Published online by Cambridge University Press: 17 June 2005
Dans le cadre des travaux de transposition en droit français de la directive 97/43 Euratom relative à la radioprotection des patients, une campagne nationale de dosimétrie en radiodiagnostic s’est déroulée entre avril 2001 et février 2003, à l’initiative conjointe des sociétés savantes et professionnelles, de la Direction générale de la Sûreté nucléaire et de la radioprotection (DGSNR) et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Son objectif était d’associer des niveaux de doses aux procédures radiologiques standardisées, élaborées dans une étape précédente par la Société française de radiologie, et d’engager une première étude pour la détermination de niveaux de référence diagnostiques (NRD) français. Sur la base de protocoles de mesures et de fiches d’informations établis par l’IRSN et la Société française de physique médicale, la campagne a reposé sur des équipes pluridisciplinaires (radiologue, physicien, technicien), dans 24 services de radiologie volontaires. Son organisation pratique, la centralisation des données et le traitement des résultats ont été assurés par l’IRSN. Pour les 8 examens sélectionnés (4 en radiologie classique et 4 en scanographie), dans chaque service, 20 sujets d’âge adulte et de morphologie moyenne devaient faire l’objet d’une dosimétrie. En radiologie classique, la dose à l’entrée a été mesurée par dosimètres thermoluminescents placés à la peau, pour 1231 patients. En scanographie l’indice de dose de scanographie pondéré et le produit dose × longueur ont été déterminés pour 667 patients à partir des paramètres de l’examen et des données de base du scanner. Pour chaque type d’examen les valeurs moyennes de chacune de ces grandeurs ainsi que celles du 75e percentile ont été calculées. Pour la grande majorité des examens et des centres ayant participé à l’étude, il apparaît que ces valeurs se situent en dessous des NRD proposés par la Commission européenne en 1996. Ces résultats, analysés en fonction des facteurs d’influence sur la dose et des limites méthodologiques de l’étude (volontariat des services participant), prouvent la faisabilité et le grand intérêt d’une campagne nationale de mesures de doses en radiologie, à plus grande échelle, qui permettrait d’établir des NRD spécifiques à la pratique française, de prévoir leur révision périodique et de définir les démarches d’optimisation appropriées.