Published online by Cambridge University Press: 17 August 2016
Un article précédent étudiait la distinction sémantique de l'analytique et du synthétique et l'appliquait à la micro-économie; celui-ci confronte les propositions micro-économiques fondamentales à la distinction épistémologique de l'a priori et de l'a posteriori (ou de l'empirique), tout en s'efforçant de systématiser les quatre concepts. Après avoir repris la définition kantienne de l'a priori et le problème célèbre du synthétique a priori, on met en place deux grandes interprétations des propositions fondamentales, l'empirisme (illustré par l'école classique anglaise) et l'apriorisme (illustré par von Mises au sein de l'école néo-classique autrichienne). On récuse les deux interprétations - la seconde avec plus de détail que la première. On conclut que les propositions fondamentales sont synthétiques, mais ni a priori, ni a posteriori; cette catégorie échappe aux découpages ordinaires. On défend l'interprétation nouvelle en étudiant la loi des rendements décroissants et l'hypothèse de convexité des ensembles de production.
A previous article investigated the semantic distinction between the analytical and the synthetic, and applied it to microeconomics; in the present one, the fundamental propositions of this field come to terms with the epistemological distinction between the a priori and the a posteriori (or empirical), while an attempt is made to systematize the four concepts. After restating the Kantian definition of the a priori and the famous problem of the synthetic a priori, we introduce two major interpretations of fundamental propositions, i.e., empiricism (as illustrated by the English classical school) and apriorism (as illustrated by von Mises within the Austrian neoclassical school). We rebut both interpretations, the latter with more detail than the former. We conclude that the fundamental propositions are synthetic but neither a priori, nor a posteriori, a category which evades standard divisions. We defend this novel interpretation by studying the law of diminishing returns and the convexity assumption for production sets.
L'auteur remercie A. Barberousse, J. Bouveresse, H. Igersheim, J.S. Lenfant, B. Saint-Sernin et un rapporteur anonyme pour leurs commentaires attentifs sur ce travail. Comme pour l'article précédent, il a bénéficié d'une discussion fructueuse au sein du Groupe de recherche en épistémologie comparée (Université du Québec à Montréal, septembre 2003).
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