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Le désordre monétaire international
Published online by Cambridge University Press: 17 August 2016
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Le problème monétaire international ne sera pas résolu à froid, ni dans l'ordre. Les espoirs que l'on pouvait nourrir à ce sujet, les bonnes volontés qui s'y étaient employées, les efforts plus ou moins discordants qui s'étaient déployés aussi bien dans les milieux universitaires que parmi les experts des gouvernements, tout cela a été déçu en 1967. La dévaluation, non pas imprévue mais inopinée de la livre sterling en novembre, la ruée vers l'or et les menaces qu'elle fait peser sur le dollar ont créé un nouvel état de choses : Banques centrales .et Trésoreries ont perdu la maîtrise du jeu. Celui-ci est maintenant dominé par les caprices de la spéculation et par la panique des thésauriseurs. Où allons-nous? Les assurances que prodiguent de temps à autre, en quelque sorte par routine, les autorités officielles sont discréditées. L'opinion publique ne leur prête plus créance. D'autre part, les mesures d'assainissement projetées sont d'un aboutissement incertain et ne paraissent pas suffisantes pour venir à bout des difficultés. Enfin, celles-ci sont de nature plus profonde qu'on ne l'avait cru de part et d'autre, et il n'est pas sûr qu'elles relèvent des thérapeutiques habituellement retenues par les experts.
- Type
- Problèmes Monétaires Internationaux
- Information
- Recherches Économiques de Louvain/ Louvain Economic Review , Volume 34 , Issue 2 , May 1968 , pp. 127 - 141
- Copyright
- Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1968
Footnotes
Au moment de mettre sous presse, nous apprenons le décès de Pierre]Dieterlen. Ses préoccupations scientifiques furent à la fois dans le domaine monétaire et dans le domaine de la philosophic économique. Ce fut un penseur original dans les deux branches de son activité.
References
(1) Pourquoi? Parce que l’épargne courante de leurs nationaux, y compris les marges d'autofinancement de leurs entreprises, insuffisantes par elles-mêmes, répugnaient de surcroît à se diriger vers l’investissement productif. Dans le même temps, les marges d'autofinancement des entreprises anglo-saxonnes ont souvent dépassé 100%. C’est cet excédent qui s’exportait.
(2) C’est ce que pensait Charles Rist; mais il s’exprimait sur ce point avec discrétion.
(3) En période de basse conjoncture, la plupart des projets semblent déraisonnables.
(4) Ainsi que l’auteur l’a souligné dans de précédents travaux; la politique monétaire opère à l’intérieur de marges de tolérance et de délais de réaction. Ces marges sont étroites et ces délais mal connus.
(5) En ce qui concerne la France, M. Alfred Sauvy les a relevées, dans son Histoire économique, avec citations à l’appui. Chose curieuse, le crédit de leurs signataires n’en a nullement pâti. Les survivants sont aujourd’hui comblés d’honneurs.
(6) Le plan Marshall et l’U.E.P. avaient un objet limité et temporaire qu’ils ont parfaitement rempli. En revanche, l’Accord monétaire européen, entré en vigueur le 1er janvier 1959, en même temps que le Traité de Rome, n’a jamais été appliqué.
(7) On mentionnera seulement la formule d’un double prix de l’or, à savoir un prix livré à lui-même sur le marché libre où n’interviendraient plus les banques centraies, un prix entre banques centrales, maintenu par exemple à 35 $ l’once. Il y aurait là, certes, un expédient qui permettrait de reconsidérer à froid un nouveau prix de l’or, qui pourrait aussi aboutir, s’il devait se prolonger, à une quasi-démonétisation de l’or, le métal jaune échangé entre banques centrales étant dissocié du marché.
(8) On notera à ce propos que l’embargo sur l’or entre 1933 et 1934 n’a eu aucune incidence particulière. Mais la thésaurisation n’était pas ce qu’elle est devenue aujourd’hui.
(9) Toute ouverture de crédit est, par elle-même, inflationniste; tout remboursement est déflationniste. Ce qui joue en pratique est une question de degré, ce sont les effets conjugués, éventuellement cumulatifs que provoque le jeu combiné des crédits ouverts et remboursés.
(10) Dont il y aurait lieu de déduire le montant des engagements en dollars dont le remboursement serait réclamé au nouveau prix. Il est d’ailleurs probable que, pour des raisons de rendement ou de commodité, les porteurs étrangers conserveraient la majeure partie de leurs dollars.
(11) On estime qu’en France la déthésaurisation de la moitié de l’or thésaurisé augmenterait la masse monétaire de 45 milliards de francs, soit 9 milliards de dollars, ou près de 20% des disponibilités immédiates (billets en circulation, dépôts à vue et C.C.P.).
(12) Ceux-ci se limitant aux seules banques centrales.