Article contents
D’une série de «National Labour Standards» à un «European Monetary Standard»?
Théorie et histoire économiques face à l’intégration monétaire européenne
Published online by Cambridge University Press: 17 August 2016
Résumé
L’article s’interroge sur les relations entre l’intégration monétaire européenne et la persistance de spécificités et d’un certain degré d’autonomie des marchés nationaux du travail, actuellement hétérogènes dans leurs structures institutionnelles, leur fonctionnement et leurs résultats. L’inspiration théorique trouve son origine dans la remarque de John Hicks selon laquelle les économies seraient passées, après 1932, de l’équivalent d’un «gold» standard, à un «labour» standard. L’intégration européenne désigne un changement de régime économique d’ampleur équivalente mais de sens opposé. Le fait que l’intégration monétaire précède très largement la charte sociale pose donc la question de la viabilité de relations professionnelles et des mécanismes nationaux de formation des revenus. En effet, il est peu de variables macroéconomiques nationales susceptibles de garantir le parallélisme des évolutions de prix et l’identité des taux d’intérêt, si ce n’est à relation salariale inchangée, des mouvements divergents du taux de chômage. Il faudrait donc réformer les relations professionnelles mais les partenaires sociaux ne seront pas nécessairement conduits à négocier des contrats salariaux compatibles avec les objectifs macroéconomiques associés à l’intégration européenne.
Summary
The paper investigates the links between the European Monetary Integration and the ongoing specificities and partial autonomy of industrial relations, labour markets and labour regimes at the national level. This is a follow up of John Hicks (1955) paper arguing that the Thirties experienced the transition from a gold standard, to a series of labour standards. The implementation of the Ecu means a complete change in the economic and monetary regime, but in an apparently opposite direction, upon which most economic theories do not provide any clear conclusion. Given the lagging and sketchy social charter, the monetary integration will very likely challenge most national industrial relations and labour regimes. Indeed, there are few national variables able to deliver parallel price evaluations and a unique interest rate: within the current configuration, diverging unemployment rates are to be expected. Consequently, industrial relations should be redesigned, but the bargaining between firms and the unions will not necessarily deliver labour contracts coherent with the macroeconomic objectives of European authorities.
- Type
- Research Article
- Information
- Recherches Économiques de Louvain/ Louvain Economic Review , Volume 59 , Issue 1-2: Monetary Integration in Europe , 1993 , pp. 119 - 153
- Copyright
- Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1993
References
Bibliographie
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- Cited by