Dans la littérature économique, de nombreux auteurs assimilent l'institution syndicale à l'entreprise économique : le syndicat comme les autres firmes chercheraità maximiser des profits ou à minimiser des pertes. Cette simplification théorique soumet le syndicat à la rationalité de la firme, mais n'implique pas qu'il ait des réactions identiques, qu'il doive se comporter comme un quelconque organisme économique ou se plier à la morale des affaires. Il faut admettre que placé dans les mêmes conditions et circonstances, les positions et les politiques du syndicat puissent différer de celles des employeurs, le contraire revenant à le taxer d'incohérence ou à l'accuser de ne rien comprendre aux problèmes économiques, chaque fois qu'il y aurait divergence de vue entre lui et les patrons. Monopolisant l'offre de travail, le syndicat la supprime par la grève, par exemple, il la restreint ou l'accroît; il change ainsi le prix sur le marché de l'emploi. Ensuite les concepts de pertes ou de profits ne signifient pas nécessairement la même chose dans les entreprises patronales et syndicales, tout comme le concept de salaire comprend des éléments différents dans l'esprit du patron, du chef, syndical et du travailleur. Ces interprétations influencent la forme et la position des courbes sur le marché de l'emploi.