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Published online by Cambridge University Press: 17 June 2005
Il faut d'abord constater la grande divergence d'appréciation entre les spécialistes et le public sur l'état de la gestion des déchets radioactifs. L'absence de compréhension commune sur ce qui constitue le risque associé aux déchets rend la négociation du risque au sein de la société difficile. Pour avancer vers des solutions qui respectent le très long terme les États concernés ont mis en place des processus, qui ont certains traits en commun. La gestion par étapes – qui va de pair avec la réversibilité – permet d'articuler les différents niveaux et les différentes politiques, tout en donnant le temps à l'observation et à l'apprentissage. La clarté du rôle des différents acteurs, comme leur comportement sont les clés de la consolidation de la confiance. La dimension locale du processus est essentielle, et plus particulièrement en France, qui est pour l'instant le seul pays du monde à étudier des stockages en dehors des zones déjà familières du nucléaire. Trois garanties doivent être apportées : celle de la compréhension de la sûreté des installations ; celle de l'équité dans le choix des sites, avec des opportunités de développement apportées par les projets ; enfin celle du débat local ouvert. À ces conditions, on peut espérer définir des voies pour la gestion à long terme des déchets radioactifs, dans une logique de développement durable.
* Cet article s'appuie sur l'exposé présenté par Y. Le Bars au quatrième congrès national de la Société française de radioprotection, à Montpellier, 11-13 juin 2003, session 7 “radioprotection et gestion des déchets radioactifs”.