Published online by Cambridge University Press: 17 August 2016
1. L’économie belge est aujourd’hui confrontée à deux problèmes majeurs. Il y a près de 400.000 chômeurs complets indemnisés et il pourrait y en avoir 600.000 en 1985. De plus, l’ampleur de notre déficit extérieur risque de poser à terme de sérieux problèmes de financement. Cette situation ne doit plus s’interpréter comme une récession passagère à traverser, mais bien comme un déséquilibre durable à corriger. L’amélioration de la compétitivité internationale de notre industrie, par l’abaissement de nos coûts salariaux, est une condition nécessaire au redressement. Comme les effets sur l’emploi d’un ajustement de nos coûts relatifs ne se feront pleinement sentir qu’après quelques années, des palliatifs de court terme s’imposent pour enrayer le développement du chômage: soutien temporaire de secteurs en déclin, programmes publics de mise au travail des jeunes et des chômeurs, incitation au partage du travail. De telles mesures pèsent toutefois sur nos finances publiques et accentuent notre déficit extérieur. Le renforcement de ces mesures requiert donc, lui aussi, une amélioration du solde de nos échanges avec l’étranger. Les exigences du court terme rencontrent ainsi celles du long terme, et nous conduisent à recommander une dévaluation du franc belge (par rapport à l’ECU) de 10 à 15% accompagnée d’une réduction des salaires réels de 6 à 7 % (par neutralisation temporaire de l’index). Nous pensons que ces mesures sont susceptibles de corriger partiellement les inégalités distributives propres à la crise…
Aspirant FNRS, mandat de Barsy.
Texte revu de la conférence prononcée par l’un des auteurs le 5 mars 1981 à l’Institut des Sciences Economiques, Louvain-la-Neuve.