En 1993, plus de 10 000 travailleurs, soit près du quart des travailleurs exposés de façon significative, travaillent dans les domaines médical, de la recherche et des industries non électronucléaires en France. La dose moyenne annuelle par travailleur signifîcativement exposé est de 2 mSv pour les vétérinaires, 3 mSv pour les travailleurs du secteur médical, 5,5 mSv pour les travailleurs de l'industrie non électronucléaire. Dans le secteur industriel, plus de 8 % des travailleurs exposés ont une exposition annuelle supérieure à 15 mSv. Ces expositions ne sont ni négligeables, ni véritablement plus faibles que celles observées dans l'électronucléaire où l'optimisation de la radioprotection est couramment appliquée. A ce jour, aucune publication ne fait état d'expériences en matière d'optimisation dans les autres secteurs. La réalisation d'études d'optimisation dans des centres de référence, pour des examens radiologiques ou des pratiques industrielles spécifiques, en particulier pour toutes les nouvelles pratiques telles que la radiologie interventionnelle, permettrait de fournir aux autres entreprises, services ou cabinets, des informations sur ce que pourrait être une pratique optimisée, dans des conditions de référence, en matière de radioprotection. Les vraies difficultés pour la mise en œuvre de l'optimisation dans les secteurs industriel et médical ne sont pas celles le plus souvent mises en avant (faibles niveaux d'exposition, ressources insuffisantes, complexité...), mais plutôt un manque de données appropriées et surtout une absence de culture du risque résiduel.