Published online by Cambridge University Press: 16 December 2011
De 1977 à 2009, plus de 600 analyses d’activités en tritium organique ont été réaliséessur les poissons, les végétaux aquatiques et les sédiments, en amont et en aval des 15CNPE français situés en bord de rivière. L’exploitation de ces résultats montre que lesactivités en tritium organique ont diminué de façon exponentielle au cours des trentedernières années, dans tous les compartiments des écosystèmes aquatiques. Dans les zonesen amont de tout CNPE, les activités en tritium organique dans les sédiments sontsupérieures aux activités mesurées dans les poissons et les végétaux, elles-mêmessupérieures aux activités en HTO des eaux de surface. L’ampleur de ces écarts dépend dubassin concerné et s’explique par la nature différente des sources de tritium. Dans lesbassins versants où les retombées des essais nucléaires atmosphériques constitue la sourceprincipale de tritium, les niveaux observés résultent de l’exposition des organismesaquatiques à deux formes distinctes de tritium d’âges différents : l’eau tritiée del’atmosphère, image des retombées au moment du prélèvement, et le tritium organique dessols, formé sur plusieurs dizaines d’années, qui alimente le compartiment sédimentaire descours d’eau. Dans les bassins du Rhône et du Rhin, une source supplémentaire de tritium detrès faible biodisponibilité, provenant vraisemblablement de l’industrie des peinturesluminescentes, marque la matière organique des sédiments à hauteur de 100 à 100 000Bq.L-1 d’eau de combustion. La comparaison des niveaux observés en amont eten aval des CNPE montre que l’influence des rejets est détectable seulement dans les coursd’eau où le bruit de fond est faible, c’est-à-dire dans les bassins autres que ceux duRhône et du Rhin. L’augmentation des activités en tritium organique dans les végétaux etles poissons est inférieure à l’augmentation de l’activité en HTO due aux rejets, ce quitémoigne, d’une part, de l’absence de phénomène de bioaccumulation à partir de l’eautritiée et, d’autre part, de l’absence de composés organiques bioaccumulables dans lesrejets.