1, p. 1074)

87 “un sentiment qui pût soutenir l'epreuve de la reflexion” (ibid., p. 1075)

88 “presque la félicité.” (ibid., p. 1080)

89 “est rentré dans l'ordre de la nature et m'a délivré du joug de l'opinion.” (ibid., p. 1079)

90 “contentement d'esprit” (Neuvième promenade, OC 1, p. 1085)

91 “j'ai souvent vu des coeurs contens, et de tous les objets qui m'ont frappé c'est celui qui m'a le plus contenté moi-même.” (ibid.)

92 See Discours, première partie (OC 3, p. 154).

93 “je dis en secret à l'oublieur d'user de son adresse ordinaire en sens contraire en faisant tomber autant de bons lots qu'il pourroit et que je lui en tiendrois compte.” (ibid., p. 1091)

94 “Aujourdui jour de paques fleuries il y a precisement cinquante ans de ma prémiére connoissance avec Mad[am]e de Warens.” (Dixième promenade, OC 1, p. 1098)

95 “Dieu vous appelle” (Confessions, bk. 2, OC 1, p. 47)

96 “Allez à Annecy; vous y trouverez une bonne Dame bien charitable, que les bienfaits du Roi mettent en état de retirer d'autres ames de l'erreur dont elle est sortie elle-même.” (ibid.) The king here referred to is Victor-Amadeus II of Sardinia, Duke of Savoy, in which Confignon and Annecy are located.

97 “ce premier moment decida de moi pour toute ma vie, et produisit par un enchainement inevitable le destin du reste de mes jours.” (Dixième promenade, OC 1, p. 1098)

98 “Ce retour fixa ma déstinée et longtems encore avant de la posseder je ne vivois plus qu'en elle et pour elle…. Il n'y a pas de jour oú je ne me rappelle avec joye et attendrissement cet unique et court tems de ma vie oú je fus moi pleinement sans mélange et sans obstacle et oú je puis véritablement dire avoir vécu…. durant ce petit nombre d'années, aimé d'une femme pleine de complaisance et de douceur je fis ce que je voulois faire, je fus ce que je voulois être,… aidé de ses leçons et de son exemple, je sus donner à mon ame encore simple et neuve la forme qui lui convenoit davantage et qu'elle a gardée toujours…. je ne pouvois souffrir l'assujetissement, j'étois parfaitement libre, et mieux que libre, car assujeti par mes seuls attachemens, je ne faisois que ce qui je voulois faire.” (ibid., pp. 1098–99)

99 “cette crainte née de la géne de notre situation n'étoit pas sans fondement.” (ibid., p. 1099)

100 “J'avois vu toujours marquer mon arrivée par une espéce de petite fête: je n'en attendois pas moins cette fois, et ces empressemens qui m'étoient si sensibles valoient bien la peine d'être menagés.” (Confessions, bk. 6, OC 1, p. 261)

101 “Je monte, je la vois enfin, cette chere Maman si tendrement, si vivement, si purement aimée;… Un jeune homme étoit avec elle…. Bref je trouvai ma place prise.” (ibid.)

102 See the account of amour de la patrie in Rousseau's discussion of the rule of virtue in the Discours sur l'économie politique (1755). (OC 3, pp. 252–62)

103 The answer admits of several variants, depending on the emphasis placed on social welfare, individual utility, or natural right. But the variants are not my topic.

104 Is the answer of liberal individualism adequate? No doubt this question is of interest to the author of Morals by Agreement, but the present essay can only raise it.

105 “sans cesse de besoin, d'avidité, d'oppression, de desirs, et d'orgueuil” (Discours, OC 3, p. 132)

106 “Ils parloient de l'Homme Sauvage et ils peignoient l'homme Civil.” (ibid.)

107 “les embarras de l'origine des Langues.” (ibid., première partie, p. 146)

108 “La parole distingue l'homme entre les animaux” (Essai, ch. 1, p. 501)

109 “lequel a été le plus nécessaire, de la Société déjà liée, à l'institution des Langues, ou des Langues déjà inventées, à l'établissement de la Société?” (Discours, première partie, OC 3, p. 151)

110 There are, or seem to be, extra-linguistic moments, but these are quite exceptional. See notes 64 and 77 above.

111 We may also ask how to connect the linguistic mediation of the experience of existence, which for Rousseau is found in the origin of languages, with the social mediation, which for Rousseau is occurring in the societies of his time, and is “transforming human beings into individuals who are unwilling to accept social constraints.” I am thankfully spared by the limits of the present essay from addressing this question.

112 “les passions naissent les besoins, et les langues, tristes filles de la nécessité, se sentent de leur dure origine.” (Essai, ch. 10, p. 526)

113 “le continuel danger de périr ne permettait pas de se borner à la langue du geste… le premier mot… fut…. chez eux … aidez-moi.” (ibid., p. 527)

114 “Là se formèrent les premiers liens des families, là furent les premiers rendez-vous des deux sexes…. Là, des yeux accoutumés aux mêmes objets dès l'enfance commencèrent d'en voir de plus doux. Le coeur s'émut à ces nouveaux objets;… il sentit le plaisir de n'être pas seul…. Là se firent les premières fêtes: les pieds bondissaient de joie, le geste expressé ne suffisait plus, la voix l'accompagnait d'accens passionnés” (ibid., ch. 9, p. 525)