No CrossRef data available.
Published online by Cambridge University Press: 17 August 2016
Cet article étudie l’organisation monétaire socialement optimale dans le cadre d’un modèle à trois joueurs (banque centrale, gouvernement et secteur privé), et les raisons poussant la population à choisir un gouverneur dont l’arbitrage inflation-chômage diffère du sien. Il jette un regard critique sur les assimilations entre autonomie et conservatisme du banquier central d’une part, et entre indépendance de l’institution monétaire et absence de coordination des politiques d’autre part. Il est montré que les agents n’ont pas toujours intérêt à annoncer d’autres préférences que celles inscrites dans leur fonction de bien-être du moment que le gouvernement est «bienveillant», et que le décideur monétaire optimal peut être moins allergique à l’inflation que l’agent représentatif. L’existence d’un biais dépend plus généralement des rapports de force s’établissant entre les deux autorités, et du degré selon lequel les acteurs privés s’estiment correctement représentés par leurs élus. Il est soutenu que la coordination des politiques fiscale et monétaire est la configuration la plus pertinente pour expliquer la nomination d’un banquier «conservateur».
This paper studies the optimal monetary organization from a social point of view in a model with three players (the central bank, the government and the private sector), and in particular the reasons leading people to entrust monetary policy to a central banker who weights inflation deviations more heavily than the fiscal authority. It criticizes the assimilations between independence and conservative central banker on the one hand, and between independence and non-coordinated fiscal and monetary policies on the other hand. Selecting an agent who is known to place a greater weight on inflation stabilization (relative to unemployment stabilization) is not systematically justified. The optimal governor may be on the contrary less inflation averse than the representative agent. The inflation aversion depends on the nature of the policy game, and on the specific priorities of the fiscal player, who is not necessarily benevolent. The introduction of the fiscal authority into the standard theoretical framework finally shows that the cooperative configuration is more convincing to justify the appointment of a central banker with strong anti-inflationary tendencies.
Je dois remercier les trois rapporteurs anonymes, et plus particulièrement l’un d’eux, ainsi que mon directeur de thèse, M. le professeur André Cartapanis, pour leur lecture attentive de la première version, leurs encouragements et les remarques qui m’ont permis d’améliorer ce papier. Je demeure bien sûr seul responsable des erreurs ou des imperfections qui peuvent encore subsister.