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Pascal et le déséquilibre

Published online by Cambridge University Press:  02 December 2020

Jean-Jacques Demorest*
Affiliation:
Cornell University Ithaca, N. Y

Extract

“Alas for this infirm faith, this will not strenuous, this vast ebb of a vast flow! I am God in nature; I am a weed by the wall” (Essays I, “Circles”). “Motion or change, and identity or rest are the first and second secrets of Nature: Motion and Rest” (Essays II, “Nature”). La résonance et le fond sont pascaliens; mais Emerson, très attentif aux accidents de la compensation, pourrait aussi bien répondre que ce n'est pas dans Pascal, c'est en lui-même qu'il trouve tout ce qu'il y voit.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Modern Language Association of America, 1967

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References

1 Un simple numéro renvoie au numéro d'ordre assigné au fragment dans les diverses éditions des Pensées établies par Léon Brunschvicg. Toutes les autres citations de Pascal proviennent de l'édition en 14 vols, des Œuvres complètes faite par L. Brunschvicg, P. Boutroux et F. Gazier (Paris: Hachette, 1908–25).

2 Passage à comparer à celui où Goethe semble indiquer la voie à cette mystique du péché qui a hanté le XIXe siècle: “C'est une loi des diables et des esprits qu'il leur faille sortir par où ils se sont glissés. L'entrée nous la choisissons; l'issue nous en sommes l'esclave.” Faust i.

3 Il semble parfois y avoir lieu de distinguer milieu et entre-deux. Le premier, plus noble et moins matériel, est associé à l'image de Jésus médiateur (135). Le second, moins fréquemment rehaussé par cette association, est à l'occasion pris en mauvaise part. Il sert, par exemple, à caractériser ces gens compris entre les simples et les vrais savants qui font les entendus et jugent mal de tout (327).

4 Cette description ne provient pas dans ces termes de Saint Augustin. On doit supposer qu'Emerson se trompe: il l'aura rencontrée dans Montaigne qu'il fréquentait assidÛment et peut-être dans Pascal auquel Ticknor l'avait introduit. C'est pure hypothèse de notre part car les éditeurs d'Emerson n'ont pas aperçu qu'il se trompait.

Au sujet de la compensation telle qu'elle est traitée au début du XIXe siècle, nous attirons l'attention sur un assez curieux ouvrage de Pierre-Hyacinthe Azaīs, Des Compensations dans les destinées humaines (Paris, 1810), qui connut cinq éditions à une époque friande de ce genre de théories. Emerson l'aurait-il lu?

5 “There is a deeper fact in the soul than compensation, to wit, its own nature. The soul is not a compensation, but a life. The soul is. Under all this running sea of circumstance, whose waters ebb and flow with perfect balance, lies the aboriginal abyss of real Being.” Emerson, Essays i, “Compensation.”

Pour une discussion concise de la question de la contradiction chez Pascal nous renvoyons le lecteur à Hugh Davidson, “Conflict and Resolution in Pascal's Pensées,” Romanic Review, xlix (1958), 12–24; l'auteur y procède à une analyse très serrée fondée sur la logique.

6 Claude de Saint-Martin, “le Philosophe inconnu,” dans son Ministère de l'Homme-Esprit pose le problème comme suit: “La matière n'est qu'une représentation et une image de ce qui n'est pas elle. … Elle est comme le portrait d'une personne absente; il faut absolument connaître le modèle pour pouvoir s'assurer de la ressemblance.” Gnostiques de la Révolution, éd. par André Tanner (Fribourg: Egloff, 1946), p. 89.

7 Cf. Claude de Saint-Martin, (p. 116): “La seule différence qu'il y ait entre les hommes, c'est que les uns sont dans l'autre monde en le sachant, et que les autres y sont sans le savoir.”