Published online by Cambridge University Press: 28 April 2020
Aucune réponse claire n'a été apportée, à ce jour, à la question du type de désorganisation du langage schizophrénique. Les résultats concernant les compétences lexicales et syntaxiques des schizophrènes restent controversées. Cependant l'existence de données en faveur d'une atteinte de ces compétences impose de ne pas abandonner trop vite ce champ d'études mais d'interroger plutôt les conditions méthodologiques dans lesquelles elles ont été réalisées. L'hétérogéneité probable des malades évalués dans ces études nous à conduit a opter pour une étude de cas individuel. Il est en effet permis de penser que seuls certains schizophrènes peuvent présenter ce type d'anomalies. L'utilisation de plusieurs tâches expérimentales mettant toutes en jeu les compétences lexicales et syntaxiques mais évaluant chacune des stratégies lexicales et syntaxiques différentes devait permettre une meilleure caractérisation des stratégies linguistiques employées par les sujets de notre échantillon. Afin d'apprécier les performances des 10 sujets schizophrènes éva-lués, par rapport aux performances de sujets normaux, nous avons suivi la méthodologie utilisée par J. Segui (1974, 1976) et M. Kail (1974, 1979) et pris comme point de référence pour l'intérpretation des résultats ceux obtenus chez des sujets normaux par ces auteurs lors de tâches similaires. Les résultats de l'ensemble des sujets de notre échantillon sont comparables. Dans les tâches de production d'énoncés à partir d'une suite de lexèmes et dans les tâches de complétement de phrases, les performances des schizophrènes sont comparables à celles du sujet normal, Dans les tâches de rappel, les performances de nos sujets sont moins bonnes que celles du sujet normal, mais il existe chez le schizophréne comme chez le sujet normal une tendance à organiser le matériel et les stratégies d'organisation impliquant les compétences lexicales et syntaxiques qui possèdent, quand elles sont mises en œuvre, les mêmes caractéristiques que celles miscs en évidence chez le sujet normal (organisation hiérarchique ou organisation formelle). Ces résultats (résumés dans le Tableau III) vont davantage dans le sens d'une difficulté à découvrir ou à appliquer des stratégies permettant d'exploiter les caractéristiques structurelles du matériel plutôt que dans celui d'une atteinte de ces compétences ellesmêmes chez nos sujets schizophrènes.
The nature of speech disturbances in schizophrenic patients has not yet been determined. Data regarding semantic and syntactical competence remain controversial. However, some data suggest the existence of such disturbances and justify further studies based on a rigorous methodology. The probable heterogeneity of patients included in previous studies lead us to select an individual analysis, since such abnormalities might be present in only some schizophrenic patients. In order to specify linguistic strategies used by schizophrenics several experimental procedures were coupled. The performances of 10 schizophrenic patients were compared with those of normal controls according to the methodology proposed by Segui (1974, 1976) and Kail (1974, 1979). Similar patterns of response were observed in all schizophrenics.
No difference between schizophrenics and normal controls was found for both sentence completion and sentence production tasks. On recall tasks, schizophrenics' performances were lower than those of controls. However, schizophrenic patients tend to organize the material and when organizing procedures are at work, their characteristics are similar to those of controls. Our data suggest that schizophrenic patients exhibit difficulties in either finding or applying adequate strategies, rather than disturbances in semantic or syntactical competences.
Comments
No Comments have been published for this article.