Depuis la fondation de ce Bulletin, en 1930, nous avons publié, tous les trois mois, un diagnostic de la conjoncture économique de la Belgique. À partir de cette année, le diagnostic est remplacé par une analyse annuelle plus détaillée des évolutions de la conjoncture récente, axée sur les événements de la dernière année et sur un jugement de la situation en fin de période. II nous appartient de justifier ce changement de méthode.

De 1930 à 1940, le diagnostic était étayé par une analyse fort détaillée des événements récents; au surplus, il était pensé en fonction des théories de la conjoncture économique qui étaient partagées, à l'époque, par les dirigeants de tous les Instituts de conjoncture; la méthodologie était aussi trés largement commune. Enfin, les études statistiques poursuivies à Louvain même, sur de longues périodes, fournissaient une large base historique à l'analyse courante.

Dans la perspective forcément limitée qui est celle du présent article, il est impossible de traiter de manière valable tous les aspects, à la fois structurels et conjoncturels, de la situation en sidérurgie. Une sélection des problèmes évoqués s'impose, ne serait-ce que par courtoisie à l'égard de ceux qui seront chargés de la même chronique au cours des prochaines années et auxquels un champ d'études suffisant doit être laissé...

L'année 1965 avait été pour l'industrie chimique beige l'année de « grand tournant ». En 1966, nous avons vu se confirmer les indications déjà recues quant à l'implantation de nombreuses usines chimiques dans le bassin portuaire anversois. Cet effort n'est toutefois pas limité à la région anversoise : déjà il déborde vers la province et vers le sud du pays.

L'intention exprimée par le Premier Ministre de créer un « boulevard de pipe-lines », la création par les sociétés distributrices de produits pétroliers d'une société pour Pinstallation de pipe-lines, les travaux entrepris en vue d'adapter le réseau de distribution à la fourniture de gaz néerlandais, les projets de création de deux ou trois centrales nucléaies, sont autant d'éléments qui montrent que l'infrastructure, dont nous parlions en conclusion de notre étude de l'an dernier, peut intervenir pour « cristalliser » un phénomène de développement auquel notre pays ne pouvait longtemps rester étranger.

Aucun chapitre particulier dans cette publication n'ayant pu être consacré l'an dernier à l'industrie textile belge, on s'efforcera dans la présente chronique de donner un bref aperçu de l'évolution textile au cours des deux dernières années écoulées.

Le ralentissement de l'activité apparu dès l'été 1964 dans l'industrie textile a marqué les neuf premiers mois de I'année 1965. La récession est cependant restée modérée par rapport notamment à celles subies en 1952 et 1958, bien qu'elle ait causé de graves difficultés dans certains secteurs.

Après avoir décrit les particularités du climat (I), nous examinerons comment ont évolué les emblavements en cultures et les effectifs du cheptel, les rendements et les productions des spéculations principales (II), ainsi que les résultats économiques des exploitations (III). Nous commenterons les faits saillants de la politique agricole, tant á l'échelle belge qu'á l'échelle européenne (IV), et jetterons enfin sur l'avenir un bref regard prospectif (V).

De tous les éléments du climat, la pluviosité revêt la plus grande importance pour les agriculteurs. Elle fut extrême á certaines périodes critiques de l'année et ceci caractérise le climat de 1966.